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Bonjour,
Il y avait les faits. En l'état du dossier, ils étaient accablants. Si, si: en 1976, ils l'étaient. Ranucci non seulement avait avoué, mais avait avoué à plusieurs reprises; sa rétraction de décembre 1974 ne portait pas sur la propriété du couteau, ni sur le fait qu'il en ait désigné l'emplacement. Et ni lui ni ses avocats n'ont pu proposer la moindre explication à celà. Il y avait, donc, ce couteau. En 2006 ceux qui croient à la théorie du réenfouissement ont bien du mal à en convaincre les autres... Alors, en 1976! Et il y avait les Aubert, témoins certes fluctuants, mais dont on ne peut oublier qu'ils furent directement (avec Martinez) à l'origine de la découverte du corps). Accablant, tout celà. Me Fraticelli au moins en avait conscience... Et je suis près à parier que, si le hasard avait désigné Me Lombard comme avocat de la partie civile, lui aussi aurait trouvé tout celà accablant.
Il y eu, bien sûr, le comportement de Ranucci. Niant contre l'évidence (ou ce qui appraissait comme une évidence). Et donc, fort logiquement, n'ayant pas un mot de compassion pour M. Rambla. De surcroit, désagréable dans sa façon de parler, de paraître comme étranger à son procès, et décridibilisé par une vérité (il était à Marseille la veille... ce qu'il avait nié formellement au temps où il n'avait pas encore avoué) et par au moins un mensonge (les tortures subies à l'Evéché). Donc, le profil parfait de l'accusé odieux.
Enfin, il y avait la France de 1976, où la peine de mort n'était pas abolie. Certes,elle avait déjà au sein des avocats généraux des opposants qui ne la réclamaient jamais. Mais plutôt que d'accuser Me Vialla, ne faut il pas dire simplement que collectivement, nous avons été parmi les derniers à l'abolir en Europe occidentale?
Les fameux PV? Ils semblent souvent considérés comme l'archétype de l'acharnement à obtenir la tête de Ranucci. En son temps, G. Perrault (je ne sais pas ce qu'il en pense ou écrit maintenant) suggérait dans "le pull over rouge" une autre explication/ Me Collard, recevant ces PV, les aurait transmis à Me Vialla; tous les deux ayant conscience que les citer allait entraîner la cassation; et Me Vialla prenant finalement sa décision de les lire. Alors?
A-t-il vraiment souhaité donner une possibilité à la cassation? Dans ce cas, sa lettre à la chancellerie pourrecommander l'éxécution serait surprenante. A-t-il vraiment chercher à décrédibiliser le seul pauvre argument de la défense? A-t-il de toute bonne foi considéré que cette histoire de pull over ne tenait pas la route, tantôt vert, tantôt rouge?
Je ne crois pas que Me Vialla ait eu besoin d'être aigri, Chantal.
Et je crois difficile d'évaluer les comportements de 1976 avec notre mentalité de 2006.
Je comprends ce que vous voulez dire PIF, mais tout cela n'empêche pas d'être honnête !!! Et dans le cas de Viala, sa démarche est scandaleuse.