Prenons un exemple : l'affaire Lucet
C'est ce syndicaliste de FO, responsable jusqu'à sa mort de la caisse de sécurité sociale de Marseille. Il sera retrouvé chez lui par sa femme à 6h00 du matin le 4 mars 1982 tué de deux balles dans la tête ; l'enquête conclura à un suicide.
Marseille ! L'Evêché ! Et qui mène l'enquête ? ..... Mme Grivel !!
6h50 : un inspecteur dépêché sur place ramasse l'arme que tient encore le cadavre et s'en va la déposer dans le fourgon de police stationné devant la villa. Puis quelques minutes plus tard, pour les besoins des photos indispensables à l'enquête, retourne au fourgon, récupère l'arme et la replace dans la main de Lucet.
Revenons à l'affaire Ranucci
Hypothèse :
Le 5 juin, un gendarme découvre le couteau et le prend à la main, le montre à ses collègues "tiens, un couteau" se disent-ils. Le couteau est ramené au fourgon de gendarme stationné à proximité. On cherche encore et on trouve le pull, bref !
Mais ce couteau a été manipulé, il porte les empreintes, non seulement de celui qui s'en est servi, mais également des gendarmes qui l'ont tenu. Les empreintes deviennent inutilisables. Mais qu'importe ! Il est 14h30, et la fillette n'est pas encore découverte, on ne sait pas qu'elle est morte, on ne sait pas qu'elle est à quelques centaines de mètres tuée de plusieurs coups de couteau. Alors ce couteau a pour le moment peu d'importance.
On découvre enfin le corps et on comprend immédiatement que l'enfant a été tué à coups de couteau. Oui, mais ce couteau qu'on a découvert un moment auparavant devient donc très important. Le problème c'est qu'il a été manipulé et que les empreintes des gendarmes sont visibles dessus.
Si on se rend compte que la procédure n'a pas été suivie, il y a faute, et le responsable sera bien évidemment le chef de tout ce petit monde, et le chef, c'est qui ? Le capitaine Gras !
Donc pas de faute possible, alors il faut effacer les empreintes ! Qu'importe pour l'instant on n'a toujours pas de suspect.
Puis on appréhende Ranucci dont la voiture a été vue à proximité et à l'intérieur de la champignonnière. Comme dit M Cubaynes "s'il admet le délit de fuite, le reste coule de source" Ranucci est donc coupable.
Puisqu'il est coupable, il faut absolument le faire avouer ce meurtre, et on n'a plus besoin de le confondre avec les empreintes sur le couteau, il suffira de lui faire avouer l'emplacement du couteau et on le replacera. S'il y a aveux, pas besoin d'expertise du couteau (Le docteur Vuillet a cette phrase intéressante "pas besoin de faire des analyses approfondies de sang, puisque Ranucci a avoué") Quant aux empreintes, il suffira de dire qu'il n'y en avait pas dessus. De toute façon, elles ont été effacées ...
Ranucci avoue et déclare l'emplacement du couteau dans le tas de tourbe. On replace le couteau avec des gants pour ne pas prendre le rsique de laisser d'empreintes, et oh miracle, on le retrouve là où Ranucci l'a indiqué. Il est même à supposer que si Ranucci avait dit avoir placé le couteau dans des buissons, on aurait retrouvé ledit couteau dans ces fameux buissons. Facile !
Ce qui me gène aussi dans cette histoire de couteau, c'est justement qu'il n'y avait pas d'empreintes. On ne dit pas que les empreintes trouvées dessus sont inutilisables, mais bien qu'elles sont inexistantes. Et cela ce n'est pas normal. L'humidité de la tourbe ou l'enfoncement dans ce type de terrain ne peut pas "effacer" totalement les empreintes ; il peut les effacer partiellement, les détériorer, les brouiller, mais pas les effacer en totalité jusqu'à pouvoir dire "il n'y a aucune trace d'empreinte".
On ne peut pas enfoncer un couteau bien verticalement à 32 cm de profondeur (20 cm pour apercevoir le bout du couteau qui fait 12 cm plié) d'un seul coup de pied ; il faut l'enfoncer en mettant la main dans la tourbe, c'est le seul moyen.
Soit Ranucci s'est servi de gants pour l'enfoncer, mais où sont ces gants ? Il aurait jeté les gants et conservé le pantalon ?
Soit Ranucci l'a enfoncé à mains nues, mais dans ce cas, il doit y avoir ses empreintes, même abîmées et indéchiffrables, mais du moins des restes d'empreintes.
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