Le juge Hervé est l’inventeur de la thèse ‘Plouviro’, vous le savez cette thèse ne résiste pas à un examen sommaire des faits. En 1931 pour monter ce scénario, la mort de Quéméneur dans la nuit du 27 mai, il n’hésita pas à triturer les témoignages des marins (qu’il avait lui même recueilli en 1924), les horaires de marées etc… Il a bien fait quelques efforts pour faire coller sa fable avec le récit des témoins de survie, mais la aussi le succès est très relatif. Danguy des Déserts , qui aurait aperçu Quéméneur le 26 à 14 heures ou le 29 à la même heure, se voit solliciter pour le 27 ( !?), exit donc Le Berre et Lajat (rencontre le 29 et le 30) reste le ‘douteux Le Her’ et la ‘farce Dame Petit’… quant à Le Bolloch…. ?!!
Les autres faiblesses de ce scénario sont que le petit juge ne nous dit pas comment Quéméneur arrive à s’extirper de la cadillac qui s’engage sur la route de Paris sous les yeux des cheminots de Houdan ( la démonstration de Lamour est là aussi un modèle de ‘manipulation des faits assez gratinée) et aussi le fait qu’on peut s’étonner que le conseiller d’une nature affable ne rencontre personne pendant le trajet Paris-Guingamp et pendant son court séjour dans la Capitale….
Enfin, les annotations sur le carnet de Quéméneur , modifiés à la date du 25 (au soir) ne laissent pas beaucoup d’espoirs quant-à son éventuelle survie au delà de cette soirée….
Bizarrement cette thèse, a la préférence de Denis Seznec (un crime familial suivi d’une intervention policière pour étouffer un scandale) c’est vous dire la faiblesse de l’édifice.
Avez-vous noter que le juge Hervé est né en 1892, il a donc une trentaine d’années au moment de l’affaire (dont il ne se préoccupe pas), il a une petite quarantaine quand il quitte la magistrature suite à un ‘accident psychiatrique’ et jusqu’à sa mort il se consacrera (presque… ?) entièrement à cette affaire, organisant des conférences payantes ou se produira le’ témoin-martyre’ Le Her. Peut-on parler de ‘fond de commerce’ ?…
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