Nous sommes le 29 avr. 2024, 09:01

Heures au format UTC+02:00




Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [269 messages ]  Aller à la pagePrécédente1111213141518Suivante
Auteur Message
Message non luPosté :06 nov. 2011, 05:51 
Hors ligne
autres

Enregistré le :17 nov. 2007, 16:31
Messages :2686
Il faut une seconde à n'importe quel conducteur en circonstances normales pour commencer à appuyer sur le frein. C'est le temps de réaction.
D'autre part, vous dites que Ranucci pouvait être garé 25 mètres plus loin alors que rien dans le dossier ne l'indique. Pour le dossier de l'accusation Ranucci est garé pile à l'aplomb. Alors je me dis que tant qu'à faire, pourquoi ne pas dire 700m et, au moins, on a une poursuite mouvementée, de la place pour que Aubert puisse lire la plaque d'immatriculation, fasse demi-tour, mette un temps compatible avec la déclaration de Martinez pour retourner au carrefour, etc...

_________________
« Les malheurs particuliers font le bien général ; de sorte que plus il y a de malheurs particuliers, et plus tout va bien » Pangloss.


Haut
   
Message non luPosté :06 nov. 2011, 13:55 
Hors ligne
autres

Enregistré le :09 janv. 2004, 20:17
Messages :5301
Ce qu'indique le dossier, c'est principalement le témoignage de M. Aubert aux gendarmes par téléphone, rien de plus. Je ne veux pas parler de ce que retranscrivent les policiers, c'est une série d'incohérences inexploitables à mes yeux.

Si on reprend ce témoignage, il dit - de mémoire - au sortir du virage, M. Aubert aperçoit la voiture arrêtée 100 mètres plus bas. C'est bien entendu une estimation. Tel qu'il le raconte aux gendarmes, Alain Aubert s'est arrêté au sortir du virage, il ne dit pas qu'il s'approche. Et effectivement au sortir du virage il y a un terre-plein à droite qui permet de se garer facilement. Même en roulant assez vite, on fait cette manœuvre, cela ne pose pas de problème.

Car si je comprends bien l'hypothèse que vous faites, vous dites : impossible de se garer aussi vite au sortir du virage,donc il serait allé plus bas. Le problème c'est qu'on ne peut plus faire demi-tour. Le seul endroit où l'on peut faire demi-tour, c'est au niveau du terre-plein. Donc c'est là qu'il s'est garé puisqu'aux gendarmes il ne dit pas : je me suis approché et j'ai été faire demi-tour plus bas. C'est aux policiers qu'il dit cela puisque les policiers le subornent pour lui faire dire qu'il s'est approché et qu'il a vu l'enfant à 2 mètres de lui. Ce qui est totalement incohérent - en plus comme vous le dites, la petite est morte depuis une heure quand M. Aubert arrive.

Aux gendarmes, il dit qu'il est sorti de voiture, on en déduit qu'il a dû faire quelques pas et demander au type de redescendre, que ce n'était pas grave juste un accident matériel. Et là le type ne répond pas et Aubert dit aux gendarmes : j'entends aucun bruit, je constate que dans le véhicule il n'y a personne - mais il ne s'approche pas donc il manque Ranucci qui doit y être encore. Et il remonte dans sa voiture et il repart, mais du terre-plein. Et ce qu'il en retire c'est que c'est bizarre...

On peut certes supposer que la scène se soit déroulée beaucoup plus bas, mais le paysage n'a plus rien à voir, cela voudrait dire qu'il ne dit pas la vérité quand il dit qu'il a vu une personne monter dans le talus avec un paquet ? Pourquoi cela serait faux ?

Donc à une dizaine ou une vingtaine de mètres près, on ne sait pas trop effectivement où est garé Christian Ranucci puisqu'on décrète qu'il s'est garé exactement à l'aplomb du lieu de découverte du corps et qu'il est coupable et que la gamine serait sortie de sa voiture - ce qui est parfaitement idiot, vu les griffures sur les jambes, mais il se peut très bien qu'il se soit garé 25 mètres plus bas - rien ne l'empêche. La seule exigence, c'est que la voiture de Christian Ranucci soit visible au sortir du virage.

700 mètres plus bas, il aurait protesté au moins, il aurait dit : mais j'étais en face d'une barrière ! A moins qu'il n'ait été dans un complet cirage, ce qu'effectivement on ne peut pas exclure non plus.

_________________
L'adn du sang se trouvant sur le pantalon bleu doit être analysé et comparé avec celui de Mme Mathon, c'est notre exigence pour connaître la vérité.


Haut
   
Message non luPosté :06 nov. 2011, 14:19 
Hors ligne
autres

Enregistré le :17 nov. 2007, 16:31
Messages :2686
Les 100 m ne viennent pas directement de la bouche des Aubert. On a un capitaine de gendarmerie qui a fait mesurer et dresser les croquis et qui retranscrit les dires d'un témoin, plusieurs jours avant, à un autre gendarme par téléphone. On ne peut pas considérer ces 100 m, au vu des déclarations à l'Évêché ( postérieures à celles faites par téléphone aux gendarmes mais antérieures dans la chronologie de la constitution du dossier ), comme une distance fiable puisqu'il y a un intérêt manifeste à ce que l'endroit de l'aplomb et le lieu du crime coïncident. Par contre, le fait qu'à l'Évêché les distances sont largement plus longues combiné au fait que les OPJ n'ont aucun moyen de vérifier si ça colle alors qu'elles contredisent la thèse de l'accusation, est très significatif, à mon avis.

Il y a plusieurs raisons, toujours à mon avis, pour expliquer la passivité de Ranucci face à la manière bizarre dont s'est déroulé l'enquête. Comme je considère toujours Ranucci comme suspect, même au vu des forfaitures commises par un peu tout le monde, je préfère ne pas trop insister avec des contorsions psychologiques qui pourraient expliquer cette passivité. On a un décalque qu'il ne contestera pas non plus, pourtant il aurait pu faire exploser le procès s'il avait mentionné ce fait. C'est tellement facile à prouver...

D'autre part, à côté de la barrière, on a une configuration qui permet les dires des Aubert. La barrière ne se voit que quand on est juste en face. Si Aubert a interpellé Ranucci à cet endroit, il n'a jamais dépassé la 304. Il fait demi-tour dans le chemin qui mène aussi à la Doria, ce qui est largement plus plausible qu'un demi-tour en plein milieu de la route face à un endroit où un présumé délinquant ( au moins présumé voleur de voiture ) vient d'abandonner son véhicule et s'est tapis dans les fourrés. Mme Aubert allait faire une crise cardiaque.

_________________
« Les malheurs particuliers font le bien général ; de sorte que plus il y a de malheurs particuliers, et plus tout va bien » Pangloss.


Haut
   
Message non luPosté :07 nov. 2011, 00:34 
Hors ligne
autres

Enregistré le :09 janv. 2004, 20:17
Messages :5301
Je ne comprends pas ce que vous me dites, les 100 m résultent de ce que retranscrivent les gendarmes de la conversation téléphonique qu'ils ont eu avec Alain AUBERT. C'est vrai que ce rapport est établi plusieurs jours après, le 9 juin je crois, mais il est fidèle puisqu'il parle d'un paquet. Vu les développements de cette affaire, voilà une mention qui n'était pas vraiment indiquée. Donc il faut en conclure que la retranscription de cette conversation téléphonique est sans doute assez fidèle.

Donc si c'est fidèle, cela date du 5, à ce moment là le lien entre l'enlèvement et l'accident vient d'être fait et Alain Aubert n'est pas à ce moment là sous la subornation de la police.

Le décalque, c'est vous qui l'avez trouvé 32 ans après. Et je vous signale en passant que les accusés ne disposaient pas de leur dossier d'instruction. Il a fallu plusieurs condamnations de la France par la CEDH pour qu'enfin la législation soit modifiée assez récemment et que les personnes mises en examen aient le dossier à leur disposition sans avoir à l'acheter. M. Deperrois par exemple a du acheter son dossier 10000 francs.

A chaque fois il faut rappeler que Christian Ranucci était emprisonné à l'isolement et qu'il passait son temps à ruminer des choses sans disposer des éléments pour pouvoir avancer.

A chaque fois par ailleurs je vous répéterai la même chose à un moment donné, vous êtes forcé de vous rendre sur les lieux. Je ne me souviens pas d'une configuration tellement propice car comme vous le dites la barrière de la seconde entrée ne se voit que lorsqu'on lui fait pratiquement face, et donc si la voiture de Christian Ranucci était garée dans ce renfoncement, les Aubert ne pouvaient pas la voir à mois de s'en approcher beaucoup plus qu'ils ne le disent aux gendarmes.

Et je ne vois pas ce qu'il y aurait qui ne serait pas plausible à faire demi-tour depuis le terre-plein, une fois que l'on a constaté que la personne interpellée ne bougeait pas et qu'il semblait qu'il n'y ait eu personne dans la voiture...

Rien à voir : je me suis trompé, Ranucci fait bien l'hypothèse que cet homme a pris sa place au volant et il l'explique lui par le fait que sa voiture serait tombée en panne d'essence. Mais je préfère ma version : sa voiture faisait signal et on risquait de découvrir le corps.

_________________
L'adn du sang se trouvant sur le pantalon bleu doit être analysé et comparé avec celui de Mme Mathon, c'est notre exigence pour connaître la vérité.


Haut
   
Message non luPosté :07 nov. 2011, 11:52 
Hors ligne
autres

Enregistré le :17 nov. 2007, 16:31
Messages :2686
Gras a sûrement réduit les distances puisque Aubert déclare des distances beaucoup plus longues à l'Évêché. La police n'a aucun intérêt à les allonger artificiellement, au contraire. S'ils s'étaient rendu compte que ces distances ne collaient pas avec l'aplomb, nul doute qu'ils auraient commencé à demander des explications à Aubert jusqu'à ce que ça colle. Le paquet, lui, se transforme en enfant à l'Évêché car on a des témoins incapables de reconnaître à Ranucci au tapissage et un suspect qui persiste à nier et qu'il faut déséquilibrer. D'autre part, les distances déclarées que Gras doit retranscrire ne peuvent être considérée par lui comme exactes. Elles sont orales et personne ne peut calculer au mètre près, c'est toujours une approximation. La transformation de 1 à 2 kilomètres et 200 à 300 mètres en environ 1 km et environ 100 m coule de source pour quelqu'un qui a déjà toutes les mesures sous les yeux et donc voit bien qu'il y a un problème puisqu'en réalité, ce sont 670 mètres et 65 mètres. Il n'a pas besoin de fillette dans la déclaration, c'est lui et sa perspicacité qui l'ont trouvée. Tandis qu'à l'Évêché, c'est le contraire. La découverte du corps par les gendarmes sans aide des Aubert est le problème. Il faut lier les témoins au crime pour que Ranucci le soit aussi.

Quant au croquis décalqué, s'il est vrai que personne n'avait accès à son dossier, il est aussi vrai que l'avocat emmenait au parloir les pièces les plus importantes pour en discuter avec l'accusé. On ne sait pas si cela fut fait avec le croquis, mais il est certain que Ranucci en connaissait l'existence parce qu'il l'a signé et parce qu'il est dans le dossier et la défense l'a vu. De toutes façons, au procès ce fut l'une des pièces maîtresses de l'accusation comme le montre l'entrevue postérieure du Président où celui-ci exclame convaincu : il était coupable, il a même dessiné le croquis du lieu de l'enlèvement. Si en plein procès, Ranucci dénonce qu'on lui a fait signer un décalque, le scandale aurait pu être majuscule. Vous vous rendez compte ? Avec Pottecher dans la salle qui tempêtait déjà en comprenant le cirque des Aubert.

Je ne veux pas dire que la passivité de Ranucci soit un indice de sa culpabilité, non. Il y a toutes sortes d'explications possibles autant dans le cas de sa culpabilité que dans le cas contraire. Je veux seulement dire que, dans les deux cas, c'est le produit d'un dossier fabriqué à coups de forfaitures. Ces dernières sont maintenant démontrées. Même si elles n'innocentent pas Ranucci, elles ne peuvent être oubliées puisque les mêmes vices apparaissent encore aujourd'hui dans bon nombre d'affaires.

_________________
« Les malheurs particuliers font le bien général ; de sorte que plus il y a de malheurs particuliers, et plus tout va bien » Pangloss.


Haut
   
Message non luPosté :07 nov. 2011, 19:21 
Hors ligne
autres

Enregistré le :17 nov. 2007, 16:31
Messages :2686
Quant au chemin de la champignonnière et sa barrière, je ne pense pas que Ranucci s'y soit engagé directement. Il est difficile à voir avant que l'on ne tombe dessus et il ne sait pas non plus s'il va pouvoir l'ouvrir. Il a très bien pu s'arrêter à sa hauteur en se rangeant un peu mais en restant dans l'axe de la route. Il a même très bien pu faire la même opération à l'entrée de celle du Vallon puis est reparti se rendant compte qu'elle était cadenassée.
Le demi-tour de Aubert en plein milieu d'une route déserte, tout de même étroite, sinueuse et sous les yeux, à 20 mètres, d'un présumé voleur de voiture, auteur d'un délit de fuite et caché dans les buissons, ne me parait pas très plausible. La prudence et Mme Aubert l'auraient poussé à chercher un endroit un peu plus loin. Si l'endroit était celui de l'aplomb, il avait la champignonnière du Vallon à 300 m. D'où sortent les 50 mètres dont Aubert parle ? Curieusement, il y a 50 m entre la barrière de Guazzone et le chemin qui mène aussi à la Doria et proportionne un moyen sûr de faire demi-tour.

_________________
« Les malheurs particuliers font le bien général ; de sorte que plus il y a de malheurs particuliers, et plus tout va bien » Pangloss.


Haut
   
Message non luPosté :08 nov. 2011, 04:05 
Hors ligne
autres

Enregistré le :09 janv. 2004, 20:17
Messages :5301
Je suis désolé, mais j'ai l'impression d'une véritable bouillie... Je n'y comprends rien parce que selon vous tout est interprétable. Quand vous allez voir quelqu'un en prison, vous vous rendez tout de suite compte qu'il est totalement déconnecté de tout. L'avocat lui a peut-être montré quelques pièces, mais en tous cas, le plan je ne crois pas et s'il lui a montré, cela ne pouvait rien donner, Ranucci a une terrible faiblesse : il n'a aucune mémoire. Et s'il inscrit tout sur des carnets, c'est qu'il ne se souvient de rien...

Regardez la lettre du 28 décembre 1974 et constatez combien elle est déconnectée, il parle d'un détail alors qu'il devrait reprendre chacun des points et les démolir, vous voyez bien qu'il n'en est pas capable. Et l'avocat est aux abonnés absents (air connu).

Je me souviens quand j'allais voir M. Deperrois qui me parlait de cyanure qui se trouvait en Savoie, et je lui répondais : mais tu sais bien que le cyanure qui a tué cette enfant vient de l'entreprise de Bolbec, pourquoi veux-tu que je cherche en Savoie ? C'était délirant mais il me reprochait de ne pas le suivre dans son délire, comme le font tous les prisonniers qui ruminent une terrible impuissance sans pouvoir avancer.

Mais là tout est tellement élastique dans votre façon de procéder qu'on finit par se dire que ce n'est plus un paysage mais une sorte de guimauve dont on se trouvé collé mais dont on n'arrive plus à se sortir. Je serais vous, je me rendrais sur les lieux avant de poursuivre, mais bon...

Vous comprendrez que je préfère mon enchaînement, il me semble tout de même plus structuré.

_________________
L'adn du sang se trouvant sur le pantalon bleu doit être analysé et comparé avec celui de Mme Mathon, c'est notre exigence pour connaître la vérité.


Haut
   
Message non luPosté :08 nov. 2011, 11:27 
Hors ligne
autres

Enregistré le :17 nov. 2007, 16:31
Messages :2686
Merci pour vos sages conseils. Je serais vous, je chercherai à remplir ma besace avec quelques connaissances techniques. Vous vous rendriez rapidement compte que les trois-quarts de votre hypothèse se basent sur la guimauve de la conviction et du préjugé. Retournez sur les lieux et mesurez, ensuite, on pourra peut-être parler de méthode.

_________________
« Les malheurs particuliers font le bien général ; de sorte que plus il y a de malheurs particuliers, et plus tout va bien » Pangloss.


Haut
   
Message non luPosté :08 nov. 2011, 18:00 
Hors ligne
autres

Enregistré le :08 juil. 2008, 23:05
Messages :1694
Jacques B

Comme je considère toujours Ranucci comme suspect, même au vu des forfaitures commises par un peu tout le monde,.......[quote][/quote]

Ouf! C'est vrai que c'est mieux en le disant........


Haut
   
Message non luPosté :08 nov. 2011, 18:07 
Citation :
Jacques B

Comme je considère toujours Ranucci comme suspect, même au vu des forfaitures commises par un peu tout le monde,.......
Citation :
Ouf! C'est vrai que c'est mieux en le disant........
Il est vrai qu'avec vous, les suspects sont tous coupables !
Allez hop, circulez, y'a rien à voir !


Haut
   
Message non luPosté :08 nov. 2011, 21:37 
Hors ligne
Administrateur
Avatar de l’utilisateur

Enregistré le :12 mars 2005, 22:41
Messages :3751
Localisation :Paris
He ben, messieurs, le moins qu'on puisse dire c'est que vous vous lâchez ....et en série pour le coup.
Vous allez vous calmer, oui! On se croirait dans un hall de gare.

_________________
"ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort."
Image


Haut
   
Message non luPosté :10 nov. 2011, 22:40 
Hors ligne
autres

Enregistré le :09 janv. 2004, 20:17
Messages :5301
Non je crois que je me base sur des choses que j'estime solides. Je prends juste le pull : c'est un pull rouge tirant vers l'orange avec des boutons dorés sur l'épaule. Dans une interview accessible sur le site de l'Ina, M. Martel certifie que le pullover rouge est bien le même. C'est lui, il en est sûr. Il dit : "exactement le même".

Donc M. Martel a vu un homme portant un pull rouge tirant vers l'orange avec de gros boutons sur l'épaule agresser sexuellement deux gamines dans un coin de cité à Marseille. Et il est sûr d'une autre chose : cet homme ce n'est pas Christian Ranucci - ce qu'on veut bien croire puisque celui-ci était à Nice à ce moment là (un autre élément solide...).

On retrouve ce pull dans une galerie, à quelques mètres de l'endroit où la voiture de Christian Ranucci a séjourné.

Comment se fait-il que le pull se retrouve à côté de la voiture de Ranucci dans un tunnel ? Ce tunnel on peut supposer que cet homme au pull rouge le connaît - il est venu y déposer son pull, on sait que Christian Ranucci ne connaît pas les lieux.

On donne le pull à flairer au chien pisteur et le chien suit la trace et remonte la route jusqu'à l'aplomb de l'endroit où on a découvert le corps et le dépasse de trente mètres, donc on peut en déduire que cet homme est parti du tunnel et qu'il est remonté et - soit il est monté dans une voiture - soit il a traversé la route.

Si la voiture de Ranucci se retrouve dans le tunnel avec le pull, c'est que cet homme qu'a vu M. Martel l'y a conduit. Voiture et pull ne peuvent pas s'y retrouver par hasard au même endroit, ce n'est tout simplement pas possible. Et s'il y a conduit la peugeot, il ne peut de toute façon pas remonter avec : elle est embourbée. On ne sait pas s'il a embourbé la voiture exprès où s'il pensait la reprendre, en tous les cas il a laissé la voiture et il est remonté à pied. Si sa simca n'était pas stationnée en haut, il ne serait pas remonté.

Je ne vois pas ce qu'il y a de conviction ou de déformation dans ces déductions, je les trouve parfaitement logiques et surtout, je les trouve simples et elles ont le mérite de s'accorder avec les témoignages cohérents qui figurent dans ce dossier.

Et je constate que lorsque l'on cherche autre chose, un autre enchaînement, on est obligé de triturer les indices, de bâtir des suppositions qui sont autant de complications et on se retrouve en apesanteur car il n'y a plus d'indices ou de témoignage pour les corroborer.

Oui la voiture de Christian Ranucci, si elle était arrêtée non loin du corps de l'enfant, devait gêner le meurtrier, et ayant caché le corps de façon plus que sommaire, pas très loin de la route, j'aurais fait comme lui, j'aurais déplacé la voiture parce que je me serais inquiété du fait que les protagonistes de l'accident reviennent et tournent autour du véhicule. Comme d'ailleurs est revenu Vincent Martinez qui n'a pas vu la voiture quand il est passé. Elle serait restée là, il s'arrêtait et ayant vainement tenté de réveiller Ranucci, Dieu sait s'il n'aurait pas eu la mauvaise idée de faire un petit tour dans les fourrés et de découvrir le drame.

Oui pour moi la voiture est garée à 20 ou 30 m près de là on la situe, donc pas loin du corps. Oui Ranucci dit la vérité quand il dit qu'il s'est effondré. Oui il a bien été conduit dans le tunnel par cet homme au pull rouge. Oui cet homme a abandonné son pull derrière des planches, il est bel et bien remonté à pieds sur la route.
Et Ranucci s'est bel et bien réveillé dans le tunnel sans comprendre comment il y était parvenu - sur ce point il n'a aucune raison de dissimuler la réalité.

Je pense que cette structure intègre les différents éléments que nous possédons d'une façon suffisamment cohérente pour que je puisse m'appuyer dessus pour avancer.

De toutes façons, il y a quelque chose de terrible : on ne peut pas réparer une instruction déficiente et une mauvaise garde-à-vue. Il s'est effondré dans sa voiture parce qu'il n'a pas dormi de la nuit. Pour le prouver il faudrait des témoignages issus des bars du quartier de l'Opéra. Cette enquête n'ayant pas été faite, on ne dispose plus de ces éléments et à part voyager dans le temps, il me semble difficile de les récupérer.

Ceci dit, on sait qu'il était bel et bien à Marseille la veille au soir du 3 juin, puisqu'il subsiste dans cet océan de vide un témoin, M. Moussy.

_________________
L'adn du sang se trouvant sur le pantalon bleu doit être analysé et comparé avec celui de Mme Mathon, c'est notre exigence pour connaître la vérité.


Haut
   
Message non luPosté :11 nov. 2011, 05:58 
Citation :
On retrouve ce pull dans une galerie, à quelques mètres de l'endroit où la voiture de Christian Ranucci a séjourné.
Comment se fait-il que le pull se retrouve à côté de la voiture de Ranucci dans un tunnel ? Ce tunnel on peut supposer que cet homme au pull rouge le connaît - il est venu y déposer son pull, on sait que Christian Ranucci ne connaît pas les lieux.
Ce que je ne comprends pas dans votre raisonnement, c'est que vous refusez d'y voir un piège fomenté par le meurtrier.
Pourquoi prendre tant de risques pour aller cacher un pull à cet endroit avec la voiture d'un étranger ?
Il y a quelque chose d'obsessionnel qui m'échappe.
Selon moi, s'il veut, comme vous l'affirmez, déplacer la 304, c'est parce qu'il a été vu avec la petite. Sinon, je ne comprends absolument pas l'intérêt de le faire.
Dans votre hypothèse, le meurtrier prend le temps de recouvrir le corps de la petite, ce qui prouve qu'il ne redoutait pas tant que cela que les témoins reviennent.
De plus, selon vous, il remonte à pied de la champignonnière jusqu'au Lieu du crime le long de la rn8bis. Vous ne pensez pas qu'il aurait pu craindre le retour des témoins là aussi ?
non non, il s'affiche en marchant tranquillement sur cette route.
A sa place, j'aurais évité la route et pris les chemins de traverse, histoire de ne pas être vu.
Citation :
Si la voiture de Ranucci se retrouve dans le tunnel avec le pull, c'est que cet homme qu'a vu M. Martel l'y a conduit. Voiture et pull ne peuvent pas s'y retrouver par hasard au même endroit, ce n'est tout simplement pas possible. Et s'il y a conduit la peugeot, il ne peut de toute façon pas remonter avec : elle est embourbée. On ne sait pas s'il a embourbé la voiture exprès où s'il pensait la reprendre, en tous les cas il a laissé la voiture et il est remonté à pied. Si sa simca n'était pas stationnée en haut, il ne serait pas remonté.
dites plutôt que vous ne savez pas.
C'est votre hypothèse, pas celle de tout le monde.
Citation :
Oui la voiture de Christian Ranucci, si elle était arrêtée non loin du corps de l'enfant, devait gêner le meurtrier, et ayant caché le corps de façon plus que sommaire
c'est faux puisque les gendarmes ne l'ont pas vu immédiatement ce qui prouve qu'il était plutôt bien caché à la vue de tous.
Selon moi, il a pris le temps de bien la recouvrir en surveillant l'arrivée éventuelle des témoins.
De plus, il se peut très bien que C Ranucci se soit réveillé un peu après le départ des Aubert vers le carrefour et qu'il ait filé. Voilà notre meurtrier débarrassé de l'intrus.
Citation :
pas très loin de la route, j'aurais fait comme lui, j'aurais déplacé la voiture parce que je me serais inquiété du fait que les protagonistes de l'accident reviennent et tournent autour du véhicule. Comme d'ailleurs est revenu Vincent Martinez qui n'a pas vu la voiture quand il est passé. Elle serait restée là, il s'arrêtait et ayant vainement tenté de réveiller Ranucci, Dieu sait s'il n'aurait pas eu la mauvaise idée de faire un petit tour dans les fourrés et de découvrir le drame.
Oui pour moi la voiture est garée à 20 ou 30 m près de là on la situe, donc pas loin du corps. Oui Ranucci dit la vérité quand il dit qu'il s'est effondré. Oui il a bien été conduit dans le tunnel par cet homme au pull rouge. Oui cet homme a abandonné son pull derrière des planches, il est bel et bien remonté à pieds sur la route.
Et Ranucci s'est bel et bien réveillé dans le tunnel sans comprendre comment il y était parvenu - sur ce point il n'a aucune raison de dissimuler la réalité.
la manipulation a pu se dérouler dans la champignonnière ou quand C Ranucci était garé à l'entrée de la galerie (c'est bien ce qu'il dit aux policiers le 6 juin à 1h30).
Au passage, c'est là qu'il a pu changer sa roue car il n'y a pas de boue à l'entrée. M Gras écrit dans son PV 610-2 : "Après avoir pénétré de 9 mètres à l’intérieur, on se trouve en présence de deux galeries orientées, la première au sud-est, la seconde sensiblement au nord.
C’est cette dernière galerie que nous désigne Monsieur GUAZZONE comme ayant été empruntée par RANUCCI avec son véhicule. Nous remontons cette galerie et à 9,50 mètres de l’entrée une trace de roue avant gauche est découverte.
"


Haut
   
Message non luPosté :11 nov. 2011, 13:31 
Hors ligne
autres

Enregistré le :09 janv. 2004, 20:17
Messages :5301
Je ne vais pas répondre point par point à tout ce qui est dit.

J'ai expliqué pourquoi, pour moi, cette notion de "piège fomenté par le meurtrier" n'a strictement aucun sens.S'il s'agissait de piégé Ranucci, il fallait laisser la voiture où elle se trouvait, mettre le couteau dans les mains de Christian Ranucci et c'est tout.
Or ce n'est pas du tout ce qu'il se passe : il a déplacé la voiture. Donc ce n'est pas pour ce motif.

Je n'ai pas la même approche que vous, parce que vous pensez qu'il doit avoir été vu avec l'enfant pour songer à déplacer la voiture et je n'en comprends pas la raison alors qu'il est clair que si la voiture reste à cet endroit, comme le corps de l'enfant n'est pas dissimulé, on va plus chercher que si la voiture n'y était pas.

Dans mon hypothèse ce n'est pas que le meurtrier prend le temps de recouvrir le corps, c'est qu'il n'a semble-t-il pas d'autre solution. Il recouvre le corps de branchages au lieu de l'enterrer ou de le déplacer. C'est un fait.

Quand il remonte à pied depuis le tunnel le long de la route, il peut croiser qui il veut, il est un type qui se ballade et qui va lui demander quoi que ce soit ? M. Martinez ne le connait pas. M. Aubert ne l'a vu qu'une fraction de seconde. Non franchement je ne vois pas ce qu'il pourrait craindre.

En revanche si la voiture de Christian Ranucci reste à cet endroit, il peut craindre que n'importe qui s'approche de trop près du cadavre qui n'est pas loin, d'où la nécessité de déplacer la voiture. Et du coup, lorsque les gendarmes vont faire un tour, sans le repère de la voiture, ils ne peuvent savoir exactement où elle se trouvait et donc ils ne tombent pas sur le corps de l'enfant. Et il faut une battue et une exploration systématique pour tomber dessus.

Si la voiture était restée, cela s'avérait beaucoup plus rapide et facile. On cherchait à partir de la voiture, bien qu'elle n'ait pas de rapport, parce qu'en fait elle est là par hasard...

Vous dites par exemple : il se peut que Ranucci se soit réveillé et ait descendu. Mais ce n'est pas ce qu'il dit lui. Il dit qu'il ne s'est pas réveillé entre le moment où il s'effondre sur la route et le moment où il se trouve dans le tunnel. Donc si je comprends bien selon vous il ment, mais comme je n'en vois pas l'intérêt, je vous réponds : mais finalement pourquoi voulez-vous qu'il mente ?

Autrement dit, vous éliminez des éléments parce qu'ils ne vous paraissent pas à votre goût et une fois éliminés vous dites :voyez on peut faire des hypothèses. Oui mais, je vous le dis, ce n'est pas une méthode.

De plus vous niez le fait qu'on ne peut pas trouver cette champignonnière si on ne la connaît pas. Et vous niez le fait qu'il y a une concordance d'espace totale entre le pull et la voiture. Excusez moi mais je ne peux pas vous suivre. Vous pouvez aussi me dire : imaginez s'il avait plu pendant deux jours, il n'y aurait pas de piste du chien. Le fait est qu'il n'a pas plu.

J'ai trouvé dans la confrontation le fait qu'il dit qu'il a changé sa roue dans le tunnel, ben non, cela n'existerait pas. On peut réfuter certaines choses, mais après avoir constaté qu'elles ne sont pas cohérentes.

Vous dites autrement exprimé que Ranucci ment quand il parle à ses avocats et qu'il ne s'est pas effondré sur la route pour se réveiller dans le tunnel sans savoir comment il y était arrivé. Quelle explication vous avez quant à ce prétendu mensonge. Personnellement je n'ai pas de problème, je pense que c'est cela la vérité. Votre raisonnement a ce problème : il ment mais on ne sait pas pourquoi.

_________________
L'adn du sang se trouvant sur le pantalon bleu doit être analysé et comparé avec celui de Mme Mathon, c'est notre exigence pour connaître la vérité.


Haut
   
Message non luPosté :11 nov. 2011, 13:59 
Hors ligne
autres
Avatar de l’utilisateur

Enregistré le :29 avr. 2009, 15:52
Messages :2109
Localisation :Normandie
Citation :
Le fait est qu'il n'a pas plu.

J'ai trouvé dans la confrontation le fait qu'il dit qu'il a changé sa roue dans le tunnel, ben non, cela n'existerait pas. On peut réfuter certaines choses, mais après avoir constaté qu'elles ne sont pas cohérentes.

Vous dites autrement exprimé que Ranucci ment quand il parle à ses avocats et qu'il ne s'est pas effondré sur la route pour se réveiller dans le tunnel sans savoir comment il y était arrivé. Quelle explication vous avez quant à ce prétendu mensonge. Personnellement je n'ai pas de problème, je pense que c'est cela la vérité. Votre raisonnement a ce problème : il ment mais on ne sait pas pourquoi.
La méteo du temps dit qu'il a plu. D'ailleurs les maîtres-chiens disent ,qu'il devient difficile de renifler n'importe quoi au delà de 24 heures environs.
Si les dires de Ranucci n'étaient pas cohérents ,ça ne veut pas dire qu'il mentirait. Il se peut très bien qu'il ne s'en souvient pas très bien. Il a crû un moment qu'il était bien l'assassin, pourquoi est il impossible, que quelques images imposées, restent dans ses cerveaux tourmentés?

_________________
« Si tu diffères de moi, frère, loin de me léser tu m'enrichis. »
Antoine de Saint-Exupéry


Haut
   
Afficher les messages postés depuis : Trier par 
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [269 messages ]  Aller à la pagePrécédente1111213141518Suivante

Heures au format UTC+02:00


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré et 1 invité


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas modifier vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages
Vous ne pouvez pas joindre des fichiers

Aller à :  
Développé par phpBB® Forum Software © phpBB Limited
Traduit par phpBB-fr.com