Citation :
Mais le comportement des assassins est parfois ahurissant d'inconscience. Et celui de CR (innocent ou coupable) est quand même souvent aberrant, incompréhensible pour vous et moi, plus puéril qu'un enfant de 10 ans.
On comprend beaucoup mieux les incohérences des déclarations attribuées à Ranucci (une fois de plus, rien ne dit que les PV soient le report exact des questions et des réponses) s'il est innocent...
Si, comme il l'affirmera à son avocat, dans ses courriers, dans son récapitulatif, il n'a fait que convenir de tout ce qu'on lui suggérait, les incohérences ne lui sont pas imputables...
Supposons-le innocent : comment faire face à une telle accusation ?
Je cite le récapitulatif de Ranucci à propos des interrogatoires de la nuit du 5 au 6 juin 74 :
Citation :
Je commençais à perdre pied. Toutes mes dénégations, mes explications, l'assurance que je donnais qu'il faisait erreur, rien n'y fit. Il était sûr autant que si j'avais réellement été le ravisseur et l'assassin et qu'il ait assisté à la scène de bout en bout. II criait : « Je sais que c'est vous. On vous a vu. On vous a reconnu, on a reconnu votre voiture grise, on a vu l'enfant monter dans votre 304. Etc. On vous a suivi. Le gars qui vous a accroché au stop vous a reconnu. On vous a poursuivi, ils vous ont reconnu quand vous êtes sorti de votre véhicule après la fuite du stop; etc. Ils vous ont parlé, vous ont dit de revenir. Vous ne vous rappelez pas ? Ils vous reconnaissent pourtant ! Etc. Ils étaient à côté lorsque vous avez tué l'enfant à coups de couteau. Etc. Puis vous êtes allé vous cacher dans la champignonnière. Vous vous rappelez, le tunnel ? Le propriétaire vous a vu, ne le niez pas ! Etc. Nous avons trouvé des cheveux de l'enfant dans votre voiture. Et des empreintes, sur les vitres, sur le pare-brise, partout ! Avouez donc ! »
Bien entendu on n'a aucune trace de ce genre d'échanges...