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Message non luPosté :14 sept. 2005, 15:33 
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Enregistré le :06 août 2005, 06:09
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Citation :
On m’oppose enfin que la modeste condition de la famille Rambla ne la rendait pas particulièrement exposée à un enlèvement crapuleux avec remise de rançon pour seul motif. J’admets ce dernier point, bien que la suite de l’histoire a démontré que l’émotion engendrée par cet enlèvement dans une famille populaire (et par conséquent le montant de la rançon à laquelle pouvaient éventuellement prétendre les ravisseurs) était tout aussi importante que l’émotion qui aurait pu être engendrée par l’enlèvement de la fillette d’un notaire ou d’un pharmacien de Marseille.
En effet Antoroma, je pense que MD a été enlevée parce qu'elle se trouvait "au mauvais endroit au mauvais moment", le ravisseur ne connaissait pas l'état des finances des parents, même si n'étant pas dans un quartier cossu, le ravisseur devait bien se douter que les parents ne roulaient pas sur l'or. La solidarité aurait fait que la rançon aurait pu être constituée.
Citation :
Tout compte fait, peu importe dans ma thèse, du moins à ce stade, les motifs réels de cet enlèvement. Que Ranucci se soit laissé embarquer dans un rapt crapuleux ou ayant pour motif l’alimentation d’un réseau pédophile ou par des adeptes de magie noire ou de nécrophilie, je suis surtout intéressée pour l’instant par la compatibilité des éléments que nous connaissons sur l’affaire avec la thèse selon laquelle Christian Ranucci aurait, volontairement, servi de guetteur d’abord et de chauffeur ensuite à une ou plusieurs personnes qui auraient enlevé et tué Marie-Dolorès Rambla.
Sachant par avance qu'il devait servir de chauffeur pour transporter 2 personnes avec lui, dont une personne pas très fluette, pourquoi CR a choisi une voiture aussi peu "pratique" ?


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Message non luPosté :14 sept. 2005, 15:38 
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Je crois que c'est le commissaire Alessandra qui évoque la possibilité d'une rencontre Ranucci-homme au pull over-rouge, la veille des faits.
Cela ne me paraît pas impossible.
Si tel était le cas, Ranucci ne pouvait révéler son nom ( le connaissait-il seulement ?), cela condamnait la thèse de l'innocence.


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Message non luPosté :14 sept. 2005, 17:14 
Citation :
Si tel était le cas, Ranucci ne pouvait révéler son nom ( le connaissait-il seulement ?), cela condamnait la thèse de l'innocence.
… sans innocenter pour autant la thèse de la condamnation! :wink:
Plus sérieusement, pour établir l’innocence de Ranucci, nous devons tous garder à l’esprit qu’il n’est pas suffisant d’établir l’existence de l’homme au pull over-rouge, sa présence sur les lieux et sa participation au meurtre. Il importe en outre d’établir que Ranucci était totalement étranger à cette affaire ….


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Message non luPosté :14 sept. 2005, 19:21 
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Enregistré le :04 janv. 2005, 18:47
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Citation :
Je crois me rappeler, les 'pros de ce site me le confirmeront, que la thèse d'une complicité a été avancée au début de l'enquête par le commissaire Alessandra. Elle a été abandonnée sans doute parce qu'on tenait un jeune gogo et qu'en arrageant un peu les choses (un petit couteau planqué par ci, un petit PV truqué par là) on pouvait le faire condamner. Ce qui fut fait ....
Oui, ils n'allaient pas perdre leur temps avec des recherches supplémentaires alors qu'il était aisé de le faire condamner. Ca me parait clair que, si CR avait eu un complice, il l'aurait dénoncé. Qui serait assez fou pour se laisser faire exécuter pour un meurtre qui a été commit à deux ? Pour moi, cette théorie est impossible. Pour moi, l'HOPR existe et il court dans la nature...
Citation :
Enfin, enlever une gosse de pauvres pour de l'argent ...je ne comprends pas trop.
Tout à fait, il est clair que le meurtrier n'a pas enlevé l'enfant pour l'argent, ou alors il a prit une enfant au hasard et verrait plus tard le compte en banque des parents mais ça me parait trop prendre de risques car j'imagine qu'un kidnappeur professionnel prépare le coup à l'avance et choisit des familles qui vivent bien. Est-ce le crime pour le crime ? Un malade ou un psychopathe qui tue sans raison ?


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Message non luPosté :14 sept. 2005, 19:36 
cette theorie est utile pour regarder cette affaire d'un nouveau point de vue,evidemment pour une rancon il y a mieux.
Personne n'est assez fou pour se faire guillotiner sans denoncer un complice?
J'en ai vu qui etaient bien assez fous pour se faire guillotiner sans parler de la nuit a marseille,de la visite au pere etc...J'ai toujours pensé que CR a volontairement caché qqchose dans cette affaire,cette theorie fournit un motif a ce comportement.
Maintenant on peut tous dire qu'on y croit pas,mais contrairement a gihel,je ne pense pas qu'antorama compte nous l'imposer comme la seule possible,voyez ca plutot comme un brouillon qu'il faut peaufiner.


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Message non luPosté :14 sept. 2005, 20:58 
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Enregistré le :17 juil. 2005, 22:20
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Localisation :Sud-Ouest
Gihel est convaincu de sa version comme d'autres, plus célèbres, le sont de la leur ! Et elle a le mérite d'exister. Moi je n'en ai aucune à proposer pour le moment. Je suis dans la phase interrogative.

Et tout n'est pas à jeter dans son hypothèse, loin de là. Le fait que la petite ait tenté de s'enfuir en voyant une voiture arrêtée vous parait si fou que ça ?

C'est justement en travaillant ensemble qu'on pourra ( peut-être !) voir ce qui est possible et ce qui ne l'est pas. En attendant la révision...

Bien à tous.


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Message non luPosté :15 sept. 2005, 01:23 
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Enregistré le :09 janv. 2004, 20:17
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Citation :
J’avoue éprouver des difficultés à suivre ce raisonnement, qui semble démontrer l’insuffisance de vos connaissances en matière de conditions au pourvoi d’une demande en révision d'une décision pénale définitive, dont vous vous faites le chantre par ailleurs. Pour qu’une demande en révision soit recevable, il ne suffit pas que l’accusé se contente de saisir à nouveau la justice au seul motif que la décision rendue ne lui convient pas. Vulgairement parlant, ça serait trop facile de se dire « Au cours de mon dernier procès, j’ai plaidé l’innocence. Comme ça n’a pas marché, ce coup ci je vais plaider une culpabilité partielle. Et si ça ne marche toujours pas, au prochain coup, je vais plaider la folie. Et ainsi de suite ad vitam aeternam jusqu’au moment ou j’obtiendrai enfin une décision qui me convienne » ! Heureusement, ce n’est pas comme ça que la justice fonctionne. Dans le cas contraire, vous vous rendez compte qu’aucune décision de justice pénale définitive ne pourrait jamais être prononcée. Plus précisément, il est nécessaire, notamment, que « vient à se produire ou à se révéler un fait nouveau ou un élément inconnu de la juridiction au jour du procès, de nature à faire naître un doute sur la culpabilité du condamné » (article 622 du code de procédure pénale).
D'abord à l'époque, la loi n'était pas rédigée comme cela, il fallait que le fait nouveau prouve l'innocence du condamné et seul le ministre de la justice pouvait saisir la cour de cassation.

Ensuite, je veux bien qu'on fasse du droit mais enfin. Imaginez, qu'une fois condamné à mort, on est au moment de la cassation, Ranucci convoque ses avocats et leur dit : il y avait en fait un complice avec moi, il est comme ceci et comme cela.
Je suis avocat, j'alerte la presse et je saisis le parquet en disant, il a été condamné à mort mais voici le nom du complce, ou bien ses coordonnées pour le retrouver, ou bien son signalement.

Ben à ce moment là, on aurait cherché le complice, on l'aurait arrêter et je vais vcus dire, la cour de cassation avait tous les motifs qu'elle voulait pour casser et recommencer. Et les avocats avaient des billes autrement plus sympathiques pour demander que l'exécution soit reportée.

En effet,dans ce cas là, le condamné devient témoin d'un autre procès, celui qu'on intente au complice, et les affaires ne peuvent pas être disjointes.

Vous savez, je ne doute pas une seconde qu'on aurait trouvé la solution juridique pour aller au bout de cette affaire avant qu'il ne soit exécuté.

Citation :
En l’espèce, Christian Ranucci a eu tout le loisir d’établir son système de défense et même de le modifier au cours des débats, s’il l’estimait utile. Une fois prononcée la clôture des débats, seul un « élément inconnu de la juridiction au jour du procès » aurait pu servir de prétexte à une réouverture des débats (avant que la sentence ne soit prononcée) ou à une révision (après le prononcé de la sentence). Dans la catégorie des faits nouveaux et des éléments inconnus, n’entrent bien évidemment les faits ou éléments volontairement omis par l’accusé au cours du procès.
Ah vous ne pouvez pas dire cela. La loi ne dit rien quant à la qualité du fait nouveau, elle disait seulement qu'il fallait que ce fait nouveau innocente le condamné. et de toute façon je ne comprends pas votre raisonnement, s'il a un complice, c'est qu'il est coupable, donc il ne s'agit pas d'obtenir une révision, il s'agit d'obtenir dans ce cas une grace pour le fait même que Ranucci a été jugé sans que l'on connaisse le complice, ou bien rendre la cassation du procès possible parce qu'on invoque un complice.


Citation :
En l’espèce, dans votre hypothèse, comment Christian Ranucci aurait-il pu soutenir sérieusement qu’au cours du premier procès, il n’était pas au courant qu’il était co-auteur du rapt et complice du meurtrier?
C'est pour cette raison justement que votre hypothèse recelle une faille. Pourquoi s'il a un complice ne reconnaîtrait-il pas finalement les faits et ne dénoncerait pas le complice, sachant qu'en plus selon votre hypothèse toujours, c'est le complice qui aurait dérapé.

Mais à chaque fois que l'avocat lui a demandé s'il n'avait pas vu quelque chose, une ombre ou quoi ou qu'est-ce, Ranucci lui a dit que non, il s'était endormi et qu'il n'avait strictement rien vu.

Vous voyez bien que c'est une très mauvaise défense si on est coupable. Quand on est coupable et qu'on cache quelque chose, on meuble, on ne dit pas "je suis tombé dans les pommes ou je me suis endormi."

Citation :
Une fois la condamnation prononcée, seul un recours basé sur des éléments vraiment nouveaux (inconnus par tous au moment du procès) ou une grâce présidentielle aurait pu le sauver.
Mais vous oubliez toute la phase de cassation là. Pendant la cassation il se rend bien compte de ce qui lui arrive : on le met dans une cellule avec des grilles, on lui met un droguet, dès qu'il sort, ce ne sont plus des menottes mais des chaînes, comme les esclaves. Il est surveillé jour et nuit et il ne peut même plus dormir dans le noir.

Et il serait coupable et il ne dirait pas à ce moment là à ses avocats : bon il faut que je vous dise, je vois bien que je risque la mort, il faut que je vous dise que j'avais un complice. Et là avec ses indications, on contacte la presse qui raffole de ce genre de chose et on aurait arrêté le complice et la cour de cassation aurait trouvé une solution.
Citation :
En ce qui concerne cette dernière, le matin de l’exécution, le pourvoi avait déjà été rejeté. Il était trop tard. A supposer même que Christian Ranucci, le matin même de l’exécution, avait fait des révélations, je ne vois personne téléphoner au Président de la République en lui disant "Monsieur le Président, excusez-moi de vous réveiller à quatre heures du matin, mais il semble que l’individu essaie d’échapper à la sentence en tenant des propos incohérents. Qu’est-ce qu’on fait ?"
Le procureur est là, et il n'est pas là pour rien, Ranucci lui révèle qu'il a un complice, il fait venir le greffier dare dare et il fait noter le nom et les coordonnées du complice.
Citation :
Citation :
Pour chercher du secours il a pris son temps : l'accident a lieu à 12h15 et il va chercher du secours à 17h ? Il n'y a que dans la série Star Trek que l'on voit ça... .
Mon expérience personnelle est que désembourber (désensabler, dans mon cas) une voiture nécessite parfois du temps. Et encore, dans mon cas personnel, il s’agissait d’un 4x4 ensablé sur une plage parfaitement plate, et non d’une voiture de tourisme embourbée au fond d’une champignonnière en pente. Comme dans le cas qui nous occupe, je ne me suis résolu à appeler du secours que lorsque j’ai vu la nuit tomber. De plus, je n’avais aucune raison particulière de rester discret et je n’avais rien à me reprocher. Et je n’avais pas utilisé une partie de ce temps à assassiner des petites filles, à dissimuler leur corps dans les buissons et à tenter de me rendre présentable.
Le problème, il se pose de savoir comment ranucci a abouti là. Pour y être allé, je vous le dis, si on ne connaît pas cet endroit, on ne peut pas y aller. C'est durt à trouver, c'est bizarre et on n'aurait absolument pas l'idée de se mettre en marche arrière pour descendre dans le tunnel.

Rancci est comme vous, il n'a aucune raison particulière de rester discret et la raison pour laquelle il va chercher du secoursauprès des Rahou.
Citation :
Je vous rappelle en outre que, dans ma thèse, Christian Ranucci avait toutes les raisons de croire que des barrages avaient été dressés sur les routes pour intercepter sa voiture. Il ne pouvait pas deviner ce que nous savons à présent, à savoir que le témoignage des Aubert n’avait pas déclenché une mobilisation immédiate de toutes les forces de police dans le secteur.
C'est u principe, les policiers ou les gendarmes ne se déplacent jamais pour un accident matériel. Comment Ranucci pourrait-il imaginer qu'on envoie une escouade de gendarmes à sa poursuite. Pas pour un accident matériel.
Et encore une fois pourquoi aller précisément dans cette galerie ?

Je vous répète le trajet que cela donne : quand on descend vers Gréasque, il y a une première entrée avec une barrière, quand vous l'empruntez, au bout du premier tournant, on ne vous voit plus du tout depuis la route. Vous vous arrêtez là, vous êtes tranquille, à 13h les gens mangent, il n'y a personne.

Maisnon, Ranucci continuerait sa route, alors que cette entrée est visible. Il prendrait une seconde entrée, 600 mètres plus bas, dans un endroit qu'il ne connaît pas. Donc il rentrerait et il parcourerait 300 mètres d'un chemin de terre, arrivé en haut, il a le choix : il peut prendre à gauche, ou bien à droite. Pourquoi il a l'idée de prendre à gauche plutôt qu'à droite ? A droite il n'y a aucune habitation, et après e premier virage, on n'est dérangé par personne. Strictement personne.

Mais lui prend à gauche et au bout de 200 mètres on voit des hangars, donc là oui, il pourrait se dire, tiens, il risque d'y avoir du monde. Ben moi, je serais allé sur le chemin de droite qui est plus tranquille.

Non donc il a l'idée de prendre à droite et de trouver au bout de 150 mètres un chemin qui descend vers un tunnel. Et il a l'idée, lui qui ne connaît pas du tout cet endroit, de se mettre en marche arrière et de descendre comme cela la rampe sur 50 mètres.

S'il ne connaît pas, je ne comprends pas...

Citation :
De plus, dans ma thèse, cette période aurait pu être mise à profit par les meurtriers pour mettre au point leur stratégie, surtout s’ils n’étaient plus appelés à se rencontrer par la suite. Le (ou les) auteur(s) du meurtre aurai(en)t très bien pu passer un peu de temps à sermonner Ranucci : « Christian, si un jour, on t’arrête, ça ne te servira de parler de nous, au contraire. Cette histoire, tu y es déjà jusqu’au cou, que tu le veuilles ou non. Si tu avoues être complice d’un enlèvement d’enfant suivi de meurtre, tu finiras tes jours en prison. Ta seule chance de t’en sortir est de tout nier.».
Ben pour le conseil, il ne vaut pas grand chose, il a tout nié et il a été coupé en deux...
Citation :
Il n’est pas interdit de penser que quatre heures n’étaient pas de trop pour enfoncer cette vérité dans le crâne de ce jeune homme. Vous-même ne semblez pas encore y être parvenu au bout de plusieurs années ….
Ah c'est sûr je préfère ma version du type qui monte dans la bagnole en profitant que Ranucci s'est effondré après une nuit blanche et une matinée houleuse chez son père et qui conduit la voiture dans ce tunnel en la mettant en marche arrière parce que lui connaît cette endroit qui lui sert de dépôt.
Oui, ça me semble tout de même plus pratiquable que l'idée d'un complice caché minutieusement avec la gamine terrorisée dans le coupé peugeot...


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Message non luPosté :15 sept. 2005, 08:40 
Citation :
D'abord à l'époque, la loi n'était pas rédigée comme cela, il fallait que le fait nouveau prouve l'innocence du condamné et seul le ministre de la justice pouvait saisir la cour de cassation.
Ensuite, je veux bien qu'on fasse du droit mais enfin. Imaginez, qu'une fois condamné à mort, on est au moment de la cassation, Ranucci convoque ses avocats et leur dit : il y avait en fait un complice avec moi, il est comme ceci et comme cela.
Je suis avocat, j'alerte la presse et je saisis le parquet en disant, il a été condamné à mort mais voici le nom du complice, ou bien ses coordonnées pour le retrouver, ou bien son signalement.
Ben à ce moment là, on aurait cherché le complice, on l'aurait arrêter et je vais vcus dire, la cour de cassation avait tous les motifs qu'elle voulait pour casser et recommencer. Et les avocats avaient des billes autrement plus sympathiques pour demander que l'exécution soit reportée.
En effet,dans ce cas là, le condamné devient témoin d'un autre procès, celui qu'on intente au complice, et les affaires ne peuvent pas être disjointes.
Vous savez, je ne doute pas une seconde qu'on aurait trouvé la solution juridique pour aller au bout de cette affaire avant qu'il ne soit exécuté.
[…]
C'est pour cette raison justement que votre hypothèse recelle une faille. Pourquoi s'il a un complice ne reconnaîtrait-il pas finalement les faits et ne dénoncerait pas le complice, sachant qu'en plus selon votre hypothèse toujours, c'est le complice qui aurait dérapé.
[…]
Le procureur est là, et il n'est pas là pour rien, Ranucci lui révèle qu'il a un complice, il fait venir le greffier dare dare et il fait noter le nom et les coordonnées du complice.
Pouvez-vous me citer un seul cas de jurisprudence dans lequel la justice a accordé un second procès à un accusé au seul motif que cet accusé avait oublié de signaler un fait important au cours du premier procès ? Je n’en connais pas. Et ça m’étonnerait que ce cas existe car cela aurait été contraire à la loi. En effet, à l’époque, les décisions des cours d’assise n’étaient pas susceptibles d’appel. Refaire un procès simplement parce que l’accusé change de tactique n’aurait pas manqué d’être considéré comme un appel déguisé.
En ce qui concerne la Cour de Cassation, je vous rappelle qu’elle ne s’occupe pas du fond. Elle ne fait que vérifier que la loi a été respectée, en ce compris le respect du droit à la défense. Et il l’a été.

Et plus important encore, tout dans l’attitude des avocats laisse supposer qu’eux-mêmes étaient persuadés qu’il n’y aurait pas de seconde chance. Maître Fraticelli a d’ailleurs refusé de plaider pour ce seul motif: il était plutôt d’avis de plaider les circonstances atténuantes, moins risquées selon lui. Et les journalistes réunis par Paul Lombard dans ce fameux dîner avant le procès lui ont tous crié casse-cou. Rien n’indique que, à aucun moment, les avocats aient pu laisser l’espoir à Ranucci que s’il changeait de tactique, il pourrait bénéficier d’un second procès et que le premier procès n’était qu’un tour de chauffe. Au contraire, ils n'ont cessé de le mettre en garde contre la gravité de sa décision de plaider son innocence.

De toute façon, l’état d’esprit de Ranucci après sa condamnation était tout autre et vous le savez pertinemment. Dans ma théorie, il se croyait (et il était) innocent du meurtre proprement dit, mais « simplement » co-auteur du rapt. Il devait se dire : « Ils m’ont déjà condamné à mort pour un meurtre que je n’ai pas commis, alors si j’avoue que je suis co-auteur d’un rapt d’enfant qui a été suivi d’un meurtre, je prends la perpétuité à coup sur. La seule alternative est de nier toute participation jusqu’au bout en espérant un fait nouveau, comme un nouveau témoin du rapt ou des empreintes ne m’appartenant pas sur la scène du crime. De toute facon, Giscard va me gracier, je serai bientôt libre au Venezuela avec mes dollars, ma Mercedes blanche, et les excuses de la France ». Vous-même, Gihel, décriviez très bien, ici même, son état d’esprit a l’époque:
Citation :
Ce n'était pas une grace présidentielle qu'il attendait mais la réhabilitation, tout simplement. La veille de l'exécution, l'aumonier de Baumettes, le père Migault, reçoit un coup de téléphone du procureur général qui voulait s'assurer de l'endroit où il serait éventuellement joignable les jours prochains. Cet appel a mis le prêtre en alerte. Il file à la prison pour avoir Ranucci, qu'il trouve, comme d'habitude, en train de discourir sur sa libération, qu'il tient pour certaine.
Il dit au Père Migault : "une fois libre, je pars pour l'étranger, la France est tellement pourrie..."
Citation :
Après le procès, il rêvera du Vénézuela, ce sera son point de fixation, et pour nous c'est totalement incohérent.
Pour vous rendre compte de la folie qu'inocule la prison, imaginez Ranucci qui ne dit jamais aux avocats ce qu'il a fait le 3 au matin. On sait maintenant qu'il était vraisemblablement chez son père. Il ne le dit même pas à ses avocats. C'est délirant. Totalement délirant.
Citation :
Je voudrais rapprocher deux textes, celui de Michel Gonod, fort révélateur du rôle pour le moins spécial des trois avocats de Christian Ranucci :
"Son délire a duré des mois et personne n'a essayé de le raisonner ou seulement de lui expliquer que le seul pouvoir du président de la République était de le gracier, et que pour être reconnu innocent il faudrait la révision de son procès.
"Pourquoi l'aurais-je fait ? Confie Maître Lombard. Au contraire, lorsqu'il réclamait deux billets d'avion pour le Vénézuela, je lui disais : "Demande des premières..." Je n'avais pas le droit de lui enlever ses illusions qui lui permettaient de supporter le supplice de l'attente. Lorsqu'on supprime le mensonge, on supprime l'espoir.""
Vos derniers propos sont en complète contradiction avec ce que vous écriviez il n‘y a pas si longtemps.


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Message non luPosté :15 sept. 2005, 11:23 
Citation :
Ranucci est comme vous, il n'a aucune raison particulière de rester discret et la raison pour laquelle il va chercher du secours auprès des Rahou.
Gihel, je vous rappelle que, dans ce sujet, vous êtes supposé jouer dans ma pièce, pas dans la vôtre ! Si vous essayez de démolir ma théorie en me disant qu’elle ne colle pas à la votre, nous serons deux !
Dans mon scénario, Ranucci et homme au pull over-rouge sont complètement paniqués. Les Aubert viennent de voir homme au pull over-rouge et l’enfant s’enfuir. Ranucci a bien essayé de redescendre sur la route pour leur parler, mais ils étaient déjà partis. C’est certain qu’ils viennent de filer à la police pour leur dire qu’ils avaient vu la petite fille qui vient d’être enlevée et dont tout le monde doit commencer à parler à la radio. Les flics ne vont pas tarder à rappliquer et à ratisser le secteur. Il n’y a pas un moment à perdre.

J’imagine le dialogue suivant, quelque temps après :

homme au pull over-rouge : Tu as planqué la voiture ? C’est important, Christian, ils ont son signalement.
CR : Oui, ne t’en fais pas. Je l’ai planquée dans le super endroit que va me conseiller Gihel dans trente ans. Il m’a prêté sa super-carte. Merci, Gihel.
homme au pull over-rouge : Espèce d'enfoiré. T’es dingue ? Et les hélicoptères ? Tu as pensé aux hélicoptères, bougre d’abruti? Les flics ont la description de ta voiture. Du ciel, on ne voit qu’elle. Elle est nulle ta cachette à Gihel. Il faut absolument trouver un endroit qui ne soit pas visible du ciel, une galerie ou quelque chose comme ça …On y restera planqués jusqu'à ce soir, tu sais bien que les hélicoptères ne volent pas la nuit…On se gare en marche avant, et à 17 heures pétantes, on fout le camp.
CR : D’accord. Bon, qu’est-ce que tu as fait de la petite ?
homme au pull over-rouge : Tu sais bien qu’on n’avait pas le choix, Christian. Il fallait s’en débarrasser. Elle t’aurait reconnu.
CR : Tu es dingue ? Tu l’as assassinée ? Oh, mon Dieu ! Tu es un monstre ! Je n’aurais jamais du t’écouter et me laisser m’embarquer dans cette histoire. Je devais juste servir de chauffeur et regarde la merde dans laquelle tu nous as mis. Tu me le paieras. Ca et le reste.
homme au pull over-rouge : Calme-toi, Christian et n’oublie jamais une chose, c’est pour TOI que j’ai fait ça. Pour qu’elle ne te reconnaisse pas.
CR : Tu es certain qu’elle est morte, au moins ?
homme au pull over-rouge : Certain. C’était horrible. Si tu avais vu son regard suppliant, Christian, jamais je n’oublierai ce regard. Elle ne se débattait même pas. Elle me regardait juste de ses grands yeux. Je n’ai pas supporté de la voir. J’ai fermé les yeux et j’ai frappé, frappé, jusqu'à ce que j’ai été certain que je ne verrais plus ce regard quand je rouvrirais les yeux.
CR : Nous sommes perdus.
homme au pull over-rouge : Pas encore, Christian. Il faut cacher le corps de la petite en vitesse. Les flics ne vont pas tarder à rappliquer. Aide-moi. Ensuite, pour la bagnole, on trouvera un endroit non visible du ciel.
CR : Et si on abandonnait la voiture plutôt ? Je n’aurai qu’à dire qu’on me l’a volée …
homme au pull over-rouge : Ne déconne pas! Tout le monde t’a vu au carrefour, Christian, toi et tes grosses lunettes à la con : le type qui nous est rentré dedans, le chauffeur du camion, les connards qui nous ont poursuivi. Et tu vas aller raconter qu’on t’a piqué la bagnole 40 secondes après l’accident? Non, Christian, la seule solution est d’en faire disparaître toute trace du passage de la petite dans cette voiture. Si tu tombes sur un barrage ce soir, ils ne trouveront rien. Tu admets juste l'accident, c'est tout. A propos, tu n'as pas vu où est passé mon pull-over?
CR : Il est resté dans la voiture. Et le couteau ?
homme au pull over-rouge : Quoi, le couteau ? Il est resté près de la petite …
CR : C’est MON couteau, homme au pull over-rouge. Je l’ai depuis plus d’un an. Si on le retrouve, on ne manquera pas de faire le rapprochement. Jamais, je ne pourrai dire qu’il ne m’appartient pas.
homme au pull over-rouge : Tu as raison. On le planquera loin de la gamine, dans ce tas de fumier. On effacera les empreintes. Et si on en trouve quand même, ce sont les miennes qu’on trouvera, Christian, pas les tiennes. Tu verras, tout va bien se passer. On nettoie la voiture, on part chacun de notre côté. Jeudi, je pars au Venezuela, j’ai des potes là-bas. Tu m’y rejoindras quand tout sera fini …


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Message non luPosté :15 sept. 2005, 15:26 
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Enregistré le :06 oct. 2004, 13:44
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Antorama, une hypothèse doit rester une hypothèse.

Tu as le mérite d'avoir élaboré la trame générale de l'une des nombreuses possibilités, mais il faut en rester là , au risque sinon de déconsidérer complètement ta propre thèse. Tu fournis certains détails et ça en devient absurde. Vouloir par exemple que homme au pull over-rouge ait des amis au Vénezuela. Il faut arrêter de délirer ou tout au moins de trop en faire.

Il me semble qu'à présent, tu t'identifies à ton hypothèse, tu la défends avec force, comme si tu étais sûr d'avoir reçu une illumination divine.


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Message non luPosté :15 sept. 2005, 15:58 
Citation :
Antorama, une hypothèse doit rester une hypothèse.
Et réciproquement!
Citation :
Tu fournis certains détails et ça en devient absurde. Vouloir par exemple que homme au pull over-rouge ait des amis au Vénezuela. Il faut arrêter de délirer ou tout au moins de trop en faire.
Puisqu’on se tutoie, oui, je me suis permis de présenter ma thèse d’une manière un peu romancée, que j’espérais plus agréable à lire. Je te présente mes excuses si je t’ai choqué(e). N'est-ce pas toi qui écrivais naguère, ici même:
Citation :
Oui, ils reposent sur un roman. C'est parti d'un roman.
Ceux qui se sont mis à défendre Dreyfus sont partis d'un article de Journal.
Peu importe le point de départ. [...]
Intéressant, non ?


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Message non luPosté :15 sept. 2005, 16:05 
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Enregistré le :09 janv. 2004, 20:17
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J'ai repensé à la chose et je me dis que l'objection principale à la thse d'un enlèvmeent à deux reste finalement l'endroit où cela se produit.

Il y a une raison pour Ranucci de se trouver sur cette route : il est à 10km de chez son père qu'il n'a pas vu depuis 17ans, et sa tante viendra témoigner plus tard, qu'il est allé sonner chez son père le matin du crime.

S'il est en train d'échaffauder un enlèvement crapuleux avec un complice, qu'est-ce qu'il vient roder autour de l'endroit où habite son père ? Et comment se fait-il qu'il va sonner à sa porte ?

Vous avez raison par ailleurs, c'est la famille Ranucci qui possède la solution de cette affaire, il y en a qui savent mais les conséquences sont tellement graves qu'il a sans doute été difficile de s'exprimer. J'aimerais savoir si la compagne de Jean ranucci est encore en vie. Elle, elle sait, c'est sûr.


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Message non luPosté :15 sept. 2005, 16:15 
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J'ai repensé à la chose et je me dis que l'objection principale à la thse d'un enlèvmeent à deux reste finalement l'endroit où cela se produit.

Il y a une raison pour Ranucci de se trouver sur cette route : il est à 10km de chez son père qu'il n'a pas vu depuis 17ans, et sa tante viendra témoigner plus tard, qu'il est allé sonner chez son père le matin du crime.

S'il est en train d'échaffauder un enlèvement crapuleux avec un complice, qu'est-ce qu'il vient roder autour de l'endroit où habite son père ? Et comment se fait-il qu'il va sonner à sa porte ?
Justement, ça lui donne un alibi, une raison légitime pour être dans la région. Il n'a pas revu son père depuis 17 ans, et faute à pas de chance, il choisie justement ce jour là pour venir le voir ! Quant à la tante, elle pourra toujours servir de témoin, ce qu'elle fait !


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Message non luPosté :15 sept. 2005, 16:18 
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Enregistré le :09 janv. 2004, 20:17
Messages :5301
Il choisit de venir le voir quand il a la voiture et qu'il peut être autonome et voyager sans sa mère...

Ca ne m'arrive que quand je suis seul : sous-entendu si je n'étais pas seul je n'aurais pas pu aller le voir...


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Message non luPosté :15 sept. 2005, 17:21 
Citation :
Ca ne m'arrive que quand je suis seul : sous-entendu si je n'étais pas seul je n'aurais pas pu aller le voir...
Ne trouvez-vous pas significatif le fait qu'il insiste à affirmer qu'il est seul à la première personne qu'il rencontre après le drame? N'est-ce pas compatible avec le sermon qu'il venait de recevoir dans la conversation imaginaire que j'ai exposée plus haut? Dans mon hypothèse, sa première préoccupation n'était-elle pas de faire croire à tout le monde qu'il était seul à cet endroit?


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