Dans leur déclaration aux policiers du 6 juin, les Aubert (les 2), ont dit avoir rattrapé le fuyard à la 304 coupé. M. Aubert se serait même adressé à l'individu et celui-ci lui aurait répondu.
Nous savons que dans ces déclarations des Aubert, manifestement il y a des choses qu'ils n'ont pas vécues, des choses qu'ils ont donc inventées.
En ce qui concerne l'altercation et la réponse de l'individu, qu'en est-il exactement.
Dans le dossier, il est un document qui fait état de l'altercation et de la réponse de Ranucci.
C'est le rapport des psys.
Dans ce document, en ce qui concerne l’altercation nous trouvons :
Citation :
Après l’accident, le type m’a arrêté et m’a dit « ne faites pas l’idiot » en me voyant partir sur le talus avec la fillette…et je lui ai répondu « j’arrive tout de suite ».. Après je ne me souviens pas de ce qui s’est passé avec l’enfant.
Là, il est clairement fait état d'une conversation entre Aubert et Ranucci.
Citation :
Une roue frotte contre la carrosserie, il faut s’arrêter, et aussitôt le voilà rejoint par les poursuivants. Il réussi à les éloigner en promettant de revenir sur les lieux de l’accident mais il fuit à pied avec l’enfant.
Pour les psys cette conversation est « acquise » et ils l'exploitent
Citation :
Si, au terme de cette accumulation, l’inculpé a littéralement perdu le contrôle de ses actes, il pouvait au stade précédent, mettre fin à cette escalade, d’abord en ramenant l’enfant plus tôt chez elle, puis en s’arrêtant au moment de l’accident, acceptant alors de prendre ses responsabilités, ce donc il n’avait pas eu le courage, enfin en répondant à l’invite de Mr Aubert qui l’avait rejoint sur la route.
Là aussi, pour les psys, la conversation a réellement existé.
Maintenant si nous regardons les notes manuscrites prises par les psys, notes à partir desquelles, ils ont écrit le rapport, nous trouvons ceci:
Nous pouvons lire:
Citation :
le type l'a arrêté - ne fait pas l'diot, et .
j'ai répondu "j'arrive tout de suite"
lui ne s'en souvient pas.
Si lui ne s'en souvient pas (3eme ligne), c'est que ce qui est écrit au dessus n'est pas de lui, mais plutôt suggéré par les psys qui eux ont trouvé cela dans le dossier dans les dépositions des Aubert.
La première ligne confirme cette hypothèse.
"le type
l'a arrêté", ce n'est pas Ranucci qui parle.
Les psys ont donc, sur ce point, indiqué des choses fausses dans leur rapport.
Le rapport des psys « corrigé », ne nous permet pas de savoir si l'altercation a eu lieu ni si Ranucci a répondu ou pas.
L'information, il faut aller la chercher ailleurs.
Nous la trouvons dans l'article de journal qu'Alex Panzani (L'Humanité) écrira dans la soirée du 5 juin et qui sera publié dans la matinée du 6 juin.
Il y fait état de ce que Aubert lui a déclaré:
Citation :
Lui criant : « Revenez monsieur, ce n’est pas grave, vous n’avez occasionné que des dégâts matériels sans gravité »
A ces appels, l’homme qui venait de disparaître dans le fourré ne répondait pas.
Nous pouvons donc dire que s'il est (peut être) possible que Aubert ai interpellé Ranucci, celui ci ne lui a pas répondu.
Maintenant, regardons ce que les Aubert ont déclaré aux policiers:
A Aubert :
Citation :
Bien que je ne le voyais pas à cet instant, car il m’était caché, j’ai crié à haute voix, à son intention : « Monsieur revenez, vous n’avez qu’un accident matériel, n’aggravez pas votre cas en prenant la fuite. » Cet individu m’a alors répondu les paroles suivantes : « D’ACCORD, PARTEZ, JE REVIENDRAI »
Aline Aubert :
Citation :
Puis mon mari a fait demi-tour, il s'est arrêté à nouveau devant le véhicule, a relevé le numéro et a crié par la portière à l'adresse du chauffeur qui avait disparu: "Reviens, ne fais pas l'imbécile, il ne s'agit que d'un dégât matériel." Je n'ai pas entendu ce que l'homme a répondu, mais mon mari m'a fait savoir que l'individu lui avait dit: " Filez, je
viens".
Les Aubert disent bien, tout les deux, que l’individu leur a répondu.
Voilà bien une preuve que les Aubert ont décidé ensemble de ce qu’il fallait dire aux policiers.
Voilà donc un mensonge de plus, dans leur déclaration faite aux policiers.