Citation :
Pourquoi dire "paquet" pour un enfant, cela dans le but d'éviter la non-assistance à personne en danger.
Au moment où ils parlent de paquet, ils ne savent pas que l'enfant est une fillette enlevée sur le point d'être assassinée. Ils n'ont pas à craindre d'être suspectés de non-assistance. Pourquoi, s'ils ont vu un enfant, ne pas dire "enfant" ?
J'ai déjà répondu, mais je veux bien résumer l'hypothêse :
Si l'enfant était inconsciente, et que l'homme s'enfuyait en la portant dans ses bras, ils ne pouvaient décemment pas raconter ça sans tomber pour non assistance à personne en danger. Ils racontent même des bobards à Martinez pour ne pas avouer la gravité des faits.
Quand ils font le rapprochement avec l'enlêvement de Marie-Dolorês, là , ils se disent qu'ils ont fait une méga-connerie en n'intervenant pas, puisque leur premiêre impression avait des chances d'être juste : c'était sûrement un enlêvement. Il leur faut donc à ce moment donner l'alerte, mais sans se mouiller. Ils disent alors que l'homme semblait transporter un paquet (qu'ils savaient pertinemment être un enfant). Seulement, ils se trahissent, car un paquet n'ayant pas de rapport direct avec un enlêvement d'enfant, comment auraient-ils pu faire le rapprochement ? C'est tout simplement impossible. Si je vois un homme s'enfuir avec un sac Adidas, je ne vais sûrement pas faire le rapprochement avec un enlêvement d'enfant ; avec un casse dans une banque, oui, à la rigueur. J'ajoute qu'ils ont vu un minot en Peugeot, et on cherche un trentenaire en Simca, donc il faut être fortiche pour faire le rapprochement.
Ensuite, ils ont Alessandra au téléphone, et on n'a pas encore retrouvé le corps (ça ne va pas tarder). Les Aubert consentent donc à cracher le morceau : c'est bien un enfant qu'ils ont vu. Ils espêrent sûrement qu'on la retrouvera vivante grâce à eux.
Mais quand on découvre le corps, c'est déjà plus problématique. Alessandra consent donc à minimiser leur implication pour qu'ils puissent témoigner en toute quiétude. Il accepte que l'enfant se mette soudain debout et parle d'une voix chétive, et il pousse ensuite Ranucci à plus ou moins confirmer cette version. Ranucci ne se fait pas prier : il préfêre dire que l'enfant marchait seule, qu'il l'a aidée à monter la colline et qu'elle a crié tout d'un coup, parce que ça l'arrange pour obtenir des circonstances atténuantes.
Ce n'est qu'une hypothêse, et le souci, c'est que les circonstances du meurtre deviennent assez floues, si l'enfant est inconsciente à ce moment-là .