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ENQUÊTE
Disparition d’Estelle Mouzin : la piste Fourniret relancée
Huit ans après la disparition de la fillette, de nouvelles expertises génétiques de milliers d’éléments prélevés dans une camionnette de Michel Fourniret relancent l’espoir d’élucider le mystère.
25 réactions | Réagir DAMIEN DELSENY | 08.01.2011, 07h00
Comme chaque année, une marche est organisée aujourd’hui en mémoire d’Estelle Mouzin, disparue le 9 janvier 2003. Le cortège s’élancera à 16 heures de la place du Temps-Perdu à Guermantes (Seine-et-Marne), où la fillette de 9 ans a été vue pour la dernière fois. L’enquête, elle, continue et s’oriente aujourd’hui vers une piste déjà explorée : celle du tueur en série Michel Fourniret.
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Des expertises sont en cours et d’autres sont à l’étude concernant des scellés constitués par les policiers belges dans une voiture et au domicile de l’Ogre des Ardennes. Des recherches coûteuses mais la justice semble décidée à ne rien négliger pour tenter de percer le mystère de cette disparition.
Des soupçons dès 2006
En 2006, le procureur de la République de Charleville-Mézières, où est instruite l’enquête sur les crimes de Fourniret, prévient la chancellerie que celui-ci « peut raisonnablement être suspecté dans la disparition d’Estelle ». En juin 2007, le tueur en série lui-même demande dans une lettre à rencontrer le père d’Estelle. Manœuvre d’un manipulateur ? En novembre, les policiers vont l’entendre en prison, mais Fourniret nie. L’hypothèse se heurte aussi à un coup de fil passé par l’intéressé le soir de la disparition d’Estelle. Le 9 janvier 2003 à 20 heures, Michel Fourniret téléphone à son fils depuis son domicile belge à 267 km de Guermantes. S’il a réellement passé cet appel, il ne peut être l’auteur de l’enlèvement d’Estelle, vers 18 heures. Les investigations n’ont pas permis de mettre en doute la version de Fourniret.
Des vêtements d’enfant en cours d’analyse
En juin 2003, lorsque les policiers belges interpellent Michel Fourniret à Sart-Custinne, des milliers de prélèvements et de saisies sont effectués, dont certains n’ont jamais été exploités. Au printemps dernier, Me Seban, l’avocat du père d’Estelle, a demandé que trois scellés soient soumis à des expertises. Il s’agit de morceaux de lacets blancs, de gants noirs en polaire et d’un jean taille enfant susceptibles de correspondre aux vêtements portés par la fillette le jour de son enlèvement. Ces trois scellés sont en cours d’analyse à l’Institut génétique Nantes Atlantique (Igna).
Des milliers de prélèvements dans une fourgonnette
La juge d’instruction en charge de l’enquête à Meaux s’intéresse aussi à un utilitaire Citroën modèle Jumpy que Michel Fourniret avait acquis en octobre 2002 et avec lequel il circulait au moment de la disparition d’Estelle. Une fourgonnette qui correspond au signalement d’un véhicule suspect décrit lors de l’enlèvement. Les policiers belges y ont prélevé « entre 3 000 et 9 000 poils, cheveux ou fibres de vêtements, conditionnés sur 163 bandes collantes », relate une source proche du dossier. Des éléments que la justice a décidé de faire analyser malgré le coût très important que cela représente.
Des expertises évaluées à un demi million d’euros
Un premier devis transmis en fin d’année dernière par l’Igna prévoyait un budget avoisinant les 500000 € pour trier les prélèvements puis les analyser un par un afin d’y rechercher l’ADN d’Estelle. Pour alléger la facture, le laboratoire nantais a pris contact avec la police belge et devrait procéder à un tri préalable des scellés en fonction de leur emplacement dans la fourgonnette, en privilégiant par exemple la partie arrière du véhicule. Le devis, encore à l’étude, devrait rester élevé. Mais une source à la chancellerie promet que « l’effort financier sera fait pour ce dossier ».
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Source :
http://www.leparisien.fr/faits-divers/d ... 218030.php