Citation :
Son crime "expié", voila qu'il rechute dans le n'importe quoi. Déroutant, décevant, détestable... Il se décrit dans son livre qui rappelle un peu celui de Claude Charmes. Que peut on espérer ?
Je ne suis pas d'accord avec vous. Désolée !
Claude Charmes se décrit par rapport à son enfance, son adolescence, puis se présente en détention, décrit son avancée intellectuelle, mais jamais il ne fait allusion au mal-être ou tout du moins aux sentiments qu'il éprouve face à son acte, à part, en un ou deux paragraphes seulement, pour mettre en évidence le déni dans lequel il a vécu pendant près de dix ans. Une fois qu'il a accepté la réalité de son geste, il n'en parle absolument plus. Aucune analyse de sa conscience.
Là où Patrick Henry est différent, c'est qu'il analyse sa conscience, le rôle du pardon, la raison de ne pas demander pardon, qui peut pardonner, etc ... les remords et la présence continuelle de l'enfant dans son quotidien.
Il analyse également la peine de mort et sa propre attente de la mort (car avant le procès, il est convaincu qu'il sera condamné à la guillotine), ses cauchemars face à la mort qui l'attend : avant même son procès, il a déjà vécu maintes fois son exécution. Et là encore, il diffère de Claude Charmes qui ne parle que de la rebellion qu'il prépare pour le jour de son exécution pour le cas où il ne soit pas grâcié.
Patrick Henry attend sa mort et s'y prépare (il ne se rebelle pas contre ce qui l'attend tout simplement parce que pour lui cette mort est justifiée du fait de ce qu'il a commis) : discussions avec l'aumônier pour se mettre en phase avec ce Dieu auquel il croit ; retour sur les raisons de son acte ; étude de cet être, c'est-à-dire lui-même, qu'il ne parvient pas à comprendre ; analyse du comment il a pu en arriver à une telle monstruosité.