Je cale sur le délai de rétractation de Christain Ranucci : aussi bien Patrice Padé (affaire Dickinson), Richard Roman, Patrick Dils ..., se sont rétractés rapidement après avoir été contraints d'avouer, lorsque CR va mettre plusieurs mois pour commencer à croire son innocence "plus probable" que sa culpabilite et finalement en être certain (en dépit du couteau) et se souvenir de détails concernant la nuit du 2 au 3 et la matinée du 3.
Au sujet des souvenirs de JR, j'y accorde 80% de véracité car à presque 7 ans, avec sans doute une année de CP derrière lui (comme l'a détecté Danou je crois), et en considérant que les souvenirs de la mémoire immédiate peuvent être durablement fixés si dans les minutes qui suivent on fait un effort de volonté pour les fixer. Maintenant quelle est la part la mieux fixée : la position de la voiture, les déplacements à la recherche du chien (petit dans la Méridional, sans taille précisée dans la Marseillaise et le Provençal, pour finir comme "gros" dans le PV ...) ou des aspects du Monsieur (voix, cheveux noirs et courts, costume gris ...) ? Le "situatif" ou le descriptif ?
Concernant le fait qu'il sache être seul dans la 304 lors de l'accident, même en dépit de son "incommensurable naîveté", cela me paraît décisif pour nier en bloc dès le 07 ou 8 juin. A moins qu'ilk croit qu'il avait largué MDR à un complice sur la rn8 bis, que celle ci s'échappe et courre sur la route quand il s'arrête et s'évanouit et que les Aubert voient l'homme au pull over-rouge la saisir quand elle s'approche de la 304 ...
Concernant le couteau, tout d'abord une constatation personnelle : pendant 1 an de service je n'ai jamais vu un seul militaire (engagé ou appelé) utiliser un cran d'arrêt. Tous possédaient le réglementaire Opinel ... Qu'en pensent Claude ou d'autres ?
Ensuite, si ce n'est pas le sien, on peut constater que dans sa phase "c'est obligatoirement moi" il l'accepte comme sien, que le 27/12/74 ("je ne suis d'accord avec rien") il reconnaisse qu'en juin il a bien reconnu avoir avoué, qu'ensuite il n'en est plus question pendant un an, que Jean-François Le Forsonney peut mal interpréter la conversation avec CR la veille du procès, qu'ensuite (procès et récapitulatif) il nie farouchement que ce couteau puisse être sa propriété.
Si c'est le sien, il le sait. Il est alors coupable s'il n'y a pas eu manipulation (couteau découvert le 5, replanté le 6).
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Enfin quelques commentaires sur les lettres de CR à sa mère et sur le récapitulatif :
Il est à Aix vers 21H / 22H, arrive à Marseille vers 23H ... Ca ne colle pas avec l'accident chien / Moussy à 20H30 ...
le 16 août :
- les photos de son appareil à faire développer. On n'en saura jamais plus ...
Citation :
Pour moi, ce drame reste inexplicable logiquement. Bien que je ne me sente pas particulièrement malade, la seule possibilité pour expliquer et comprendre reste entre les mains des médecins.
S'il applique la logique : il était seul lors de l'accident, donc il est innocent ...
Le 06/09/74 :
Citation :
Pour moi c'est toujours l'ignorance la plus complète, mais à force de réfléchir, certains détails auxquels on ne prêtait pas attention me semblent surprenants. Je t'en ai parlé, et ce que tu as constaté de ton côté donne encore plus de poids à mon hypothèse. Mais tout cela est encore insuffisant.
A propos de l'argent français, allemand et des chèques dans le portefeuille, je fais écrire demain au greffier, je t'en reparlerai.
En plus de ce qu'on avait dit, j'ai trouvé un « petit quelque chose », c'est un détail: en faisant ma consommation d'essence Nice-Marseille-Nice, en tenant compte que je suis parti avec le réservoir plein et revenu le réservoir à 1/2, sans avoir touché au jerricane de secours, j'ai donc acheté 30 à 40 1 d'essence. Pour le moment ça ne m'avance guère car je ne sais pas où elle a été achetée. Mais sait-on jamais... A force de détails et de déductions, on arrivera à reconstituer ce qui est obscur. Tout est trop embrouillé pour moi, il y a trop de choses qui ne collent pas et que je ne comprends pas.
Et ce qu'il a fait le dimanche 2 et le 3 matin et dans la galerie ? Ne sait pas non plus s'il a repris de l'essence le dimanche ou le lundi ...
A cette date il censé savoir qu'il a passé la nuit à Marseille à boire ...
Le 13/09/74 :
Citation :
J'ai admis que c'était peut-être moi, bien que je n'en sois pas sûr, ils devraient en être satisfaits, mais non, ils en rajoutent, comme si toute cette affaire n'était pas suffisamment pénible et triste. Quand je pense au coup des faux témoins et du scoubidou * ça me dépasse. Ça entre autres. Je n'ai rien à me reprocher, sauf peut-être que je vais pas voter aux élections; tout allait si bien. Alors pour me donner courage, je songe au futur, je pèse le pour et le contre, un commerce en Afrique, une hacienda en Argentine ou une scierie au Canada...
Non vraiment s'il est certain d'être seul lors de l'accident il ne peut pas raisonner ainsi ...
Le 20/10/74
Citation :
Je sais que les sujets d'inquiétude ne manquent pas, il suffit de voir la manière dont l'enquête a été menée, le seul fait aussi d'avoir employé le passé est un sujet d'inquiétude nouveau. S'ils ont cessé l'enquête, comment se fera la vérité ?
Dans le cas probable de ma culpabilité, cette recherche sera tout de même utile, mais dans le cas également probable de mon innocence cette recherche est capitale. C'est ce problème majeur qui m'inquiète le plus. Et puis, ce choc passé, j'ai eu le temps de réfléchir et de mâcher et remâcher ma bêtise et mes erreurs, mais dans le fond, ces erreurs ne sont pas de ma faute : j'y croyais.
Pourquoi ne parle t-il pas plus tôt des conditions des aveux : plan et scénario suggéré ... ? :
Citation :
je croyais vraiment que c'était moi.
Il me faut inventer et donner quelques détails de weekend et aussi au « scénario » que la police me fournit (je regrette d'employer ce mot pour un drame si grave, mais il est étymologiquement exact, c'est celui qu'il me faut employer). Je les aide donc.
Je ne pouvais bien sûr pas décrire mon emploi du temps exact, ne le connaissant pas. Où j'ai mangé - dans la voiture, où j'ai dormi - dans la voiture, etc. Il fallait que ça colle avec le reste. A la fin, j'ai cru ce que je disais.
Citation :
Cette deuxième erreur était aussi nocive que la première car l'enquête a été arrêtée, et elle aurait pu continuer et établir à l'heure actuelle de vraies preuves de mon innocence ou de ma culpabilité.
... ?
Citation :
Après le choc du début, j'ai pu réfléchir et analyser aussi logiquement que possible, il y a aussi ce que tu sais, qui tend à prouver mon innocence. Et puis, il faudra bien que Vérité se fasse, dame justice n'est pas aussi aveugle que dame Fortune.
Où est la logique ?
Le 09/12/74 :
Citation :
Eux, qui ont tous les éléments depuis le début, depuis le début, ils ont dû voir que ça ne pouvait pas être moi le coupable, j'en suis sûr et je leur dirai. Pour moi, ils sont aussi coupables que le vrai coupable qui est dans la nature actuellement. Ça fait sept mois que je suis là, c'est sans doute pas encore fini et je risque encore de payer pour quelque chose que je n'ai pas fait. J'ai écrit cela pour qu'ils le sachent dès à présent, s'ils veulent le savoir, et s'ils veulent, je leur dirai pourquoi j'avance cela.
Il est enfin convaincu ...
Citation :
Maintenant, et ce depuis quelques.mois, une fois passé la stupeur et l'angoisse du début, je me demande : Pourquoi ? Pourquoi dès le début ils ont exploité mon « absence » de plusieurs heures afin de me persuader que c'était moi ? Quels intérêts ? Il faut dire pour leur défense que j'étais le bouc émissaire parfait, rarissime ; il était sur les lieux, il se souvient de rien de ce qu'il s'est passé pendant 15 à 20 heures, il est jeune, naïf ! Le terrain est favorable ! Nous allons reconstituer son emploi du temps, il ne peut pas nous contredire, il ne sait presque rien. On lui raconte ce qu'il s'est passé. On exploite à fond le choc psychologique, il est persuadé, il se met dans la peau d'un coupable, il avoue ce qu'on veut. Le tour est joué ! Si l'on peut dire... Voilà ce qu'ils ont dû penser, voilà ce qui s'est passé. Si j'ai péché, c'est par excès de naïveté. Me voilà pris dans l'engrenage, je n'aurais jamais dû croire que ce pût être moi.
Voici la suite logique de ce qu'il se serait passé sans ce concours de hasards malheureux et si je les avais pas crus : pas de terrain favorable à pas d'aveux - pas d'aveux à continuation de l'enquête - continuation de l'enquête à arrestation du coupable. Et nous n'aurions pas connu tout ce malheur et ce déshonneur.
Il est bien dommage qu'il ne nous donne pas de détails sur les aveux : le dessin des lieux, l'indication de l'emplacement du couteau, les piqûres sur ces mains, le sang sur la pantalon ...
Le 08/02/75 :
Citation :
Ça encore, ce n'est rien, imagine que la police ait réussi ; après avoir pu me persuader de ma culpabilité (en exploitant mon inconscience qui a duré 12 heures), à camoufler plus longtemps ou définitivement les éléments que tu sais et ceux que nous avons trouvés grâce à la connaissance des premiers, ils auraient alors réussi un exploit, celui de faire passer un innocent pour coupable non seulement aux yeux de tous, mais surtout aux propres yeux de l'intéressé. Triste exploit.
Cette situation ne durera pas. Les avocats s'activent et moi, de mon côté, j'essaie de reconstituer par déduction ce qu'il s'est passé du 2 au soir au 3 au matin, mais ce n'est pas facile, il me faudrait des détails, des points de départ précis pour raisonner, et je n'ai rien de précis, de tangible, juste quelques images, quelques impressions, rien de solide. Mais je ne désespère pas, je me presse comme un citron. Il suffirait d'un détail, un simple calcul me fait trouver qu'il m'a fallu acheter 30 à 40 1 d'essence, mais seul l'endroit importe, et je ne sais pas où. Pour l'argent, c'est pareil, il m'a fallu le dépenser pour les repas et une chambre, mais je ne sais pas où. La plupart des réflexions se terminent ainsi, en queue de poisson.
Mais les souvenirs lui reviendront un an après ... S'il cache la visite au père, il pourrait néanmoins dès cette date fournir des détails ...
Le 14/02/75
Citation :
La semaine dernière, j'ai lu le dossier complet, je ne te ferai pas de remarques ici, juste un détail : parmi les noms d'amis ou de personnes me connaissant assez bien que j'ai donnés pour l'enquête (qui fréquentez-vous ? etc.), dans le dossier il n'y a aucune déposition venant de mes amis. Juste quelques personnes que je connais à peine de nom. Ils font comme s'ils avaient peur d'enregistrer des déclarations me concernant qui soient trop à mon avantage. Je n'ai que des amis et bien vu de partout. Le camouflage continue même sur ce point. C'est plutôt écoeurant. J'ai signalé ce fait aux avocats. Ils ont du travail pour rétablir la vérité.
Non contents d'avoir réussi à me tromper et m'abuser au début avec la police, voilà que maintenant l'instruction continue à se livrer à des tripotages. Heureusement qu'on ne peut plus nous cacher les éléments matériels et témoignages prouvant que je n'y suis pour rien dans ce drame.
Mais l'instruction est close.
Le 12/06/75 :
Citation :
Je ne sais pas si je te l'ai déjà écrit, je prends depuis une quinzaine des comprimés calmants. Ils ne sont guère efficaces, je vais en demander d'autres la semaine prochaine, qui soient plus efficaces et surtout que je les prenne lorsque j'en ai besoin ; car à présent, il faut avaler la potion de comprimés délayés le matin et le soir, même les jours où le besoin ne s'en fait pas sentir. Enfin, la semaine prochaine, j'espère en avoir des + efficaces et que je puisse prendre quand je le désire, seulement.
Une explication sur sa perte de contrôle avec la réalité ?
Le 18/01/76 :
Citation :
Je verrai l'avocat la semaine prochaine et les semaines suivantes pour préparer le dossier, démontrer les calomnies, rétablir la vérité dans ses moindres détails, etc.
Le moins qu'on puisse dire, c'est que la préparation a été mauvaise ... Au moins avoir des explications cohérentes pour le couteau, le pantalon, emploi du temps lors du retour à Nice, faire témoigner les Cotto et J-M Ivars, explications pour l'achat de Nice matin les 4 et 5 juin, son attitude lors de l'accident 2 CV, la revue du contenu du coffre en présence des policiers, la conclusion signée de son entretien avec la juge le 27/12/74 ...
Le 29/02/76 :
Citation :
J'ai dû donner à J.-F.L. le dossier complet que j'avais, dans le sien les procès-verbaux et autres n'étaient pas classés par numéros. Je n'ai donc pas eu le temps de le voir en entier. J'ai besoin de quelques dates (exactes), car je suis un peu embrouillé. Donne-moi de façon précise les dates et lieux de scolarité. (Ex.: septembre 67 - juin 68 - « Les Verrières » Pontigny l'Abbaye - adresse : « Rio Bravo », Voiron) (septembre 70 - juin 71 - « Cours Camus » - adresse : promenade des Anglais) etc., etc. Quelle date j'ai tenu le bar, à un mois près ?
Et :
Citation :
Dernière nouvelle, le concierge, M. Martel, a reçu convocation pour le procès, il dit ne pas comprendre, n'être au courant de rien !
Suite de la préparation par les avocats ...
Le 09/05/76
Citation :
Pour ce qui est de l'O.P., comme prévu, en temps voulu. De mon côté, je ne perds pas mon temps. Je poursuis la rédaction du récapitulatif. L'idée dont Edwige t'a parlé et que tu m'as exposée ce vendredi au palais me semble bonne. J'y ai pensé longuement. Tout concorde. Il y a cependant un point essentiel qu'il reste à éclaircir; c'est le pourquoi ce type-là a conduit ma voiture là où je me suis retrouvé. Dès le vendredi soir, je me suis penché sur le problème, ai tout mis par écrit, scénario précis, raisons, explications, preuves, etc. ; j'ai donné les feuillets à Me Lombard. Il les a lus pendant que j'étudiais le mémoire Ryziger. A lui aussi, l'idée semble bonne, elle expliquerait beaucoup de points qui nous étaient restés obscurs. Mais reste toujours à répondre à ce pourquoi.
Dans l'hypothèse de l'innocence, pour ne pas laisser un marqueur près du corps ... Mais si la 304 était restée sur la route : une voiture (Martinez ?) s'arrête peu après, on le réveille ou le conduit inconscient dans un hôpital. Sera t-il condamné quand même ?
Le récapitulatif (mai 76) :
Pour le premier interrogatoire à l'Evêché :
Citation :
Les mots et le talent me manquent pour décrire quelle était ma stupéfaction, mon incrédulité devant de pareilles accusations, aussi graves et scandées sur un ton aussi catégorique. Mon incompréhension était totale. Je protestai que j'étais seul dans ma voiture, que je n'avais même pas pris d'auto-stoppeurs. Qu'aussi somnolent et fatigué que je pouvais être, je me rappelais parfaitement que j'étais seul. Que je ne suis même pas allé dans le quartier du rapt. Que je roulais à allure moyenne et non rapidement comme on le prétend, que je n'ai jamais vu de voitures me poursuivre, qu'elles n'avaient d'ailleurs aucune raison de le faire. Que c'était une erreur insensée.
Citation :
Il est bien difficile pour moi d'expliquer pourquoi, par quelles raisons majeures, après une quinzaine d'heures d'interrogatoire, j'ai fini par « avouer » en acceptant de signer tout ce qu'ils ont voulu. En résumé, j'avancerais un traquenard diaboliquement monté, mes nerfs fragiles et mon incommensurable naïveté
Citation :
En début de la matinée du lendemain, bien que je continuais à rejeter leurs accusations, à tenter d'expliquer, j'avais commencé à douter que le rôle que l'on m'attribuait dans cette histoire incompréhensible ne fût pas réel.
Citation :
. « Voici M. et Mme Aubert », me dit le commissaire. Puis s'adressant à eux: « Le reconnaissez-vous ? - Oui, c'est lui ! » disent-ils.
« Je l'ai vu sortir de sa voiture, puis tirer l'enfant et s'enfuir dans les fourrés en grimpant le talus, je le reconnais ! » Version idem pour l'autre.
Aucune erreur possible, leur ton est des plus catégoriques; le choc que me firent ces paroles fut violent.
Le commissaire me fit sortir. « Vous avez raison, lui dis-je, c'est moi ! » Et j'acceptai de faire des « aveux ». Ceux-ci durèrent une heure ou deux, le temps de tout récapituler dans l'ordre et mettre sur papier. J'oubliai. L'on fit défiler devant moi des gens, des gosses, je crois que personne ne me reconnut, et d'ailleurs à ce moment je m'en foutais, j'étais complètement effondré.
Peut-il ne pas se souvenir des détails autres que les tortures ?
Les magistrats stagiaires ou les psys ? :
Citation :
Puis ils me demandèrent avec insistance si, quand je me suis arrêté après l'accrochage sur le bord de la chaussée, si je ne me rappelais vraiment plus de rien jusqu'au moment où je me suis réveillé dans le tunnel, ma voiture bloquée. Je confirmai que c'était bien cela, et que je ne comprenais toujours pas comment et pourquoi, pendant cet intervalle, j'avais commis ce crime dont les cheveux et les empreintes dans ma voiture et tous les témoins qui m'ont suivis et reconnus attestent. Ce ne furent pas mes paroles exactes mais le sens y est. Ils insistèrent encore sur le moment à partir duquel je ne me souviens de rien (ils ne parlèrent pas d'évanouissement - car ils n'y croyaient pas - ou faisaient semblant de ne pas y croire - comme cela continua par la suite à toute l'instruction). Je ne pus que répondre ce que je savais : accrochage - arrêt plus loin - évanouissement - le réveil dans le tunnel avec voiture bloquée - vais chercher du secours, etc.
Mais pourtant lors de la "reconstitution" confirme qu'il a bien enlevé MD, confirme l'emplacement du couteau (enplacement marqué ?) ... sauf :
Citation :
Je sentais peser sur moi le voile lourd et indistinct d'un traquenard.
Ils étaient nombreux sur les lieux du crime, juge, procureur, secrétaire, policiers, à attendre que je leur montre comment s'était passé ce meurtre que je n'avais pas commis. Mes nerfs ont craqué. La gorge nouée je dis au juge DI Marino : « Ce n'est pas moi ! Ce n'est pas moi !
- C'est trop tard pour le dire », me répondit-elle. Nous remontâmes dans les véhicules, et après un kilomètre environ en direction de Marseille, les véhicules s'engagèrent sur un petit chemin, peu visible de la route, ils le suivirent sur 300 mètres, s'arrêtèrent, sur un terre-plein recouvert par endroits d'une couche de tourbe - servant vraisemblablement à la culture des champignons - le tout entouré de végétation. L'entrée de la galerie de la champignonnière n'est pas visible du terre-plein, la seule indication est un petit chemin en pente descendante qui paraît s'enfoncer dans la colline vers nulle part. Il faut le suivre pour parvenir à l'entrée vaguement circulaire de la galerie boueuse, pierreuse et sombre.
Arrivés là, le juge, le procureur et autres regardèrent un moment les lieux et nous repartîmes.
La reconstitution était terminée.
qui reste imprécis ...