HISTOIRE DE LA CYNOPHILIE GENDARMERIE
La première référence écrite sur les chiens de la gendarmerie est une circulaire du 10 décembre 1921. Il y est question de chiens de sécurité de la 15ème Légion ter qui trouvent en Corse un emploi tout spécial répondant à un but particulier.
Les chiens de la Gendarmerie ont commencé à faire une timide apparition au cours de l'année 1943, la France était alors coupée en deux par l'armistice. A cette époque, une expérimentation de chiens de service, des catégories "policier" et " montagne", avait été décidée.
Dans le département du Nord (dans la zone occupée), pour 14 brigades frontalières ;
Dans cinq départements de la zone sud (dans la zone libre) : Haute-Vienne, Loire, Tarn, Lot et Var, à raison de 3 chiens par département ;
Dans le département des Hautes-Pyrénées, pour 6 de ses brigades de haute montagne.
Les animaux étaient alors dressés par les services vétérinaires militaires, la Gendarmerie ne possédant pas encore de centre de dressage. La Direction des Services vétérinaires disposait d'un chenil installé dans une annexe de l'Etablissement hippique de transition de Ségala-Gramat (Lot).
En 1944, cette expérimentation était étendue à toutes les régions de Gendarmerie des deux zones, mais les dotations restaient très faibles.
En 1945, l'état-major de l'armée ayant décidé la suppression des centres hippiques militaires, la Gendarmerie demanda et obtint la cession de l'établissement du Ségala-Gramat, pour l'installation de son propre chenil.
Lors de la prise de possession de l'établissement celui-ci hébergeait 69 chiens de 13 races différentes:
9 Bergers allemands;
17 Bergers de Beauce;
9 Bergers de Brie;
2 Boxer;
3 Bouviers des Flandres;
3 Dobermann;
2 Bergers Belges (1 Malinois et 1 Groenendael);
2 Saint-Bernards;
10 Montagnes des Pyrénées;
7 Chiens Esquimaux;
4 Bergers des Pyrénées;
1 Samoyède.
Sur cette remonte, 48 animaux furent déclarés inaptes, 21 se révélèrent inutilisables en cours de dressage et 10 furent aptes aux dressage.
Je ne possède pas d'éléments sur les races ces 10 derniers chiens. Mais à cette époque une cinquantaine de chiens se trouvaient en service dans les unités.
Voici ou en était la cynophilie Gendarmerie au début de l'année 1946. L'approvisionnement des chiens était précaire et en octobre 1946 le Chenil de l'armée à Rastadt (Allemagne) fournit à la gendarmerie 80 bergers allemands.
Le chenil central de la Gendarmerie démarrait réellement en 1947 et il y avait déjà 83 chiens en service. Il y en eut 103 en 1949, 200 en 1951. 250 en 1959. Le 1er Janvier 1951, la première Instruction sur l'emploi des chiens de Gendarmerie est mise en application. Elle réglemente l'utilisation, le dressage et l'entretien du chien de la Gendarmerie.
L'ÉLEVAGE
Au début la gendarmerie possédait son élevage et des chiennes, le règlement stipulait alors que la reproduction des animaux de la gendarmerie était soumise à l'accord préalable de l'administration centrale (Direction de la Gendarmerie et de la Justice Militaire). Les saillies étaient autorisées lorsque cette mesure était préconisée sur le plan sanitaire par le vétérinaire. Si la femelle était prise accidentellement, les traces de cette saillie devait être enlevée par le vétérinaire.
Les mâles pouvaient être prêtés à titre d'étalons, toujours avec l'accord de l'administration centrale. Les saillies devaient s'effectuer suivant les conventions de Monaco, (sauf pour les articles 1, 2 et 3 inapplicables aux femelles de la Gendarmerie). Aucune somme d'argent n'était demandée, pour l'exécution de la saillie, mais à la naissance un chiot était réservé pour les besoins de la gendarmerie. Le choix du chiot revenant à la gendarmerie incombait au maître de l'étalon.
Les chiots choisis devait être élevés par le propriétaire de la lice jusqu'à l'âge de 8 semaines. Le chiot à cet âge devait être récupéré par le maître de chien qui le conduisait au chenil central.
C'est en 1952 que l'élevage fut abandonné au profit de l'achat, car il s'est avéré que l'élevage en série et en circuit fermé faisait perdre aux chiens leurs qualités spécifiques.
Dès lors, d'autres procédés de recrutement furent utilisés:
Achats par l'intermédiaire de maîtres de chien.
Acceptation
CHENILS CENTRAUX
Nous l'avons vu en 1945, un chenil de la Gendarmerie était installé à GRAMAT, dans le Lot.
Un second chenil central était installé pour l'Afrique du Nord et il était installé à Alger.
A cette époque les chenils centraux étaient rattachés aux Corps sur le territoire desquels ils étaient implantés.
Circonscription régionale de gendarmerie Midi-Pyrénées à Toulouse jusqu'au 9/12/1971, pour le chenil central de GRAMAT.
10ème légion de Gendarmerie Départementale à Alger, jusqu'à l'indépendance pour le chenil central d'Alger
Le 1er janvier 1972, le chenil central de GRAMAT était rattaché au commandement des écoles de la gendarmerie à MAISONS-ALFORT.
A la même époque le Centre pris l'appellation de École de Sous-Officier de la Gendarmerie - Centre de Formation des Maîtres de Chien de la Gendarmerie.
Le 1er Janvier 1997, l'école pris l'appellation de Centre National d'Instruction Cynophile de la Gendarmerie.
LES SPÉCIALITÉS
La Gendarmerie à d'abord utilisé des chiens policiers, des chiens de montagne ou d'avalanche, des chiens de garde et de patrouille.
En règle générale, ceux-ci étaient:
Pour les chiens policiers:
Bergers Allemands
Bergers Belges (Gronendael ou Malinois)
Bergers Français (Briard, Beauceron)
Bergers Franco-Belge (Bouvier des Flandres
Quelquefois des Dobermann ou des Dogues Allemands.
Pour les chiens de montagne:
Chiens des Pyrénées (montagnards ou bergers)
Saint-Bernard.
Quelquefois des bergers allemands, des chiens esquimaux ou des Samoyèdes.
La tendance était de réserver l'exclusivité aux chiens de race bergers allemands en ce qui concernait les chiens de police.
DOTATION
II y avait un chien policier par compagnie de Gendarmerie départementale (en principe à la brigade du chef-lieu de compagnie), sauf quelques exceptions motivées par des circonstances particulières. Un chien de montagne était affecté dans les brigades de haute montagne. Des chiens étaient également en service dans la Gendarmerie mobile, dans les unités désignées par le commandement.
En 1970, la Gendarmerie possédaient 270 chiens. Toutefois, dotation et mise en service ne signifiant pas pour autant réussite, on se heurta au départ à la méfiance et aux réticences du personnel. Il y a méfiance et réticences chaque fois que des idées et des méthodes nouvelles viennent bousculer la routine. Il y avait donc ceux qui étaient pour et ceux qui étaient contre les chiens. Les détracteurs avaient pour eux les faibles pourcentages de positifs obtenus eu égard au nombre d'interventions.
CHENIL CENTRAL
ESOG-CFMG puis CNICG
A cette époque, on employait mal les chiens et l'on attendait tout d'eux, chaque mise en piste devait nécessairement amener la découverte du malfaiteur et l'échec de l'affaire était immédiatement inscrit en lettres rouges dans la colonne des interventions négatives imputables au chien.
Puis, l'expérience venant s'ajouter à l'inlassable dévouement des maîtres de chien et de leurs fidèles compagnons, on apprit à analyser méthodiquement les résultats, positifs ou négatifs, et à en tirer des enseignements. Les pourcentages, situés alors dans leur réel contexte, prirent leur véritable signification. I1 y eut une prise de conscience collective des utilisateurs et le chien acquit enfin droit de cité dans nos unités.
LE PRESENT
Aujourd'hui, beaucoup de gendarmes lui font confiance et le considère comme un précieux collaborateur aux possibilités inégalables en matière de flair. Les détracteurs existent toujours, mais cela est plus lié à une jalousie du spécialiste ou du technicien, heureusement ils sont peu nombreux et lorsque le chien trouve, ils deviennent souvent les plus ardents "promoteurs" de l'équipe.
L'AVENIR
L'avenir de la cynophilie en gendarmerie est intimement lié à la diversité des spécialités de la gendarmerie.
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