Condamnée à 20 ans de prison pour avoir tué sa fille
Tania Parnisari comparaissait devant les assises du Haut-Rhin pour le meurtre de sa fille de 7 ans, en 2003.
Pour l'accusation, "le meurtre de Sophia n'est pas un accident, mais l'aboutissement d'une attitude plus globale de maltraitance".
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La cour d'assises du Haut-Rhin a suivi les réquisitions de l'avocat général en condamnant à 20 ans de réclusion criminelle Tania Parnisari pour le meurtre de sa fille Sophia, 7 ans, en mars 2003. A l'énoncé du verdict, l'accusée a éclaté en sanglots, tout comme son fils Mickaël, 14 ans, présent dans la salle.
"C'est un crime abominable, Sophia a été étouffée, jetée à demi vivante dans le ruisseau où elle a fini d'agoniser", avait déclaré l'avocat général dans un réquisitoire sévère. "C'est celle qui devait l'aimer, la guider, qui l'a tuée", avait-t-elle ajouté. Pour l'accusation, "le meurtre de Sophia n'est pas un accident, mais l'aboutissement d'une attitude plus globale de maltraitance". L'accusée "a voulu ce meurtre dans le temps et avec insistance", avait aussi déclaré l'avocate générale.
Le 11 mars 2003, le corps de la petite Sophia avait été retrouvé sans vie dans un ruisseau non loin du domicile familial à Brunstatt, dans le Haut-Rhin. Rapidement soupçonnée et mise en examen pour homicide volontaire sur mineure de 15 ans, Tania Parnisari avait toujours clamé son innocence.
RAPPEL DES FAITS
Le 10/03/03, Tania Parnisari, divorcée et mère de 3 enfants, alerte la police à la suite de la disparition de sa fille
Sophia, 7 ans, qui n'est selon elle pas rentrée de l'école. Le corps sans vie de la fillette est retrouvé dès le lendemain matin dans un petit ruisseau, non loin du domicile de la mère, l'autopsie concluant à une mort par asphyxie mécanique survenue la veille.
La jeune femme, dont les explications incohérentes sont contredites par plusieurs témoignages, est rapidement suspectée par les enquêteurs.
Mise en examen le 19 mars 2003 pour homicide volontaire sur mineure de 15 ans, Tania Parnisari est en détention provisoire depuis cette date. Elle n'a jamais cessé de clamer son innocence, multipliant les demandes de remise en liberté.
Les faits :
Interrogée par les enquêteurs, Tania Parnisari, alors sous l'empire de l'alcool, multiplie les incohérences et se montre incapable de justifier son emploi du temps les heures précédant la disparition.
Les recherches démarrent aussitôt et dès le lendemain matin le corps sans vie de la fillette est retrouvé dans un petit ruisseau, non loin du domicile de la mère. Le cadavre présente de nombreuses traces de griffures, manifestement causées par les ronces, présentes en abondance à cet endroit.
Selon les experts, la fillette, qui a fini d'agoniser dans l'eau, a été jetée vivante mais vraisemblablement inconsciente dans le ruisseau. L'autopsie conclut à une mort par asphyxie mécanique survenue la veille. Fait troublant, le médecin légiste note en examinant la mère la présence d'une griffure sur son pouce, probablement d'origine végétale et semblable à celles retrouvées sur le corps de Sophia. Interrogée sur l'origine de cette trace, la jeune femme ne parvient pas à fournir d'explications cohérentes.
Plusieurs témoignages contredisent, en outre, ses déclarations.
Deux personnes affirment notamment avoir vu l'après-midi de la disparition une femme, dont la description correspond à Tania Parnisari, sortir d'une impasse en courant avec une poussette qui aurait pu transporter le corps de la fillette. D'autres déclarations, dont celles du compagnon de la mère de Tania Parnisari, soulignent l'absence d'affection de la jeune femme envers Sophia. Son ex-mari ainsi que son amant évoquent les accès de rage qu'elle pouvait avoir, au cours desquels il lui arrivait d'être violente avec ses enfants.
Mise en examen le 19 mars 2003 pour " homicide volontaire sur mineure de 15 ans ", Tania Parnisari est en détention provisoire depuis cette date. Elle n'a jamais cessé de clamer son innocence, multipliant les demandes de remise en liberté et mettant en avant le fait qu'elle avait un bras dans le plâtre au moment du drame.
Les experts psychiatres et psychologues qui ont examiné Tania Parnisari ont souligné la présence chez elle d'un fort égocentrisme ainsi que d'un grand sens de la manipulation, sans aucune compassion pour autrui et ne montrant aucun chagrin pour ce que Sophia a vécu.
Me Pierre Peter, chargé avec Me Dominique Bergmann de la défense de la jeune femme, n'a pas souhaité s'exprimer avant le début du procès, expliquant qu'ils ne souhaitaient pas " parasiter les choses. Nous avons des tas de choses à dire mais nous le ferons devant la Cour ".
Tania Parnisari reste en prison
La cour d'appel a rejeté la demande de liberté conditionnelle qu'elle avait présentée.
Accompagnée de son nouvel avocat, Tania Parnisari avait décidé d'interjeter appel et déposé n une demande de remise en liberté, à la cour d'appel de Colmar. La requête a été rejetée cet après-midi. Son procès en appel devrait se tenir devant la cour d'assisses du Bas-Rhin à Strasbourg début 2008.
En février dernier, la jeune femme de 32 ans a comparu pendant 10 jours devant les assises du Haut-Rhin pour le meurtre de sa fille Sophia, 7 ans, en mars 2003. Elle a été reconnu coupable et condamnée à 20 ans de réclusions criminelles. Elle avait fait appel de cette décision. Le 11 mars 2003, le corps de sa fille avait été retrouvé sans vie dans un ruisseau non loin du domicile familial à Brunstatt
Tania Parnisari jugée en appel pour le meurtre de sa fille à partir du 25/03/2008-
Tania Parnisari, 33 ans, est jugée en appel depuis mardi dernier par la cour d'assises du Bas-Rhin, à Strasbourg. Elle est accusée du meurtre de sa fille, Sophia, 7 ans. En première instance, il y a un an, les jurés de la cour d'appel du Haut-Rhin l'avaient condamnée à 20 ans de prison.
L'enfant avait disparu le 10 mars 2003 à Brunstatt (Haut-Rhin) peu après sa sortie de l'école. Son cadavre avait été retrouvé le lendemain dans un ruisseau, à quelques centaines de mètres du domicile familial. Sophia a été asphyxiée, vraisemblablement à l'aide d'un coussin, et déposée agonisante dans le cours d'eau.
Tania Parnisari a toujours nié cet infanticide présumé. Placée en détention provisoire le temps de l'instruction, elle a observé une grève de la faim dans l'espoir d'obtenir sa libération. "Elle ne sait plus à quel saint se vouer pour faire comprendre que sa détention n'est pas justifiée et que sa présomption d'innocence n'est pas respectée", expliquaient alors ses avocats. La démarche n'avait rencontré aucun succès et l'accusée a été décrite comme "manipulatrice" au cours de son premier procès.
Tania Parnisari encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Son procès doit durer jusqu'en milieu de semaine prochaine.
Journée du Mardi 25 mars
Tania Parnisari, a évoqué mardi le souvenir de la fillette, sa "princesse" qu'elle dit avoir aimée, "voulue" et "désirée". "Sophia, c'est ma princesse à moi. Elle était désirée. Sinon j'aurais avorté (...) Je la voulais. Elle n'a pas été calculée pour être faite mais j'avais extrêmement peur de la perdre: j'avais fait deux fausses couches avant", a expliqué la jeune femme au premier jour de son procès. "Je voulais une petite fille, une petite soeur pour Mickaël", son fils aujourd'hui âgé de 15 ans, a-t-elle assuré.
La jeune femme, qui a toujours nié les faits, a été condamnée le 7 février 2007 par les assises du Haut-Rhin à vingt ans de réclusion criminelle pour le meurtre de sa fille. La fillette avait disparu le 10 mars 2003. Son corps avait été retrouvé le lendemain dans un ruisseau proche du domicile familial à Brunstatt. L'autopsie n'avait révélé aucune trace de violence et conclu à "une mort par asphyxie mécanique". Rapidement soupçonnée par les enquêteurs, la jeune femme avait été mise en examen le 19 mars 2003 pour "homicide volontaire sur mineure de 15 ans" et placée en détention provisoire.
Mardi, Mme Parnisari a également évoqué son enfance difficile au sein d'une famille recomposée, un temps ballottée en l'Alsace et le Canada, les colères de son père, que l'alcool rendait violent, puis sa mort d'une cirrhose en 1991. Enfant au "caractère trempé", élève "bavarde et indisciplinée", les études l'intéressent peu. Sa scolarité est médiocre et elle quitte l'école en troisième avant de s'installer avec le père de ses deux premiers enfants, Mickaël et Sophia. Son parcours professionnel est irrégulier, ponctué de contrats courts: "c'était un choix (...) j'étais mieux dans l'intérimaire", explique-t-elle.
Questionnée par le président Jérôme Bensussan, elle est longuement revenue sur sa relation houleuse avec son ex-mari, dressant de lui le portrait sévère d'un père déficient qui "n'a jamais su assumer ses enfants". "Il n'était pas un père, ce n'était qu'un géniteur" qui ne "s'occupait pas de ses enfants (ni) de sa femme (...) Il faisait acte de présence. Pour lui, c'était la mère qui devait tout faire". Après quelques années de mariage, le couple périclite avant de se séparer définitivement en décembre 1997.
Tania s'occupe alors seule de ses trois enfants -- de sa relation orageuse avec son amant Ahmed S. naîtra en 1999 la petite Camilla -- et estime les avoir "élevés correctement". "Je ne me présente pas comme une mère parfaite mais je crois que je me suis bien débrouillée", a-t-elle estimé. En marge du procès, son avocat Me Ange Bujoli, a dit la "sérénité" de sa cliente, estimant que "lors du premier procès, on s'était focalisé sur sa personnalité" alors qu'il n'y a "aucune preuve" dans ce dossier. Mme Parnisari "continue de nier l'évidence", a indiqué de son côté l'avocat de l'ex-mari de l'accusée, Me Marc Muller, pour qui "il n'y a pas d'autre piste que la culpabilité de la mère". La jeune femme encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
Journée du Mercredi 26 mars : la journée du 10 mars 2003 évoquée
Revenant sur son emploi du temps du 10 mars 2003, jour de la disparition de la fillette, Mme Parnisari est apparue à plusieurs reprises sur la défensive. Elle a ainsi expliqué avoir passé une partie de l'après-midi avec son amant Ahmed S., avec qui elle entretenait depuis plusieurs années une relation orageuse, puis s'être assoupie "sur le canapé" après son départ, vers 15H30, après avoir ingéré un "whisky-coca". A son réveil, elle croit que sa fillette n'est pas rentrée de l'école et prévient la police.
"Quand la patrouille est arrivée, je leur ai dit que Sophia était rentrée de l'école (...) et je leur ai montré son cartable", explique-t-elle. "Ce n'est pas tout à fait ce que vous aviez déclaré il y a cinq ans", relève le président Jérôme Bensussan. "Les procès-verbaux sont mélangés, les horaires sont pas bons!", s'énerve l'accusée. "J'ai eu l'impression que Sophia n'était pas rentrée de l'école. J'ai paniqué", ajoute-t-elle, en larmes.
"Je me suis trompée, je n'ai pas menti (...) Sophia est rentrée de l'école, je l'ai vue, je lui ai parlé", a-t-elle martelé, assurant encore avoir "fait des recherches" et avoir "appelé l'école deux fois et ensuite la police". "Il y a beaucoup d'incohérences qui m'inquiètent" dans le discours de Tania Parnisari, a concédé son défenseur Me Ange Bujoli, pour qui "les procès-verbaux ne reflètent pas du tout la réalité". L'avocat a par ailleurs sollicité à l'audience un transport sur les lieux du drame, à Brunstatt (Haut-Rhin). La Cour a repoussé à plus tard sa décision.
Journée du Jeudi 27 mars : les experts à la barre
A la barre, le docteur François Tisserand, qui a participé à l'autopsie du corps de la victime, n'a toutefois pas pu préciser la nature de cette "obstruction". Il s'agit d'une "asphyxie mécanique avec coma immédiat", a-t-il précisé, estimant que la fillette de 7 ans "aurait pu passer pour morte pour un +non médecin+ et ensuite être déposée dans l'eau" du ruisseau où son corps sans vie avait été découvert le 11 mars 2003, le lendemain de sa disparition.
Selon le Dr Tisserand, Sophia a été déposée "encore vivante" dans le ruisseau où elle a fini d'agoniser, "en situation comateuse profonde". Pour l'expert, l'heure de la mort remonte "à la veille" de la disparition, entre "14H00 et 02H00", "certainement avant minuit". Il a également relevé sur le corps de la fillette la présence de nombreuses "griffures" -- vraisemblablement dues aux ronces présentes en abondance à cet endroit
-- mais aucune sur les pieds pourtant nus de la fillette, ce qui fait dire à M.Tisserand qu'elle a du être portée dans le ruisseau.
A l'époque, le légiste Stéphane Doray avait relevé des griffures similaires sur la main et l'avant-bras gauches de Tania Parnisari, son bras droit étant à l'époque plâtré. "Elles présentent les mêmes caractéristiques" et "sont compatibles avec des griffures de ronces", a-t-il indiqué à la Cour. "De tout cela, on ne peut rien exclure ni conclure", lui a rétorqué le défenseur de l'accusée, Me Ange Bujoli, soulignant les "doutes" qui émaillent ce dossier.
Nous aurons connaissance du verdict le 2 avril.
Je vous tiens au courant
SOURCES : Résumé AFP/ LIBESTRASBOURG//FR3
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