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Un passager lors de l'accident ?
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Auteur :  webrider [25 déc. 2006, 08:42 ]
Sujet du message : 

Citation :
je suis farouchement opposé à accuser sans preuve, que ce soit le Président de la République, ou un citoyen lambda. Accuser Giscard d'Estaing d'avoir refusé la grace à un homme qu'il croyait innocent est odieux.
La conviction de M.Giscard d'Estaing semble effectivement établie si ou en croit ses déclarations de 2004 affirmant la culpabilité et montrant qu'il avait oublié les détails de l'affaire, qu'il mélangeait dans ses souvenirs Patrick Henri et Christian Ranucci...

On ne demandait pas à M.Giscard d'Estaing, il n'en avait pas le pouvoir, de considérer que Ranucci était innocent. Le seul effet de la grâce présidentielle était de commuer la peine de mort en réclusion criminelle à perpétuité sans remettre en cause le verdict. On lui demandait d'être cohérent dasn ses principes.

En effet, M.Giscard d'Estaing avait cru bon de définir publiquement et précisément les 2 cas limitatifs pour lesquels sa profonde aversion pour la peine de mort pouvait être contournée : Ranucci ne correspondait à aucun de ces cas.

Alors pourquoi un tel acharnement ?

Auteur :  Gihel [25 déc. 2006, 19:11 ]
Sujet du message : 

Citation :
Accuser Giscard d'Estaing d'avoir refusé la grace à un homme qu'il croyait innocent est odieux.
Non, effectivement, cette exécution n'était que l'expression de sa propre quête narcissique. N'a-t-il pas prolongé de la sorte l'un de ses safaris ? Ce n'est pas le comte Zaroff, certes, mais la façon dont il le raconte dans ses mémoires est pour le moins inquiétante et curieuse.

Auteur :  didi [25 déc. 2006, 19:46 ]
Sujet du message : 

Ce qui m'a toujours fait problème, c'est que Valéry Giscard d'Estaing donne ses impressions sur l'exécution de C Ranucci, mais ne fait aucune allusion aux deux autres exécutions qui ont eu lieu durant son septennat. Rien sur la nuit de l'exécution de Carrein, ni sur celle de l'exécution de Djandoubi.

L'affaire C Ranucci a donc bien quelque chose de particulier.

Auteur :  Chantal [25 déc. 2006, 20:27 ]
Sujet du message : 

Pourtant, pratiquement tout plaidait en faveur de la grâce : très jeune, sans passé judiciaire, meutre dans l'affolement, dossier boîteux. Je ne connais rien à l'histoire présidentielle française et ne sais donc même pas où il en était dans son septennat mais n'était-ce pas une tentative de "scoop" pour plaire à l'opinion publique qui réclamait la mort ? Cela aurait franchement sali son blason de grâcier un type qui était décrit et considéré partout comme un monstre... :roll: :roll: :?:

Auteur :  webrider [25 déc. 2006, 21:37 ]
Sujet du message : 

M.Giscard d'Estaing avait cru bon de définir publiquement et précisément les 2 cas limitatifs pour lesquels sa profonde aversion pour la peine de mort pouvait être contournée : Ranucci ne correspondait à aucun de ces cas.

Pardonnez moi de me répéter : En tant que Président, M.Valéry Giscard d'Estaing avait évoqué 2 cas pour lesquels il ne gracierait pas un condamné à mort, quelle que soit sa "profonde aversion" pour cette peine. Ces deux cas étaient :

- " celui des rapts pémédités d'enfants comportant pour eux la quasi-certitude de la mort, et ceci par calcul d'intérêt"

Ce cas avait été inspiré par le forfait de Patrick Henry qui n'a pas été condamné à mort... En revanche, de toute évidence, le rapt de Marie-Dolorès Rambla n'était pas crapuleux, mais Ranucci n'a pas été gracié pour autant.

- celui "de ceux qui, avec un acharnement inhumain, s'attaquent à des personnes âgées isolées, en ayant préparé leur agression, pour leur soustraire leurs maigres ressources."

7 jours après le rejet du recours en grâce de C.Ranucci, M.Giscard d'Estaing graciait Moussa Benzahra qui, lui, correspondait point pour point au second cas impardonnable...

2 condamnés correspondant exactement à chacun des deux cas précis énoncés par le Président ont eu la vie sauve, Henri par le verdict, Benzahra gracié. Tant mieux pour eux.

Le seul exécuté, C.Ranucci ne correspondait à aucun des deux cas.

De ceux qui n'ont rien à dire, les plus agréables sont ceux qui se taisent (Michel Colucci)

Auteur :  didi [25 déc. 2006, 22:24 ]
Sujet du message : 

Et pourquoi Valéry Giscard d'Estaing a-t-il évoqué l'exécution de C Ranucci dans son livre ? Pourquoi lui particulièrement et pas les deux autres condamnés qui ont été exécutés par la suite (l'un en mai 1977, l'autre en septembre 1977) ?

Pourquoi ? L'affaire Ranucci le mettrait-elle donc mal à l'aise ? Et pour quelle(s) raison(s) ?

Auteur :  Chantal [26 déc. 2006, 09:58 ]
Sujet du message : 

Citation :
M.Giscard d'Estaing avait cru bon de définir publiquement et précisément les 2 cas limitatifs pour lesquels sa profonde aversion pour la peine de mort pouvait être contournée : Ranucci ne correspondait à aucun de ces cas.

Pardonnez moi de me répéter : En tant que Président, M.Valéry Giscard d'Estaing avait évoqué 2 cas pour lesquels il ne gracierait pas un condamné à mort, quelle que soit sa "profonde aversion" pour cette peine. Ces deux cas étaient :

- " celui des rapts pémédités d'enfants comportant pour eux la quasi-certitude de la mort, et ceci par calcul d'intérêt"

Ce cas avait été inspiré par le forfait de Patrick Henry qui n'a pas été condamné à mort... En revanche, de toute évidence, le rapt de Marie-Dolorès Rambla n'était pas crapuleux, mais Ranucci n'a pas été gracié pour autant.

- celui "de ceux qui, avec un acharnement inhumain, s'attaquent à des personnes âgées isolées, en ayant préparé leur agression, pour leur soustraire leurs maigres ressources."
Merci pour toutes ces excellentes précisions ! Pourquoi Ranucci, alors ? Excusez-moi si cette question a déjà eu une réponse mais je ne l'ai en tout cas pas trouvée. Donc, pourquoi Ranucci ? Climat de l'époque ? Pressions quelconques ? Accusé plus qu'antipathique ? L'action de Mme Mathon a écrire des lettres contre la peine de mort ? Vraiment je ne comprends pas... :roll:

Auteur :  webrider [29 déc. 2006, 12:10 ]
Sujet du message : 

Citation :
Citation :
M.Giscard d'Estaing avait cru bon de définir publiquement et précisément les 2 cas limitatifs pour lesquels sa profonde aversion pour la peine de mort pouvait être contournée : Ranucci ne correspondait à aucun de ces cas.

Pardonnez moi de me répéter : En tant que Président, M.Valéry Giscard d'Estaing avait évoqué 2 cas pour lesquels il ne gracierait pas un condamné à mort, quelle que soit sa "profonde aversion" pour cette peine. Ces deux cas étaient :

- " celui des rapts pémédités d'enfants comportant pour eux la quasi-certitude de la mort, et ceci par calcul d'intérêt"

Ce cas avait été inspiré par le forfait de Patrick Henry qui n'a pas été condamné à mort... En revanche, de toute évidence, le rapt de Marie-Dolorès Rambla n'était pas crapuleux, mais Ranucci n'a pas été gracié pour autant.

- celui "de ceux qui, avec un acharnement inhumain, s'attaquent à des personnes âgées isolées, en ayant préparé leur agression, pour leur soustraire leurs maigres ressources."
Merci pour toutes ces excellentes précisions ! Pourquoi Ranucci, alors ? Excusez-moi si cette question a déjà eu une réponse mais je ne l'ai en tout cas pas trouvée. Donc, pourquoi Ranucci ? Climat de l'époque ? Pressions quelconques ? Accusé plus qu'antipathique ? L'action de Mme Mathon a écrire des lettres contre la peine de mort ? Vraiment je ne comprends pas... :roll:
En ce qui concerne ses motivations de Président, il faudrait le lui demander... A ma connaissance, Monsieur Giscard d'Estaing n'a même pas répondu au violent pamphlet de G.Perrault il y a deux ans... Alors...

Auteur :  Chantal [29 déc. 2006, 13:08 ]
Sujet du message : 

Je suis en train de lire "La 2e porte" de Michel Gonod. J'y lis (entre autres) : Valéry Giscard d'Estaing ne souhaitait pas l'abolition. Un ancien garde des Sceaux le confirme sans détours : "Avec le président, raconte-t-il, j'ai parlé plusieurs fois de l'éventualité d'abolir la peine de mort. Il était enclin à le faire au début de son septennat. Mais il a renoncé pour des raisons politiques". Voilà qui est net et sans équivoque. Le libéralisme du président s'arrêtait devant les isoloirs. Il suivait l'opinion, il ne la précédait pas. Il s'en remettait à elle pour régler la question, alors que partout où la peine de mort a été abolie, ce fut contre l'avis de la majorité des citoyens.

Un autre chapitre se termine comme suit : Que de têtes coupées pour rien ! L'abolition était là, toute proche, et on l'a laissée passer. Valéry Giscard d'Estaing, le dernier, a reculé devant elle et ses électeurs ne lui en ont même pas été reconnaissants. Le 17 septembre 1981 est une nouvelle défaite pour lui. Elle est personnelle, elle le touche au plus profond de lui-même puisque par trois fois il a laissé un homme franchir la deuxième porte, aujourd'hui définitivement condamnée...

Ce livre est d'ailleurs un excellent livre...

Auteur :  Dalakhani [04 janv. 2007, 21:37 ]
Sujet du message : 

Citation :
En ce qui concerne ses motivations de Président, il faudrait le lui demander... A ma connaissance, Monsieur Giscard d'Estaing n'a même pas répondu au violent pamphlet de G.Perrault il y a deux ans... Alors...
C'est vrai que c'est étonnant.
Soit il se rend compte qu'il est en "tort" et qu'il sait qu'il n'a rien à gagner.
Soit il "s'en fout" carrément

Auteur :  webrider [04 janv. 2007, 21:43 ]
Sujet du message : 

Citation :
Citation :
En ce qui concerne ses motivations de Président, il faudrait le lui demander... A ma connaissance, Monsieur Giscard d'Estaing n'a même pas répondu au violent pamphlet de G.Perrault il y a deux ans... Alors...
C'est vrai que c'est étonnant.
Soit il se rend compte qu'il est en "tort" et qu'il sait qu'il n'a rien à gagner.
Soit il "s'en fout" carrément
Son psy l'a peut etre aidé à transcender tout cela... Il doi bien exister "une cellule psychologique" pour aider un ex-président à faire face...

Auteur :  Chantal [05 janv. 2007, 07:18 ]
Sujet du message : 

C'est à mon avis une utopie de penser qu'il pourrait un jour se justifier de ce genre de décision... :(

Auteur :  webrider [05 janv. 2007, 07:31 ]
Sujet du message : 

Citation :
C'est à mon avis une utopie de penser qu'il pourrait un jour se justifier de ce genre de décision... :(
La meilleure défense, c'est effectivement de jouer l'indifférence, d'autant que rien ne peut lui être légalement reproché.

Auteur :  Jayce [05 janv. 2007, 15:21 ]
Sujet du message : 

Citation :
Citation :
C'est à mon avis une utopie de penser qu'il pourrait un jour se justifier de ce genre de décision... :(
La meilleure défense, c'est effectivement de jouer l'indifférence, d'autant que rien ne peut lui être légalement reproché.
Effectivement, et il aurait de toute façon tort de le faire.

Le Président Giscard n'a pas été hors la loi sur ce point. Il n'a pas suivi ses prétendues convictions, il en a fallu de trois éxécution pour s'en convaincre.

Mais après tout, est-ce qu'il est "plus" condamnable pour autant? Plus condamnable que les président concernés par la Guerre du Golfe, et la passage sous silence du génocide Rwandais? Plus condamnable que deux qui nous ont raconté que le nuage de Tchernobyl n'avait pas franchi les Alpes?

Ca ne veut biensûr pas dire qu'il est excusable. Ca veut simplement dire que les attaques personnelles envers l'ancien Président sont rarement justifiées, car elles ne sont pas généralisées.

Auteur :  webrider [05 janv. 2007, 17:23 ]
Sujet du message : 

Citation :
Citation :
Citation :
C'est à mon avis une utopie de penser qu'il pourrait un jour se justifier de ce genre de décision... :(
La meilleure défense, c'est effectivement de jouer l'indifférence, d'autant que rien ne peut lui être légalement reproché.
Effectivement, et il aurait de toute façon tort de le faire.

Le Président Giscard n'a pas été hors la loi sur ce point. Il n'a pas suivi ses prétendues convictions, il en a fallu de trois éxécution pour s'en convaincre.

Mais après tout, est-ce qu'il est "plus" condamnable pour autant? Plus condamnable que les président concernés par la Guerre du Golfe, et la passage sous silence du génocide Rwandais? Plus condamnable que deux qui nous ont raconté que le nuage de Tchernobyl n'avait pas franchi les Alpes?

Ca ne veut biensûr pas dire qu'il est excusable. Ca veut simplement dire que les attaques personnelles envers l'ancien Président sont rarement justifiées, car elles ne sont pas généralisées.
Après effectivement c'est une question d'éthique personnelle et politique... il y a des destins que je n'envie pas !

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