Citation :
L’histoire du paquet : que dit Pierre GRIVEL. « Les Aubert ont toujours dit qu’ils l’ont vu s’enfuir avec un enfant, ils n’ont jamais varié ; c’est scandaleux de semer le doute comme ça, une histoire de paquet qui devient ensuite un enfant. Vous savez quand on veut semer le doute c’est facile. »
Alors avant de parler de mensonge de sa part ou de la mienne, essayez plutôt de comprendre ce qu’il a voulu dire. (attention, difficile, niveau 5 !)
Les Aubert n’ont jamais parlé d’un paquet. (conférer le témoignage de M. MARTINEZ).
Les gendarmes ont envoyé leur procédure directement à Mlle DI MARINO et les policiers ne vont entendre parler de l’histoire du paquet qu’au jugement. Pierre GRIVEL veut simplement dire que pour semer le doute on insiste sur cet élément et que c’est facile à faire.
Que Pierre GRIVEL qui a toujours entendu les Aubert parler d’un enfant et jamais d’un paquet, trouve scandaleux qu’on insiste sur cet élément qui n’est que le résultat d’un mensonge de gendarmes me semble légitime.
Comme il est légitime que je ne réponde pas à celui qui écrit que par ricochet je traite GRIVEL de menteur. Je ne réponds pas à de telles bétises.( et oui, c'est comme ça que je le ressents)
Les gendarmes mentent. Ben, c'est noté, merci pour eux.
Le problème c'est que le témoignage Aubert ne varie pas seulement à propos du "paquet". Il varie surtout parce que les gendarmes notent qu'il n'a pas vu l'homme "arracher" une fille ou un garcon de la voiture et qu'il ne l'a pas plus vu monter sur la colline. Ce qui est cohérent avec le fait, noté par trois journaux, que les Auberts ne reconnaissent pas Ranucci lors d'un tapissage.
Donc, même si on élimine le problème du paquet, et on est très gentil, il n'en reste pas moins que les Aubert déclarent d'abord qu'ils ont vu une silhouette dans la colline quand ils sont arrivés, qu'ils ont "constaté" que la voiture était vide et qu'ils sont repartis, ce qui n'a strictement rien à voir avec ce qu'ils décrivent aux policiers en déclarant qu'ils se sont retrouvés quasiment nez-à-nez avec Ranucci tirant une gamine par la portière arrière alors que la portière conducteur était bloquée par l'accident semble dire une analyse des services techniques, dont ils sont capables de décrire les vêtements. Gamine dont on ne comprend pas le comportement puisqu'elle ne crie pas et parle d'une voix fluette après un enlèvement, un accident et tutti quanti. Et qu'elle part de son plein gré.
Citation :
Je suis resté assez réservé jusqu’à présent sur Mlle DI MARINO mais je vais vous faire plaisir sur un point : son instruction est très mauvaise. Et ensuite, je ne vais pas vous faire plaisir : malgré son instruction très mauvaise, il y’a suffisamment d’éléments de culpabilité de CR.
Comme tout s'arrange, les juges sont des nuls mais les policiers sont des supermans, alors les aveux suffisent.
Ben non, hélas, le problème c'est que tous les intervenants sont nuls dans cette affaire, psychiatres compris qui ne connaissent pas la partie règlementaire du code de procédure pénale qu'ils sont censés appliquer.
Et donc le résultat, c'est plein de trous et une vague enquête à charge qui élimine tout ce qui gène la thèse de la culpabilité.
Cette affaire est un désastre judiciaire parce que toute la chaîne judiciaire a été infectée de paresse.
Citation :
Il était difficile et lourd pour la juge de régler définitivement cette histoire de paquet :
Il fallait qu’elle convoque le gendarme de ROQUEVAIRE qui avait été en contact avec monsieur AUBERT, celui de Gréasque qui avait pris la plainte de monsieur MARTINEZ et les confronter à M. MARTINEZ , sa fiancée, M et Mme AUBERT. Au cas où les gendarmes reconnaissaient avoir menti (à mon avis, ils auraient certainement insisté pour dire qu’ils avaient mal compris), Mlle DI MARINO était obligée de les inculper pour faux témoignage. Scandale dans les chaumières (police et gendarmerie).
Elle a préféré écraser le coup que de monter la maillonaise. Le résultat est lamentable. Qu’auriez vous fait à sa place ? Vos réponses m’intéressent .
Il n'existe aucune procédure criminelle en France pour laquelle des gendarmes ou des policiers auraient été inculpé de faux témoignages pour la conduite de leur enquête. Aucune. Strictement aucune. Sur ce plan là c'est l'impunité totale. Et ce n'est pas un juge d'instruction qui va faire la loi chez les pandores. On les a mal regardés.
Il ne manquerait plus que cela. Non mais.
En revanche, le raisonnement me semble un petit peu bancal sur les bords. Imaginons que la juge, prise soudain d'une envie de faire le ménage dans ce dossier pour le moins vermoulu et disparate, se soit dit qu'il fallait faire coïncider les différents épisodes du témoignage Aubert tel qu'ils apparaissent dans la procédure, qu'est-ce qu'elle aurait fait ? Elle aurait demandé au Capitaine Gras de lui faire un nouveau rapport pour expliquer la chose.
Ce qu'on appelle une synthèse partielle, dans laquelle on récapitule les avancées de l'enquête.
Donc c'était facile et pas lourd du tout. Et à la barre le gendarme venait expliquer pourquoi il s'était un peu gourancé dans la rédaction du Pv, et le président bonne pâte aurait dit à la défense : mais tout le monde commet des erreurs Maître, tout le monde. (répartie véridique, entendu lors d'un procès d'assises)
Citation :
Comment se fait-il que parmi les fanatiques de l’innocence de RANUCCI, personne n’ait entendu M. SPINELLI dire : « J’ai pu me tromper, je peux me tromper parce que je n’y portais pas attention. J’ai regardé ça comme j’aurais regardé un chien qui traversait la rue. » ?
SPINELLI reconnaît que les voitures se ressemblent de l’arrière et qu’il a vu cela de loin sans y faire attention.
Sonotones débranchés, lunettes pas mises ?
Parce que le problème ne se pose pas du tout comme cela. Quand on lit le premier PV, lorsque ledit Eugène Spinelli déboule le 5 à l'évêché, qu'est-ce qu'il déclare et qu'est-il écrit ? : "
J'ai aperçu, au bas de la traverse Albe une voiture de marque Simca 1100 de couleur gris clair."
Il ne dit pas un véhicule de couleur grise, il précise tout de suite la marque et la couleur, avec semble-t-il une drôle d'assurance, pas quelqu'un qui commence par dire : je ne faisais pas attention.
Pour la couleur, pas de problème, alors personne ne dit, il ne se souvient pas, il ne faisait pas attention; Là, curieusement, tout le monde est d'accord, mais quand il s'agit de la marque, on dit, il s'est trompé.
Mais Spinelli est sérieux, s'il n'était plus sûr, il aurait dit : je ne suis pas sûr de la marque, peut-être peugeot, ou simca, sans que je puisse être formel. Mais là, telle que la déposition est écrite, il est formel. Et il dit simca.
Pas de pot, on retrouve le même véhicule du côté de Jean Rambla. Roger Harduin dit qu'il a parlé d'une simca. Malheureusement, cela coïncide avec ce que dit Spinelli. Il ne dit pas à Harduin qui lui cite plusieurs marques de voitures : peut-être peugeot. Personne ne parle de Peugeot, or le coupé a une forme particulière, de petites places arrières.
Ce n'est pas une voiture courante, il en circule 80 000 contre plusieurs millions pour la simca 1100.
Et quand on leur montre Ranucci, ils ne le reconnaissent pas. Où sont les preuves de l'enlèvement par Ranucci ? Elles n'existent pas.
Mieux encore on ne présente pas à Spinelli la voiture, c'est donc qu'on se doute que comme Jean Rambla, il ne va pas la reconnaître.
Mais comment tout le monde a-t-il pu se bourrer le mou au sujet d'une simca, au point que les gendarmes disent le 4 à Guazzone : putain tu nous embêtes avec une Peugeot, nous on cherche une Simca ? Ne serait-ce pas parce que Mme Mattéi est venue à l'évêché le 4 et qu'elle aussi a parlé d'une simca ? Mais comment Spinelli a-t-il pu choisir de dire Simca puisqu'il pensait dans sa tête : je ne me souviens pas et j'ai pu confondre ?
La simca, même si Spinelli dit qu'il peut s'être trompé, elle apparaît dans toute sa splendeur dans le témoignage Spinelli, et à ce moment là, il ne dit pas qu'il n'est as sûr de lui. Ce n'est que le lendemain, lorsque son témoignage ne coïncide plus avec la présence de la Peugeot qu'on lui prête ces mots qu'ils aurait pu se tromper. Sans doute, mais il a dit spontanément simca. Et ca il ne peut pas le sortir de son chapeau.
Citation :
Comment se fait-il que ces personnes n’aient pas entendu Roger ARDUIN dire : « Peut-être qu’effectivement dans nos questions on a dit : quel type de voiture, est-ce que tu connais les voitures ? Oui je connais les voitures. Alors est-ce que c’était une Renault, une Simca, une Citroen ? Et le petit garçon a dit « C’était une Simca » ?
On n’a plus là le grand spécialiste qui connaît toutes les voitures et peut les désigner sans problème. On a un enfant à qui on est obligé de désigner des marques de voiture et qui, lorsqu’il entend le nom de la marque dont on parle dans la cité, (SPINELLI) ne fait que répéter ce qu’il a entendu dire. Et comment expliquez-vous qu’il est incapable de donner la marque et le type aux policiers ? Ni lui, ni son père, ni sa mère ? Qu'il désigne une voiture qui n'a rien à voir avec une Simca 1100? Vous trouvez que ça tient debout tout cela ?
Ce qui tient debout, c'est que la rumeur est étonnament persistante, s'il ne s'agit que d'une rumeur, et que tout le monde se retrouve pour se tromper au même endroit. Tout le monde parle de simca et personne de peugeot.
Si véritablement il s'agissait d'une rumeur, on aurait entendu parler d'une renault 12, puis d'une opel kadette, puis d'une 4L. Là c'est simca 1100. Pas de pot, la rumeur ne change plus de vent.
Citation :
Sur la découverte du couteau : commentaire de Charles VILLENEUVE : « Alors y’a t il eu mise en scène ? Pendant la reconstitution judicaire, trois semaines après être passé aux aveux Ranucci a une attitude qui laisse peu de place au doute. »
Et vient le témoignage de M. RAHOU (le fils) qui corrobore celui de Pierre GRIVEL, celui de M. GUAZZONE et qui ne laisse aucune place au doute. Ranucci est en train de tout avouer et va indiquer, sans aucune suggestion, l’endroit où il a caché le couteau.
Et quand on sait où est le couteau, on peut l’indiquer aux policiers dans son audition.
Mais le sonotone n’est pas branché, les lunettes traînent sur la table.
Il valait mieux laisser le sonotone et faire semblant de ne pas avoir entendu le repotage à ce moment là, parce que tout ceux qui voulaient comprendre, commençaient à comprendre : on dit qu'on cherche une heure et demi et qu'on ramasse des boîtes de conserve, puis que les gendarmes en ont marre - on les comprend remarquez - et on téléphone à qui, je vous le donne en mille, à Ranucci. Et Ranucci dit des choses aux gendarmes qui ne sont écrites dans aucun PV. C'était sans doute trop fatiguant de rédiger un PV. Ledit Ranucci est dans le bureau du juge et la juge ne fait pas noter à sa greffière que Ranucci a sorti le radiotéléphone de sa poche - comme il a sorti le couteau, par magie - et qu'il discute le bout de gras avec les gendarmes (sans jeu de mot) pour leur indiquer où est le couteau, ce qui aurait pu se faire une heure et demi avant sans problèmes.
Il faudra revoir tout cela, au niveau de l'efficacité et de la cohésion, les enquêteurs n'ont pas la moyenne. A moins qu'il ne s'agisse en réalité d'attendre en faisant semblant de chercher ailleurs, qu'on ait rapporté et remis en place le couteau accusateur.
Citation :
La photo de Madame MATTEI est très intéressante : je m’attendais à voir une femme un peu pathétique, mal habillée, timide. Et qu’est-ce qu’on voit sur la photo ? Une femme vêtue d’un manteau de fourrure (peut être du toc ?) un tee shirt qui semble être de qualité, un joli collier, de belles lunettes, bien coiffée. Est-ce qu’on ne nous aurait pas roulé dans la farine là aussi ? Ou bien, Mme MATHON a-t-elle participé à cet embellissement ? En tout cas, j’ai été surpris par l’apparence de cette dame qu’on nous a présentée comme au comble de la misère.
Je pensais au contraire que cette mise propre et élégante, le sérieux de cette dame, allait vous convaincre que ledit témoignage était justement très sérieux. Mais peut-être s'agit-il de prétendre que c'est mensonge d'avancer que Mme Mattéi a eu 8 enfants et que l'un d'eux lui donne des soucis puisqu'il est aux Baumettes.
Mme Mathon referait-elle la garde robe de Mme Mattéi ? Sans doute faut-il aussi imaginer que Mme mathon a aussi organisé la séance de crachat lors du procès d'assises qui a tant plu à Mme Mattéi.
Citation :
Qui a entendu le juré BLATY, au sujet de son témoignage dire : « A un moment donné le juge a dit : « Attention madame MATTEI, s’il est prouvé que votre témoignage est inexact, c’est vous qui allez être condamnée. Elle a perdu les pédales et elle a dit : « Non, non, c’est pas vrai » ?
Selon lui, Mme MATTEI reconnaissait que tout ce qu’elle venait de dire n’était pas vrai.
Alors, est-ce son souvenir qui n’est pas bon ? En tout cas cela correspond à ce qu’en on dit Mme BARRACO et sa voisine.
Mais sonotone débranché, lunettes traînant sur la table. Il semblerait que beaucoup aient loupé ce qui était intéressant dans l’émission.
Le juré Blaty, assassin légal entre-nous soit-dit, ce qui ne le rend pas forcément très sympathique par ailleurs, témoigne de quoi ? Du manque total de neutralité du président, qui se place sans vergogne du côté de l'accusation. ce qui confirme ce que dit Mme Mathon de ce procès, où l'on empêche les témoins de moralité de s'exprimer, où l'on favorise les témoins de l'accusation et où l'on musèle les témoins de la défense.
Je vous rassure c'est comme cela dans nombre de procès d'assises. Ce serait moins drôle autrement. La France a encore beaucoup à faire pour progresser sur la voix de la démocratie. Mme Mattéi croyait aider la justice à ne pas commettre l'irréparable envers quelqu'un qui était peut-être innocent, le président a le bon goût de lui rappeler qu'ici c'est comme à Moscou ou comme à Prague, on ne dérange pas les procès arrangés d'avance.
Tout cela ne donne pas une image bien reluisante de l'administration judiciaire française. Pourquoi Mme Mattéi serait-elle venue dans cet enfer pour prendredes coups ? Elle n'avait aucune raison. Elle ne connaissait pas Mme Mathon avant de la rencontrer aux Baumettes. Elle avait été confrontée à Ranucci le 6 juin 1974, elle n'avait pas reconnu le typequi avait essayer d'enlever sa fille. C'est tout.
Pour démontrer le faux témoignage, il faut une intention. Là elle manque, et ce n'est pas, le manteau en simili fourrure qui peut nous faire croire que Mme Mathon a cassé sa tirelire pour inventer tout cela.