Bonjour,
Nouveau sur ce forum, je salue tout le monde.
L’affaire Ranucci me passionne depuis longtemps, et j’ai été surpris récemment de constater que je n’étais pas le seul, vu le nombre de sites lui étant consacrés, et le nombre de personnes connaissant parfaitement tous les détails de l’affaire. Je n’ai aucune certitude quant à l’innocence ou la culpabilité de Ranucci, et je ne vous amène aucun scoop (hélas !), comme vous tous, je suis frappé que l’on ait coupé la tête d’un bonhomme sans être certain qu’il soit tranchable, ou le contraire…
Ce que je veux dire ici, c’est que je pense que l’on s’appuie et que l’on discute de faits qui ont été à mon avis déformés.
Ranucci s’est trouvé au mauvais endroit et au mauvais moment historiquement parlant. Si en plus il n’a rien à voir avec le meurtre de Marie-Dolores, c’est le gars le moins chanceux des années 70 !!!
Je suis sur que comme moi vous avez vu la série des « Faites entrer l’accusé », et les affaires Patrick Henry, Matencio, Pierre Goldmann, baron Empain, Besse et Mesrine, les assassinats des juges Michel et Renaud… Tout ceci se passe à la même époque… Je suis né en 69, donc je n’ai pas connu intellectuellement cette période, mais il me semble que c’était un beau bordel, entre l’explosion de mai 68 qui tirait d’un bord, et les conservateurs qui tiraient de l’autre. Vu d’ici, cela semble une période aux mœurs troublées et aux idéologies très marquées (la droite profonde et tous les mouvements d’extrême gauche ; la France profonde et la libération sexuelle…) ; et pas mal d’affaires criminelles ou judiciaires marquantes sont apparues au cours de ces années-là. Dans les années 70, on invitait sur les plateaux de télé des pédophiles dans le vent qui revendiquaient pratiquer l’amour libre avec des jeunes ; c’était nouveau, c’était libertaire. Tout semblait interdit mais tout semblait possible aussi, y compris les crimes les plus atroces (Henry, Matencio…).
Aujourd’hui, on tape sur les flics et les profs, alors qu’ils sont formés, diplômés et respectueux. Les mœurs ont toujours un train de retard, parce qu’ils me semble qu’avant, y compris dans ces années-là, ils étaient beaucoup moins respectables et beaucoup plus respectés. Je pense qu’il devait y avoir un paquet d’imbéciles dans la police, et un plus gros paquet encore chez les gendarmes…
Mon introduction est un peu longue, mais voilà où je veux en venir. Ranucci s’est fait pincer après un accrochage en voiture proche du lieu d’un meurtre. Pour moi, c’est ce qui a suffi. Le raz le bol d’une certaine partie de la population pour cette dégradation des mœurs, de ces jeunes qui foutent le bordel, peut-être son air effronté et ses mensonges, la petite fille découverte morte, et on s’est dit : celui-là, on le tient, il ne va pas s’en tirer. Et je crois que toute l’enquête s’est faite avec ce postulat : il ne faut pas que celui-ci s’en tire. La mayonnaise a pris dans la tête de tous ceux qui ont pris part à l’enquête, c’est lui, c’est lui, il faut absolument le coincer, et tout a été déformé. Je suis persuadé que dans les procès verbaux, toute la réalité a été modifiée pour que ça colle avec : Ranucci coupable.
Et donc que l’on discute de faits qui ne sont pas la réalité…
Voilà, c’est la seule opinion que j’ai, et je sais que ça ne fait pas du tout avancer une cause ou une autre. Mais le couteau retrouvé à un endroit qu’indique Ranucci, maculé de sang, pour moi, la réalité peut très bien être : le couteau a été retrouvé, on a fait dire et signer à Ranucci que c’était là, en un endroit que lui seul pouvait connaître, et on l’a trempé dans les plaies de la petite pour que cette fois, on le tienne vraiment ! Je crois que la mauvaise foi des enquêteurs dans cette affaire a été considérable.
Je ne crois pas que les époux Aubert aient dit la vérité, mais eux seuls savent à quel point ils ont menti. Et quand bien même ils auraient menti, cela ne prouve pas non plus que Ranucci soit innocent.
Les époux Aubert, certains enquêteurs, savent à quel point ils ont déformé la réalité ; mais je ne crois pas que quiconque, à part donc l’auteur s’il est vivant, connaisse le meurtrier de Marie-Dolores.
J’ai lu plusieurs fois sur ce forum que l’enquête avait été bâclée, mais pour moi, c’est bien pire que ça : elle a été manœuvrée par tout un paquet de gens de la même confession, parmi lesquels pas une âme un peu plus grande n’a émergé pour dire : « attention, peut-être que ce n’est pas lui ».
D’ailleurs, j’ai été frappé lors du « Faites entrer l’accusé » par le manque de hauteur, de professionnalisme même, de l’avocat général du procès. Tout le monde, à ce moment-là, à cette époque-là, a semblé d’accord pour dire : on n’est pas certain que ce soit lui, mais il faut lui couper la tête quand même, et basta !
Depuis, je suis frappé par l’absence d’intervention des protagonistes de l’affaire, enquêteurs et témoins. Comme si tout le monde voulait oublier…
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