Citation :
Donc qui dit la vérité (ou ment)? Alessandra, Bouladou ou le PV du Cap Gras?
L’écrit de Gérard Bouladou que vous avez cité, est tiré du 2eme livre « Autopsie d’une imposture ». (P26/27).
Dans le 1er livre de Gérard Bouladou, nous trouvons quelque chose qui y ressemble beaucoup (P22), mais nous trouvons aussi (P104) :
Citation :
Monsieur Aubert donna tous les détails dont il se souvenait. Monsieur Alessandra prit ses coordonnées et lui demanda de se préparer à venir à l'Évêché dès qu'on le contacterait.
Le commissaire revint et dit à ses collaborateurs: « Ça y est, je crois que nous avons une bonne piste. Le repas est fini! » Il n'était pas question de traîner à table...
Il avisa aussitôt le substitut de permanence, monsieur Marnet. Celui-ci demanda aux gendarmes d'organiser une battue afin de vérifier les renseignements donnés par monsieur Aubert.
Donc, dans le 1er livre, en ce qui concerne la demande aux gendarmes d’organiser une battue, nous trouvons deux versions :
Une où c’est M. Alessandra qui fait la demande, l’autre où c’est le substitut du procureur M. Marnet, qui la fait.
Bien entendu, le passage concernant la demande faite par le substitut, a été supprimé dans le deuxième livre.
De la même façon que le Capitaine Gras a écrit une synthèse, pour les actions de la gendarmerie, M. Alessandra en a écrit une, lui aussi, pour les actions de police.
Dans cette synthèse de police, il n’est nullement mentionné que les policiers ont reçu un appel téléphonique de M. Martinez ou de M.Aubert.
M. Alessandra s’est contenté d’écrire :
Citation :
Les enquêteurs de la Sûreté Urbaine de Marseille chargés d'enquêter sur la disparition de la jeune Marie Dolores ne tardèrent pas à faire un rapprochement entre cette affaire et le délit de fuite précédemment évoqué.
Nous ne savons pas comment ils ont pu faire le rapprochement. Nous savons par contre, que le 5 juin à 16h, c’est dans leurs bureaux respectifs à l’Evéché que M. Alessandra et M. Porte, vont apprendre que le corps a vraisemblablement été retrouvé. Nous le savons par l’article qu’a écrit ce jour là, François Missen , journaliste au Provençal (publié le 6/6).
Dans sa synthèse M. Alessandra a écrit aussi:
Citation :
C’est ainsi que le 5 juin 1974, vers 16 heures, les Gendarmes découvraient dans les taillis, le cadavre d’une fillette de huit ans environ, grossièrement dissimulé sous un tas de branchages.
Nous savons d’après les documents de gendarmerie que le corps n’a pas été retrouvé à 16h. Là, le commissaire se trompe. 16h, c’est le moment où lui, a eu connaissance de l’information.
Pour que les policiers puissent faire le rapprochement entre l’affaire dont ils ont la charge, et le délit de fuite, il faut qu’ils aient connaissance de cet accident.
Là, Gérard Bouladou nous apprend (et il est le seul) que les policiers en auraient été informés par des coups de téléphone de M. Martinez et de M. Aubert.
Quand nous comparons les deux livres de Gérard Bouladou, en ce qui concerne ces appels téléphoniques nous trouvons de nombreuses discordances.
J’avais fait un point, sur ce sujet, il y a déjà quelques temps.
viewtopic.php?p=68741&highlight=martine ... ndra#68741
La conclusion de tout cela, c’est que, le 5 juin, Martinez n’a jamais appelé l’Evêché.
Dans l’entretien qu’il a donné, 30 ans plus tard , à Gérard Bouladou, il évoque un coup de téléphone aux policiers qu’il situe à la même heure que le coup de téléphone que, d’après le dossier, il aurait donné à la gendarmerie de Greasques. Coup de téléphone d’ailleurs, dont il ne parle pas ou plus, trente ans après. Comme Aubert, il oublie le coup de téléphone aux gendarmes.
C’est pareil pour Aubert, le 5 juin, il n’a pas appelé l’Evéché. S’il l’avait fait, le 6 juin, après que Ranucci soit passé aux « aveux », Alessandra, en s’adressant aux journalistes, n’aurait pas dit :
Citation :
Il s’est trouvé que dans la matinée, nous avons pu identifier et entendre, deux automobilistes euh……….. deux personnes qui venaient spécialement de Toulon et qui ont pu apporter leur témoignage, au terme duquel, il s’avérait que ces personnes aperçu le mis en cause, n’est-ce pas.... quitter son véhicule et s’enfuir dans les collines en traînant avec lui une fillette, n’est-ce pas….donc ce témoignage est extrêmement important. Nous avons recueilli ce témoignage. Nous avons confronté les intéressés avec le mis en cause et après quatre heures d’interrogatoire, il a finalement consenti à euh………. Avouer la vérité, à savoir qu’il était bien l’auteur du meurtre de la petite fille.
Si c’est dans la matinée du 6 que les Aubert ont été identifié par les policiers, c’est qu’ils ne leur ont pas téléphoné le 5.
Notons au passage qu’Alessandra parle d’une fillette, alors que les Aubert, dans leur déclaration respective, qu’ils ont faites juste avant, disent ne pas savoir si l’enfant était une fille ou un garçon.
Dans la journée du 5 juin, il n'y a donc pas eu de coup de téléphone à l'Evéché, ni de Martinez, ni de Aubert.
Le déclenchement de la battue ne peut donc être qu'une initiative du Capitaine Gras.