Citation :
C'est bien Alain Laville qui a écrit ces lignes. après avoir rencontré plusieurs proches de Pierre Michel et recueilli auprès d'eux certaines précisions sur le sentiment de ce dernier lors de l'exécution de Christian Ranucci.
Vous dites, Casimir, ne retenir qu'une chose: le juge Michel était persuadé de la culpabilité de Ranucci.
Il faut croire que ce n'était pas vraiment le cas. Bien sûr qu'au vu du dossier très incomplet de Mlle Di Marino, il pouvait croire en la culpabilité de CR. Mais en informant sa hiérarchie qu'il voulait poursuivre les investigations, il estimait bien que cette culpabilité était très loin d'être établie de manière certaine et qu'il ne pouvait clore le dossier en l'état.
Ce qu'il dût faire pourtant en affirmant, comme je le précise sur le site: Déclarons suffisamment établie contre le susnommé la prévention ci-dessus spécifiée...
La vérité que que sa hiérarchie savait qu'en choisissant deux juges inexpérimentés, la procédure serait menée comme elle l'entendait puisqu'il lui fallait un coupable dans les plus brefs délais...
Alain Laville concluait ainsi le dégoût du jeune juge après l'exécution à laquelle il venait d'assister:
Revenu à la villa Les Buis, Pierre Michel ne se couche pas, ne s'asseoit pas. Il marche de l'entrée au petit salon, dans le brouillard de ses Gitanes. Il essaie de manger une pomme, mais il la vomit. Il n'ira pas au tribunal pendant deux jours, délaissant ses dossiers et son combat. Parce qu'il a vu la mort bien en face, ses yeux dans les yeux de Ranucci, et que ça lui fait horreur. Il dira à Patrick Barrou, l'un de ses beaux-frères, parrain de sa fille Emmanuelle, l'un de ses proches qui déjeune trois jours plus tard avec lui: Quand on a vu ça, on ne peut pas être pour la peine de mort, ni pour toute autre forme de mort.
Peut-être le disait-il aussi en repensant au dossier Ranucci et à ses nombreuses lacunes.
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casimir :
1)
Je répète que je n'ai pas eu l'occasion de lire le livre d'Alain Laville sur le juge Michel (de même que je n'ai pas lu, faute de temps, aussi, l'ouvrage sur l'assassinat du Préfet Erignac, du même auteur).
Apparemment, d'après Alain Laville (ou alors, j'ai mal lu), le sentiment du juge Michel se résume en ces termes :
"- Je suis sûr que Ranucci est coupable. C'est lui qui a indiqué où se trouvait le couteau, mais il faut que tous les points soient éclaircis. On n'a pas le droit de bâcler une telle affaire".
- "J'ai eu l'impression d'avoir un enfant devant moi, (...), et puis, je n'imaginais pas, même en étant persuadé de sa culpabilité, que ça irait aussi loin."
2)
J'ai pour ma part écrit :
"Ceci dit, je retiens une chose : le juge Michel était persuadé de la culpabilité de ranucci. Tout le reste n'est que littérature pour esprits tortueux (pour les censeurs, je n'ai pas dit "tordus")."
3)
Le juge Michel était, à l'évidence, peu satisfait de la manière dont ont été conduites enquête et instruction.
On peut certes, comme lui, le déplorer.
Mais il était, à l'évidence aussi, "sûr", et "persuadé" de la culpabilité de ranucci.
Pour moi, l'essentiel est que le meurtrier ait été arrêté.
Bien à vous.