Citation :
C'est un exemple assez typique de biais de raisonnement, Gihel.
Vous faîtes une hypothèse: les enquéteurs ont intérêt à ce qu'on retrouve le couteau après les aveux et pas avant. Bien.
Vous en déduisez ("donc") qu'il est évident que le couteau a été replanté.
C'est un peu rapide...
Reprenons.
Vous supposez que le couteau a été trouvé le 5, je suppose à partir du PV de gendarmerie. Gérard Bouladou dit que la pratique est de dater ce type de PV selon la date d'ouverture de l'affaire, ici la découverte du corps. Perso je n'en sais rien, mais avant d'aller plus loin montrez moi qu'il a tort.
Vous pensez que Porte a le couteau le 6 à 17:30. On sait qu'il commence à frapper son PV à cette heure là; rien n'affirme que le couteau soit déjà en sa possession.
Non je déduis qu'il a été trouvé le 5 du fait qu'il figure dans la même liste que les autres objets trouvés le 5 par les gendarmes : pull, pierres, branches, sandale etc.. Le 6, les gendarmes ne cherchent rien, sinon le couteau une seconde fois.
Oui la fiche de scellé est datée comme le fait la gendarmerie du jour de l'ouverture du dossier. La date du 5 est celle de l'ouverture du dossier. Donc sur ce point G Bouladou a raison.
Mais c'est aussi selon moi la date de confection de cette fiche, sinon on ne comprend pas comment Porte a pu la recopier à 17h30 le 6. Elle ne peut pas dater du 6 à 20h00. On ne peut pas recopier à 17h30 une fiche qui serait tapée à 20h00. Il y a comme un problème.
Ben quand il tape le PV on ne sait pas comment est le couteau s'il est découvert à 20h00, et le problème c'est que ce récapitulatif recopie la fiche. Donc, s'il n'a pas le couteau entre les mains, il a au moins la fiche. Et il est bien 17h30 parce que les deux listes ont bel et bien été écrites AU MEME MOMENT : "de même suite" et dans la foulée, contrairement à ce que prétend la Cour de Cassation.
Citation :
Maintenant: si le couteau a été trouvé le 5, deux hypothèses: c'est près du Lieu du crime ou près de la champi, et alors c'est par les gendarmes.
Ben la fiche elle n'est pas un faux, elle dit où et comment le couteau a été découvert : dans la tourbe, près de l'entrée de la champignonnière.
Citation :
Désolé, mais une collusion gendarmes - policiers pour faire un faux dans une affaire de ce genre, je n'achète pas.
Ben si, parce que dans ce cas, cela signifie simplement que le parquet a chapeauté l'affaire. Et le parquet, il a pouvoir sur les deux.
Citation :
2ème hypothèse: ce sont les policiers, et donc c'est dans le coffre de la 304. Mais alors d'une part c'est sous les yeux de Ranucci; d'autre part je vois mal un policier trouver une pièce à conviction majeure, qui accuse le suspect, te ne pas chanter victoire tout de suite... Non, quelle présence d'esprit, de la dissumuler pour aller la planter dans le fumier! Enfin, dans cete hypothèse, Ranucci sait bien que le couteau était dans sa voiture. Il refusera peut-être de dire, dans ses aveux, qu'il l'a enfouie. Mais surtout, quand il se rétractera, il dira probablement (du moins les policiers doivent le redouter) "ce couteau était dans le coffre de ma voiture, d'ailleurs c'est là que les policiers l'ont trouvé". Donc risque pour pas grand chose.
J'ai fait cette hypothèse il y a quelques années, parce qu'on ne comprenait pas vraiment ce qui s'était passé. On a supposé aussi qu'il aurait pu être saisi à Nice. Mais ça ne marche pas pour une simple raison, c'est que la fiche elle, elle n'est sûrement pas un faux et ce qu'elle indique est sûrement vrai.
Citation :
Car s'ils ont le couteau dès le 5, rien ne les oblige à le dire à ranucci. Ils peuvent attendre qu'il dise où il s'en est débareassé. "le couteau? je l'ai jeté dans mon coffre" ou (option) "dans un fourré près du corps". Cà a la même valeur.
Là c'est encore mieux, on ne dit rien à personne au sujet du couteau comme quoi on l'a depuis le 5. On fait avouer Ranucci qu'il l'a jeté et après on va le chercher. C'est pas mal.
Le problème c'est que Ranucci ne connaît pas ce couteau et donc quand la juge lui en parle, il croit que c'est l'opinel. Et la juge corrige quand les policiers sans doute le lui font remarquer.
Citation :
Et si vous n'imaginez pas d'aveux autres qu'extorqués, même chose: l'intérêt des policiers est de coler le plus prêt de ce qu'ils savent de la vérité, et donc de ne surtout pas tricher sur le lieu de découverte duu couteau.
C'est pour cela, ils ne trichent en aucune manièresur le lieux de la découverte, simplement on le découvre deux fois au lieu d'une. Une première fois le 5 - on ne dit rien à ce propos - et on recommence le 6 avec les aveux our étayer.
Citation :
Mais non, ce n'est pas long, 2 heures, avec une précision sr le lieu toute relative... Ranucci n'a quand même pas pris un relèvement GPS du couteau! Et il parle aux policiers qui parlent (à la radio?) avec un gendarme qui parle avec un planton qui va porter l'info à Gras (enfin c'set possible), bref vous avez l'air de croire que c'est d'une simplicité biblique de trouver ce couteau sous 20 cm de fumier, j'aurais aimé vous y voir
Ranucci ne peut pas être en relation avec Gras, c'est une invention que cela, il est soit dans le bureau du juge, soit en route pour les Baumettes.
Et toujours, de façon lancinante se repose la même question : pourquoi ne pas l'emmener sur les lieux s'il faut deux heures de recherche. Il vaut mieux un qui trouve que deux qui cherchent non ?
Citation :
Ils n'ont rien obtenu, Gihel, si ce n'est des aveux, peut-être infondés, mais peut-être pas.
Vous croyez que c'était pour quoi faire qu'ils ont présenté la charge du couteau ? Pour lui accorder des remises de peine ? Non.
Citation :
Mais comment pouvez vous dire celà??? Sur quels vrais ARGUMENTS?
Tout simplement sur le fait que le récapitulati de saisie parle à 17h30 d'un couteau qui est censé n'être saisie qu'à 20h00 et qu'à ce compte là il est possible parfaitement d'en déduire qu'on a rapporté ce couteau depuis l'évêché jusqu'à la champignonnière, que cela plaise ou non.
Citation :
Et hop! autre exemple de déduction totalement abusive.
Les journalistes n'ont rien entendu: c'est un fait, a priori fondé sauf à imaginer qu'ils soient tous complices pour taire les violences policières.
Maintenant celà ne prouve pas que Ranucci n'ait pas crié, s'il était ailleurs. Alors montrez nous un plan de l'Evéché, prouvant qu'il pouvait être emmené ailleurs discrètement. Si c'est vrai, alors votre hypothèse est possible - sans plus. Si c'est faux, alors c'est une ineptie.
Je n'imagine pas un seul instant des policiers interroger un gardé à vue dans une pièce qui ne soit pas parfaitement isolée des journalistes.
Citation :
Mais ce n'est pas un argument très rationnel...
Ce n'est pas un argument c'est une conclusion qui dit qu'il ne faut pas nous prendre non plus pour des imbéciles.
Citation :
Avez vous déjà été juré dans un procès d'assise? Ou avez vous réalisé un travail honnête d'investigation où vous avez interrogé un nombre suffisant de jurés?
A défaut, votre argument est irrecevable .
J'ai vu pleurer un juré d'assise qui a trahi son serment de maintenir le secret des délibérations et qui m'a indiqué comment le président s'y était pris pour faire condamner un homme que lesdits jurés voulaient acquitter. Et comme cette personne résistait, à la fin, il est venu et il a pointé son doigt vers elle en la menaçant et en lui disant : vous, on se retrouve dans cinq ans. Comme un truand le ferait. Et pour la peine il voulait sept ans et il disait, j'ai tout mon temps on recommencera les votes jusqu'à ce que j'ai ce que je veux, en tournant autour de la table.
C'est comme cela que ça se passe parfois les jurys d'assises. Et moi je voudrais surtout pas en être et si on me convoquait, je dirais : de toute façon moi j'acquitte, quoi que le bonhomme ait fait, tant que le président de la république actuel ne sera pas traduit devant un tribunal pour les emplois fictifs et les lycées. Il n'y a pas deux justices en France non mais.
Citation :
L'erreur judiciaire est une question suffisament grave pour être abordée avec rigueur et honnêteté intellectuelle, en évitant les idées toutes faîtes, les déductions hâtives, et les formules à l'emprte pièce...
Moi j'aurais aimé que ce ne soit pas à l'emporte-tête ce procès, et que ce ne soit pas le lynchage que cela a été.
Mais il est difficile de revenir en arrière.