Citation :
Honnêtement, je ne crois pas vraiment à l'assassin fortuit qui imite la façon de tuer du serial killer qui rôde dans les parages.
J'ai beaucoup réfléchi à ce problème et j'ai fini par changer d'avis. Je pense finalement que vous avez raison, Lafarge, d'évoquer l'hypothèse d'un assassin qui imite la façon de tuer du serial killer pour mettre le meurtre de Brigitte sur le dos de ce dernier. J'avais trop vite rejeté d'un revers de main cette hypothèse et je m'en excuse. Bien que le meurtre de Brigitte soit similaire aux autres meurtres dans la façon de procéder, il y a quand même une grande rupture entre le premier et tous les autres.
Premièrement, les victimes étaient jusque là des jeunes femmes âgées de 20 à 35 ans, et Brigitte, qui est encore une adolescente de 15 ans (donc presque encore une gamine) fait figure d'exception.
Deuxièmement, il semble que ces femmes fréquentaient le milieu notable (info à vérifier) alors que Brigitte, fille d'ouvriers qui ne se mélangeaient jamais avec la classe huppée, ne le fréquentait probablement pas (à part les services rendus à Mayeur).
Troisièmement, ces affaires n'ont jamais fait grand bruit. Enfin, on en parlait biensûr, mais ça ne dépassait pas le cadre de la presse locale. Or en assassinant une fille d'ouvriers, il semble que la pas est franchi et ça fait la une de toute la presse nationale à cause de l'inculpation médiatique d'un notable.
Et le plus curieux dans tout ça, c'est qu'après le meurtre de Brigitte, il n'y aura plus (du moins à ma connaissance) de meurtres similaires de jeunes femmes dans la région, comme si la série s'était arrêtée brusquement. A cause de quoi? De la médiatisation? Il est vrai qu'après ça, tout le monde était sur les dents, donc il y avait plus de chances de se faire démasquer...
Pour que l'hypothèse de l'imitation tienne, il faut que le meurtrier soit au courant des modes opératoires du serial-killer, ce qui n'est pas impossible s'il lit régulièrement la presse ou les revues criminelles comme Détective (qui a par exemple accordé en 1963 un numéro complet consacré au meurtre de Monique Humbert).
Enfin, si cette hypothèse se vérifiait, ça voudrait dire que le meurtrier, en transportant le corps dans le parc Mayeur dans un premier temps puis en le déposant plus tard à moins de 10 mètres des haies de ce parc, voulait délibérément mettre le crime sur le dos de Mayeur ou du notaire.