Me Karim Achoui le nouveau Dreyfus ?
Karim Achoui. Ce nom évoque déjà quelque chose de particulier, c’est un véritable parangon, au sein de la justice française, côté pile et côté face, du miroir. Brillant, talentueux, orgueilleux, ténébreux et flambeur, il semble payer au prix fort, les reproches des uns et des autres, sur ces critères-là, qui n’ont à proprement parler, rien à voir avec l’accusation qu’on lui colle aujourd’hui, et qui lui vaut une incarcération qui est sans doute, dans les annales judiciaires, un fait sans précédent. La justice n’a pas pu établir sa culpabilité dans l’évasion du « roi de la belle », Antonio Ferrara. Mais pourquoi donc se retrouve-t-il en prison ? Explications.
Lorsque la Cour d’assises de Paris annonça son verdict, 7 ans de prison, ubuesque aux yeux des avocats du pénaliste Karim Achoui, ce dernier fut choqué. Emanation d’un procédé spécial, à savoir, constitution d’un jury populaire, qui aurait été manipulé par une juge dépassée par les évènements et sous pression semble-t-il, tant politique que dictée par des ressentiments et teintée de racisme, selon l’un de ses défenseurs, Francis Spizner qui accuse : « En France, il ne faut être ni avocat, ni Arabe, on s’en sort mieux ». Karim Achoui est plutôt Kabyle et non Arabe pour information. Ce n’est pas la même chose. Donc, l’utilisation du conditionnel, pour ne pas porter de jugement définitif, ni remettre en cause, la décision de justice.
Le 22 juin 2007 : tentative d’assassinat. L’avocat s’en sort. Il écrit un livre, « Un avocat à abattre », reconnaît son agresseur, Terranova, indic de la police. Perquisition à son cabinet, alors qu’il est dans son lit d’hôpital. Procédure injustifiée. Il était semble-t-il dans l’œil du cyclone. Des fonctionnaires de police tentent de faire interdire sa publication. Résultat des courses : best seller dans le classement des livres de l’année 2008. Emissions de télévision, Ruquier, Karl Zéro, etc. Passages remarqués. L’avocat en rajoute et choque, à la veille de son procès aux assises. Mais, un jugement peut-il se baser rien que sur des suppositions et de la jalousie ? C’est ainsi que la Cour d’assises, a créé un nouveau chef d’accusation : « complicité de destruction et de dégradation par substance explosive en bande organisée », sans pourtant démontrer sa culpabilité…
Ce qui est aussi étonnant dans cette affaire, c’est le mandat de dépôt instantané après le verdict, alors que l’avocat ne s’est jamais défilé. Il a été présent lors de chacune des convocations des juges. Pire, en quittant le Tribunal, ultime humiliation, menotté, on lui aurait bandé les yeux, jusqu’à la maison d’arrêt de…Nanterre. Pourquoi là-bas, lui, une personnalité, s’étonnent de nombreux individus, pas forcément ses soutiens ? En effet, même comme il ne mérite pas vraisemblablement son sort, le carré VIP de la prison de la Santé devrait lui être réservé. Veut-on simplement qu’il se retrouve avec des truands pour que ceux-ci l’achèvent ?
Se braquer sur son intime conviction, surtout au ras des pâquerettes, ne saurait être un paradigme judiciaire. Au contraire, ce serait finalement une insulte à la justice, face à un dossier vide qui commence sérieusement à faire jaser. La pression monte. La justice qui interdisait de rendre visite à l’avocat et qui s’était bornée à annoncer la date du 06 janvier 2009, a cédé. Les parents de l’avocat ont pu lui rendre visite hier, pendant 1h. En grève de la faim depuis onze jours déjà, l’avocat aurait promis de recommencer à s’hydrater mais, est prêt à aller jusqu’au bout.
Le blog officiel de l’avocat se retrouve au Panthéon des blogs de Wordpress, au top 10 dans lequel, seul des sites frisant ou dépassant plus de 2000 visiteurs/jours se retrouvent. Le comité de soutien qui s’est constitué en sa faveur, composé de l’académicien Jean-Marie Rouard, en passant par l’avocat Patrick Klugman, la cinéaste-écrivaine Catherine Breillat, l’homme d’affaires et politique Rachid Nekkaz, qui s’est lui aussi mit en grève de la faim, ou encore, le jeune Maxime Verner, va grandissant : manifestations, débats radio et télé. Et là, l’équipe se lâche. Karim Achoui est simplement le nouveau Dreyfus. Avant son jugement aux la démocratie de droit passera-t-elle ? Aura-t-il le privilège d’être libéré, bénéficiera-t-il d’un armistice pour bonne conduite et/ou conduite exemplaire ? Suivez mon regard !
Néanmoins, cette affaire commence à sentir le soufre. Il serait très risqué que cet homme décède en prison, avant son nouveau procès EN APPEL car, ses avocats ont fait appel de la décision de justice…
Source : Agora Vox
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