Merci de cette réponse, sur laquelle je trouve peu à redire, et quand je dis peu, c'est peut être rien que quelques précisions de ressenti....
PIF :
Citation :
Webrider, vous avez totalement raison quant à la justice et au rôle de sous-traitant des enquêteurs.
Pour VGE: sauf erreur de ma part, il n'avait pas a priori à revenir sur la chose jugée, mais à savoir si le dossier du coupable (au sens "reconnu coupable par la justice") l'incitait à faire usage de son droit de grâce. Bien sûr si le dossier avait de façon évidente comporté des éléments probants en faveur de l'innocence, il pouvait en tenir compte. Mais quels éléments? Qu'a pu à l'époque lui dire Paul Lombard qui puisse faire naître un doute? L'histoire du POR était pas mal embrouillée, et ne reposait pas sur assez d'éléments juridiquement valables (pas de PV de juin 1974 pour Mme Mattéi). Par ailleurs même si on accrédite l'intervention de HPOR dans les cités de Marseille, Ranucci avait contre lui le témoignage des Aubert, ses aveux, la découverte du couteau.Personne à l'époque ne s'était vraiment intéressé à tout ce qui alimente ce forum, à tort ou à raison. Pas de confusion paquet - enfant pour les Aubert, pas de polémique quant au couteau enfoui - trouvé - réenfoui - retrouvé, pas de polémique quant au vélomoteur et au garage collectif, etc. Difficile aussi pour VGE de supposer a priori que les aveux peuvent être extorqués, que l'instruction peut être uniquement à charge, que les témoins peuvent être subornés. Quand on cessera de n'élire que des professionnels de la politique qui n'ont quasiment pas connu d'autre activité que la quête d'un mandat ou des emplois de façade dans la haute fonction publique, on aura fait un vrai progrès
! Si vraiment Me Lombard a vraiment évoqué le Vénézuela et quelques 10aines de milliers de francs (je suppose en cas de révision ultérieure du procès?) je doute que cela ait eu un effet favorable.
Bien entendu, le droit de grâce ne porte que sur l'exécution de la peine et ne remet pas en cause un verdict. Pour VGE, c'était une question de conscience et probablement un conflit entre la politique et les principes. Les pressions exercées par de hauts magistrats et son environnement, les echos de l'opinion publique ont fait la différence... et l'évocation par Mtre Lombard des demandes de réparations et des projets sud-américains de Ranucci n'étaient pas de nature à rassurer le Chef de l'Etat.
Cependant, au procès, les contradictions des Aubert ont été mises en évidence, mais n'ont pas ébranlé le jury, pas plus que les témoignages affaiblis de Mme Mattei, qu'on ira jusqu'à suspecter de faux témoignage, et de M.Spinelli, traité comme témoin de seconde zone.
Citation :
En réalité on le sait bien Ranucci et ses avocats ont été victimes (lui + qu'eux...) de leur stratégie de défense. En acceptant la culpabilité et en jouant les circonstances atténuantes Ranucci avait une chance, surtout s'il se montrait bouleversé pendant le procès, de sauver sa tête. En demandant l'acquitement, ils jouaient à un quitte ou double très risqué.
Mais là, deux cas de figures: si Ranucci est innocent, il est logique qu'il n'entre pas dans cette combinaison et donc ses avocats n'ont guère le choix. S'il est coupable, c'est une attitude suicidaire, mais qui peut aussi s'expliquer: Ranucci - s'il est coupable - n'est pas un criminel aguerri, c'est un type qui a "pété les plombs" dans un instant de panique, et qui essaie d'effacer l'ardoise pour retrouver sa vie d'avant. La prison à vie, été ne lui dit rien, surtout pour un moment d'égarement dont il n'accepte pas la responsabilité.
Il n'est pas exclu que cette stratégie ait également joué en la défaveur de Ranucci devant VGE. Si Me Lombard a voulu encore plaider l'innocence, il avait contre lui un dossier acablant (dossier certes imparfait). Or difficile de plaider en même temps l'innocence et les circonstances aténuantes...
Il y avait déjà eu, pendant l'instruction et le procès, l'épisode de l'encéphalographie gazeuse. Stratégie double qui forcément témoigna de l'embarras des avocats.
C'est tout à fait clair que la stratégie de plaider coupable aurait sans doute sauvé la tête de Ranucci... Mais d'un côté on a
- un accusé qui ne fait aucune concession et qui en même temps attend tout de son procès, et en particulier la reconnaissance de son innocence,
et de l'autre
- une justice sourde, certains jurés qui s'attachent exagérément aux apparences de cet accusé antipathique (voir en particulier M.Blaty), une salle haineuse et une manif permanente devant le palais...
Citation :
Je vous livre le fond de ma pensée: je pense que ses avocats n'étaient pas convaincus, à l'époque, de l'innocence de Ranucci. Ils avaient au minimum un doute. D'où probablement certaines maladresses de la défense. Par la suite, ils se sont convaincus de son innocence - même si JFLF n'est pas absolument catégorique, de mémoire, dans son IVW sur ce site. Il est probable que les dernières minutes de Ranucci y ont joué un rôle: difficile pour un défenseur d'admettre que le type à qui vous n'avez pas réussi à éviter la guillotine vous bluffe jusqu'au bout et vous demande de le réhabiliter, s'il n'est pas innocent. J'imagine sans mal que son exécution est leur pire souvenir professionnel.
C'est tout à fait vrai, et je pense que le plus convaincu de l'innocence était le moins investi dans le quotidien de la défense : Paul Lombard. Pourtant il n'a pas été excellent...
Citation :
Mais devant VGE, Me Lombard pouvait il être assez convaincant? Avoir un doute au fond de vous doit vous tarauder, dans ces circonstances.
C'est clair.
Citation :
J'aimerais savoir si ses avocats ont pu à un moment - avant le procès - clairement expliquer à Ranucci les enjeux véritables, et le risque d'une condamnation à mort. S'ils ont essayé de lui dire "plaidons coupable, vous pouvez toujours dire ne vous souvenir de rien, nous plaiderons le coup de folie , votre jeune âge, nous sauverons votre tête, et, plus tard, nous demanderons une révision". Celà aussi fait partie des mystères ce cette affaire. Quels rapports avaient vraiment ranucci et ses avocats? JFLF parle du côté "mystérieux" de Ranucci. Qu'était ce mystère? Pourquoi PLombard ne s'est il pas impliqué plus tôt dans cette histoire qu'il pouvait deviner mal engagée? Pourquoi ses défenseurs, dûment convoqués, ne sont-ils pas venu l'assister lors d'au moins 2 auditions chez le juge - dont la dernière chez P. Michel, qui peut-être pouvait écouter leurs argumets avec moins d'a priori que Mlle Di Marino? Pourquoi P Lombard n'a t'il pas choisi de plaider à nouveau après la dernière intervention de Me Vialla? Fatigue, conviction d'avoir déjà perdu une partie injouable?
Pendant les quelque 20 mois de l'instruction, ce que nous discutons en "ramassé" a été fortement dilué. Lorsque GB nous dit que "pendant 2 ans ", ranucci n'a pas contesté la propriété du couteau, en fait il n'a été question du couteau qu'à quelques rares occasions, auxquelles les avocats n'assistaient pas, la juge ayant notamment entendu 2 fois ranucci avant qu'il ne soit assisté... Par la suite les avocats n'ont pas fait tout ce qui était nécessaire, mais la juge ne les a pas bousculés.
Autre scandale que ce procès d'Assises limité à 2 jours...
Il est vrai que Paul Lombard, ou JFLF, ou même Fraticelli auraient dû répliquer après l'incartade de M.Vialla reprenant la parole après la Défense... La défense était à ce point abasourdie que c'est Mtre Collard qui a signé le pourvoi en cassation... Un peu entre deux chaises, Mtre Collard, qui a bien remis à M.Vialla le dossier que le policier venait de lui donner...
_______________
Citation :
Le silence autour du petit Vincent Gallardo: je ne sais pas. J'avais essayé de chercher des choses sur Google, et c'est très, très pauvre - en dehors de ce forum. Je n'en fais pas un silence intentionnel: il n'y a pas de sites internet ou de livres sur toutes les affaires non élucidées, aussi horribles soient-elles. Du coup je n'en sais presque rien. Un garçonnet enlevé dans un village de Provence, dont le corps a été trouvé 2 jours plus tard, noyé. Je ne sais même pas quels éléments ont fait retenir le meurtre plus que l'accident, p.ex.
Sur 'voila' la recherche ne renvoie que sur le POR. Un espoir, le délai de 30 ans va arriver à terme également et on pourra (peut etre) avoir accès aux archives que les rats auront négligées (j'imagine que judiciairement l'affaire s'arrete dès 76 sur un constat de carence, mais on a peut être fait durer...).
On devrait au moins retrouver assez facilement à quel juge a été confiée l'instruction... et il parait impossible que la Presse n'ait jamais rien publié...