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Message non luPosté :10 août 2006, 23:19 
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Et on ne peut s'empêcher de penser que c'est exactement ce qui dirait quelqu'un qui ne se souviendrait de rien mais qui, devant tant de preuves accablantes contre lui, a fini par se rendre à l'évidence.
C'est bien comme celà que je vois les choses aussi. Pour que lui même arrive à se convaincre, il faut quand même que "des éléments du puzzle" se trouvent dans sa mémoire. Quand il s'arrête sur la RN 8bis, il a bien vu la voiture des Aubert, il a bien escaladé le talus. Il a parler avec A. Aubert. Cela, il n' a pas voulu en parlé, ni aux gendarmes de Nice, ni aux policiers, au cours des premières heures d'intérrogatoire, mais c'est quand même danss sa mémoire.
Et puis on lui a peut être dit que l'arme du crime était un couteau à cran d'arrêt et un couteau comme celà, il en a un.
Citation :
C'est ce que dirait quelqu'un qui a eu un passage à vide. Qu'il soit complètement innocent ou qu'il ait tué dans l'affolement.
Je ne crois pas qu'il ai eu un passage à vide. Comme vous dites, il se rend à l'évidence que ce peut être lui, mais s'il est innocent, "il lui manque un bout du film".

Petit à petit, "il refera surface" et reviendra sur ses aveux. Il y a une chose qu'il croira jusqu'à sa mort, c'est que le couteau ai pu être retrouvé sur ses indications.
Citation :
Je sais bien que ce ne sont que des paroles, mais tout de même, s'il est coupable, il est très fort !
Comment imaginer alors, s'il est coupable, que quelqu'un d'aussi fort, d'aussi calculateur, n'ai pas (comme l'a écrit Bruno), chercher à enlever le corps et le couteau, puisque tant de témoins l'avaient vu dans le secteur.

Cette phrase serait logique dans les 2 cas suivants :

1. il est complètement innocent, se souvient de l'accident et de la fuite, puis est tombé dans l'inconscience et n'a repris ses esprits que dans la galerie (autrement dit, la version des faits qu'il donne serait vraie). Puis, pressé par les policiers qui lui assurent que tout le monde l'a vu, que c'était son couteau, que son pantalon est taché de sang, etc., il finit par admettre que, même s'il n'en a aucun souvenir, ça ne peut être que lui, c'est "o-bli-ga-toi-re-ment lui" !


2. Il est coupable, il a bien tué la petite (probablement dans un moment d'affolement suite à l'accident) mais ne s'en souvient sincèrement pas. Ensuite, même scénario (les policiers le pressent, le matraquent de certitudes, etc.) et il admet son crime.
Est-il vraiment possible d'oublier un tel acte ? Sincèrement, j'ai du mal à me l'imaginer. N'ayant jamais été ivre de ma vie, j'ignore si l'alcool peut rendre inconscient et amnésique à ce point. J'ai entendu dire que oui. Je ne sais pas.


S'il est coupable et le sait parfaitement, par contre, je trouve cette phrase hautement improbable. J'ai du mal à croire qu'un coupable qui se sait coupable puisse avoir cette réaction.

Bien sûr, on peut aussi considérer que cette phrase est d'une suprême habileté : il aurait précisément choisi d'avoir une réaction invraisemblable chez un coupable pour qu'on puisse penser qu'il est innocent. Mais je n'y crois pas, c'est trop subtil, cela demanderait un sang froid de tueur à gage chevronné, surtout après avoir été harcelé des heures par la police. C'est un scénario de polar, et cela ne cadre absolument pas avec la maladresse dont il a fait preuve par ailleurs tout au long de l'affaire.


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Message non luPosté :10 août 2006, 23:55 
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Moi je ne disait ca que parce que je considere que le bourreau,en tant que bourreau,il n'a pas de cas de conscience.
Il est payé pour tuer les gens,qu'ils soient innocent ou non,ca ne depend pas de lui,si vous me suivez...tout ca n'est pas tres moral mais bon,c'etait comme ca.
Les avocats eux sont moins objectifs parce qu'ils ont une responsabilité la dedans.
Je ne dis pas que c'est de leur faute ni que ca prouve qu'ils mentent,je dis simplement qu'eux et le bourreau n'ont pas le meme interet a faire ces declarations.

Je pense que même le bourreau a plus intérêt à se dire et à accréditer l'idée qu'on a tué un coupable plutôt qu'un innocent.

J'aurais tendance à croire, comme je l'ai dit, qu'il n'a probablement pas entendu la phrase de CR. Mais même s'il l'avait entendue, je ne l'imagine pas déclarant tranquillement à un journaliste venu l'interviewer qu'un de ses "clients" avait protesté de son innocence jusque devant la guillotine. Je pense que s'il avait entendu cette phrase, il aurait préféré la garder pour lui.

Je suis persuadée qu'un bourreau a besoin de croire une bonne fois pour toute dur comme fer que la justice ne peut se tromper.


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Message non luPosté :11 août 2006, 00:25 
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En tout état de cause, que Ranucci ait ou non prononcé cette phrase (Réhabilitez-moi !) n'enlève rien au fait qu'il ait dit, déclaré, pleuré son innocence tout au long de son parcours de sa cellule jusqu'au dernier moment de sa vie. Et cela personne n'est venu le contredire !!!

_________________
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Message non luPosté :11 août 2006, 12:36 
Danou a écrit :
"Mais, contrairement à vous et moi, il ne peut, en tant qu'avocat de CR, se permettre de le dire. Alors, il biaise, il s'en tire comme il peut.
Dans le livre de Gilles Perrault, on a l'impression que Jean-François LeForsonney, bien que décidé à faire son travail au mieux des possibilités, a été convaincu de la culpabilité de CR jusqu'au témoignage Mattéi."

C'est effectivement très probable, puisuqe absolument personne ( hormis sa mère ) ne doute de sa culpabilité, surtout de vant les " preuves accablantes " fournies par la police.
Mais ce que j'aimerai entendre de la part de JF Le Forsonney, c'est une tentative d'analyse de la personnalité de Ranucci.
C'est vrai que dans l'ensemble nous n'avons la plupart du temps que sa mère pour nous en apprendre un peu plus sur lui, mais il faut bien avouer que ça peut etre un témoignage forcément peu objectif, alors qu'un " oeil " extérieur, quelqu'un qui l'a cotoyé en tete a tete comme son avocat et ce pendant 2 ans, s'est obligatoirement fait une idée sur sa personnalité.
Le sentait il sincère ? Meme si c'est évidemment très difficile à juger on peut ressentir si quelqu'un est fourbe et sournois ou bien à l'inverse s'il est un peu naif et perdu, il me semble.
Et ça, je ne crois pas l'avoir entendu en parler, ou alors peut etre dans des conférences qu'il a donné sur cette affaire, mais en tout cas pas dans les différents reportages ou interwiew que l'on connait.


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Message non luPosté :12 août 2006, 02:27 
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Cette phrase serait logique dans les 2 cas suivants :

1. il est complètement innocent, se souvient de l'accident et de la fuite, puis est tombé dans l'inconscience et n'a repris ses esprits que dans la galerie (autrement dit, la version des faits qu'il donne serait vraie). Puis, pressé par les policiers qui lui assurent que tout le monde l'a vu, que c'était son couteau, que son pantalon est taché de sang, etc., il finit par admettre que, même s'il n'en a aucun souvenir, ça ne peut être que lui, c'est "o-bli-ga-toi-re-ment lui" !
D'accord.
Citation :
2. Il est coupable, il a bien tué la petite (probablement dans un moment d'affolement suite à l'accident) mais ne s'en souvient sincèrement pas. Ensuite, même scénario (les policiers le pressent, le matraquent de certitudes, etc.) et il admet son crime.
Est-il vraiment possible d'oublier un tel acte ? Sincèrement, j'ai du mal à me l'imaginer. N'ayant jamais été ivre de ma vie, j'ignore si l'alcool peut rendre inconscient et amnésique à ce point. J'ai entendu dire que oui. Je ne sais pas.
J'ai été ivre deux fois au point d'avoir un trou de mémoire. La fois où ça a duré le moins longtemps (une demi-heure, peut-être, ou quelques minutes, ou une heure, je ne sais pas), c'était en boîte de nuit, et on m'a raconté que j'avais attrappé une amie d'enfance par le col et l'avait insultée. Je précise que je n'avais jamais eu de dispute avec elle auparavant. J'ajoute que je n'ai absolument aucun souvenir de ce moment. On me l'a raconté, on m'a vu. C'est obligatoirement moi. Ça n'est pas un meurtre, mais si on m'avait dit que j'avais donné un coup de couteau à cette personne, j'aurais bien été obligé de le croire, surtout si on m'avait présenté témoins et preuves. Par contre, j'aurais parlé de cette cuite depuis le premier instant pour tenter de me défendre. Je ne me serais pas contenté de dire : je ne me souviens de rien. C'est pourquoi, s'il est coupable, je penche plutôt pour votre autre hypothèse, celle à laquelle vous ne croyez pas du tout :
Citation :
S'il est coupable et le sait parfaitement, par contre, je trouve cette phrase hautement improbable. J'ai du mal à croire qu'un coupable qui se sait coupable puisse avoir cette réaction.

Bien sûr, on peut aussi considérer que cette phrase est d'une suprême habileté : il aurait précisément choisi d'avoir une réaction invraisemblable chez un coupable pour qu'on puisse penser qu'il est innocent. Mais je n'y crois pas, c'est trop subtil, cela demanderait un sang froid de tueur à gage chevronné, surtout après avoir été harcelé des heures par la police. C'est un scénario de polar, et cela ne cadre absolument pas avec la maladresse dont il a fait preuve par ailleurs tout au long de l'affaire.
En fait, il est très fort, et en même temps il ne l'est pas. Ça arrive. Vous parlez du sang froid du tueur à gages : lui, il garde son sang froid même quand il tue ; pas Ranucci.

Si Ranucci a tué dans un moment de panique, il a dissimulé le corps rapidement, s'est nettoyé, a caché l'arme, a peut-être caché son pull rouge. Quant à son pantalon, il n'a fait que le frotter avec une serviette, et s'est endormi (ou est resté prostré) avec. Après l'avoir sali de terre en tentant de se désembourber, il l'a mis dans son coffre. A partir de ce moment précis, il est entré dans le déni total. Il a effacé le meurtre de sa mémoire (de toute façon, le moment exact du meurtre était déjà flou). Il n'a rien fait pour rendre le contenu de sa voiture moins louche. Il ne retenait que l'accident... qu'il a cependant parfaitement caché à sa mère. Mais les policiers l'ont amené à se souvenir de qu'il ne voulait plus s'avouer à lui-même. Cela a duré trois semaines, puis il est retombé dans le déni. C'est la reconstitution qui l'y a amené. Mimer le meurtre lui était insupportable. Tout le reste, à la rigueur (enlèvement, fuite après l'accident, couteau caché), il voulait bien l'avouer, mais le meurtre, impossible. Il s'est persuadé qu'il n'avait pas pu commettre ce crime odieux, qui le dégoûtait au plus haut point. Il ne pouvait qu'être innocent. Il lui restait à comprendre comment c'était possible.


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Message non luPosté :12 août 2006, 09:43 
Citation :
Par contre, j'aurais parlé de cette cuite depuis le premier instant pour tenter de me défendre. Je ne me serais pas contenté de dire : je ne me souviens de rien.

En fait, il est très fort, et en même temps il ne l'est pas. Ça arrive. Vous parlez du sang froid du tueur à gages : lui, il garde son sang froid même quand il tue ; pas Ranucci.

Si Ranucci a tué dans un moment de panique, il a dissimulé le corps rapidement, s'est nettoyé, a caché l'arme, a peut-être caché son pull rouge. Quant à son pantalon, il n'a fait que le frotter avec une serviette, et s'est endormi (ou est resté prostré) avec. Après l'avoir sali de terre en tentant de se désembourber, il l'a mis dans son coffre. A partir de ce moment précis, il est entré dans le déni total. Il a effacé le meurtre de sa mémoire (de toute façon, le moment exact du meurtre était déjà flou). Il n'a rien fait pour rendre le contenu de sa voiture moins louche. Il ne retenait que l'accident... qu'il a cependant parfaitement caché à sa mère. Mais les policiers l'ont amené à se souvenir de qu'il ne voulait plus s'avouer à lui-même. Cela a duré trois semaines, puis il est retombé dans le déni. C'est la reconstitution qui l'y a amené. Mimer le meurtre lui était insupportable. Tout le reste, à la rigueur (enlèvement, fuite après l'accident, couteau caché), il voulait bien l'avouer, mais le meurtre, impossible. Il s'est persuadé qu'il n'avait pas pu commettre ce crime odieux, qui le dégoûtait au plus haut point. Il ne pouvait qu'être innocent. Il lui restait à comprendre comment c'était possible.
[/quote = "Danou"]

Citation :

Oui, ce que vous dites est vrai. Cette cuite pose de toute manière problème : pas un seul témoignage, spontané ou sollicité, du moindre patron ou serveur de bar. Guazzone et Rahou ne remarquent aucune odeur d'alcool chez RC. Est-ce que vous avez une idée approximative du temps qu'il faut pour que les relents d'alcool se dissipent ?.
Je ne sais que dire. Je sais que le déni existe mais ne suis ni psycholoque ni psychiatre. J'ignore si l'explication que vous donnez est possible. Ce serait un déni à éclipses, si je vous comprends bien. Je ne sais pas, je me sens dépassée..[/quote]


Modifié en dernier par Danou le 30 août 2006, 22:08, modifié 1 fois.

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Message non luPosté :13 août 2006, 01:25 
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Par contre, j'aurais parlé de cette cuite depuis le premier instant pour tenter de me défendre. Je ne me serais pas contenté de dire : je ne me souviens de rien.
Oui, ce que vous dites est vrai. Cette cuite pose de toute manière problème : pas un seul témoignage, spontané ou sollicité, du moindre patron ou serveur de bar. Guazzone et Rahou ne remarquent aucune odeur d'alcool chez Christian Ranucci. Est-ce que vous avez une idée approximative du temps qu'il faut pour que les relents d'alcool se dissipent ?
Disons que, si Guazzone sortait lui-même d'un repas bien arrosé, il ne devait pas être en mesure de remarquer quoi que ce soit. Par contre, Rahou, s'il est un musulman pratiquant et carbure au thé comme on peut le penser, aurait tout de suite remarqué une haleine chargée, je pense.

En combien de temps cela se dissipe-t-il ? Je ne sais. Si son dernier verre date du matin, je crois que c'est plus la fatigue que l'alcool qui le fait s'écrouler à midi et quart, et à 17 heures, il n'y paraît peut-être plus. Vêtements et cheveux peuvent sentir l'alcool, mais il s'est sûrement changé, et passé le visage et les cheveux à l'eau s'il en avait suffisamment, histoire de bien se réveiller.
Citation :
Je ne sais que dire. Je sais que le déni existe mais ne suis ni psycholoque ni psychiatre. J'ignore si l'explication que vous donnez est possible. Ce serait un déni à éclipses, si je vous comprends bien. Je ne sais pas, je me sens dépassée.
Le déni, c'est surtout le refus de repenser à un événement qu'on n'a absolument pas oublié, je crois. La mémoire fonctionne indépendamment de notre volonté. Tout est stocké. Cependant, il est plus ou moins facile, ensuite, de faire appel à ce qui est stocké. On peut sûrement se crisper sur un événement et, dès qu'un flash survient, décider de s'arrêter là, et de penser à autre chose. Le seul moment où on ne peut rien faire pour empêcher ça, c'est dans un rêve.

En admettant qu'il y ait déni dès le retour à la maison, Ranucci ne fait plus le moindre effort pour dissimuler des indices, etc. Il ne veut plus penser au meurtre, dont il ne garde de toute façon qu'un souvenir assez confus. Il ne se préoccupe plus que de trouver le moyen de faire réparer sa voiture sans que sa mère le sache.


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Message non luPosté :13 août 2006, 02:00 
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Dictionnaire Hachette :
"déni PSYCHAN Refus d'admettre une réalité perçue comme traumatisante."

Wikipedia :
"L'acte de déni refuse de prendre en charge certaines perceptions : un fragment, éventuellement important, de la réalité, se voit totalement ignoré ; la personne qui dénie se comporte comme si cette réalité n'existait simplement pas, alors qu'elle la perçoit."
"Le déni repose sur le principe de plaisir. La réalité cause de déplaisir est niée afin de préserver une excitation minimale du psychisme - tout ce qui pourrait causer de l'insatisfaction se voit refuser la prise en charge."


Dans l'hypothèse où Ranucci est coupable et entre dans le déni, il n'a rien oublié, mais il refuse totalement d'y repenser, car cela lui cause un traumatisme (n'oublions pas qu'il n'est pas un assassin de sang froid... le meurtre est une tragédie pour lui aussi ; il n'a pas tué par haine, mais par peur). Il est même probable que le déni se renforce pendant le retour à Nice, car il lui faut rouler longtemps, seul, et repenser au meurtre risque de lui faire perdre sa concentration et sortir de la route. Pour manger et dormir, ensuite, il n'a pas de mal, car il est affamé et épuisé. Ensuite, au matin, la moindre image qui revient, il la chasse, car elle l'épouvante.

Par contre, les policiers peuvent obtenir ses aveux. Il leur faut pour cela briser la barrière du déni. S'ensuit un traumatisme. Il faut alors le rassurer, lui confirmer qu'il n'est pas un salaud, qu'il n'a pas voulu faire ça, etc. De toute façon, c'est mieux pour lui d'avouer, car il se libère, ce qui lui évitera d'avoir à repousser éternellement ces images qui reviennent sans cesse.

S'ensuit une période de trois semaines pendant lesquelles il se libère de ses démons (aveux réitérés devant le juge et les psychiatres, attitude résignée devant ses avocats).

Quand vient le jour de la reconstitution, il se retrouve face aux images du meurtre, qui reviennent en force, alors qu'il croyait s'en être débarrassé. Ce nouveau traumatisme est insupportable. Il ne peut plus accepter cette idée. Il entre à nouveau dans le déni, et n'en sortira plus. Au contraire : au bout d'un certain temps, il est tellement enfoncé dans le déni qu'il lui est totalement impossible d'en sortir.


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Message non luPosté :13 août 2006, 10:48 
Marc D :

A propso du déni

Dictionnaire Hachette :
"déni PSYCHAN Refus d'admettre une réalité perçue comme traumatisante."

Wikipedia :
"L'acte de déni refuse de prendre en charge certaines perceptions : un fragment, éventuellement important, de la réalité, se voit totalement ignoré ; la personne qui dénie se comporte comme si cette réalité n'existait simplement pas, alors qu'elle la perçoit."
"Le déni repose sur le principe de plaisir. La réalité cause de déplaisir est niée afin de préserver une excitation minimale du psychisme - tout ce qui pourrait causer de l'insatisfaction se voit refuser la prise en charge."

C'est intéressant comme approche sur le plan psychologique.
Je suis certain que ça s'applique très bien à certains criminels mais dans le cas de Ranucci, il me semble qu'il y a des incohérences.

Qu'il rejette tout ce qui se rattache au meurtre parce que trop traumatisant, je veux bien.

Mais est il possible d'avoir le déni sélectif ?

c'est à dire, il nie le meutre, soit,
il se débarasse du couteau, parfait il est dans le déni.

mais pour le reste ?
Il n'y aurait donc plus de déni, plus de traumatisme quand il laisse dans son coffre le pantalon "inondé" de sang et par contre à nouveau du déni quand il nettoie la chemisette ?

Il me semble que c'est bien incohérent comme déni.


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Message non luPosté :13 août 2006, 11:02 
Citation :
Marc D :

A propso du déni

Dictionnaire Hachette :
"déni PSYCHAN Refus d'admettre une réalité perçue comme traumatisante."

Wikipedia :
"L'acte de déni refuse de prendre en charge certaines perceptions : un fragment, éventuellement important, de la réalité, se voit totalement ignoré ; la personne qui dénie se comporte comme si cette réalité n'existait simplement pas, alors qu'elle la perçoit."
"Le déni repose sur le principe de plaisir. La réalité cause de déplaisir est niée afin de préserver une excitation minimale du psychisme - tout ce qui pourrait causer de l'insatisfaction se voit refuser la prise en charge."

C'est intéressant comme approche sur le plan psychologique.
Je suis certain que ça s'applique très bien à certains criminels mais dans le cas de Ranucci, il me semble qu'il y a des incohérences.

Qu'il rejette tout ce qui se rattache au meurtre parce que trop traumatisant, je veux bien.

Mais est il possible d'avoir le déni sélectif ?

c'est à dire, il nie le meutre, soit,
il se débarasse du couteau, parfait il est dans le déni.

mais pour le reste ?
Il n'y aurait donc plus de déni, plus de traumatisme quand il laisse dans son coffre le pantalon "inondé" de sang et par contre à nouveau du déni quand il nettoie la chemisette ?

Il me semble que c'est bien incohérent comme déni.
Oui, le coup du pantalon, c'est ce qui résiste en moi, rien à faire.


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Message non luPosté :13 août 2006, 15:11 
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Citation :
C'est intéressant comme approche sur le plan psychologique.
Je suis certain que ça s'applique très bien à certains criminels mais dans le cas de Ranucci, il me semble qu'il y a des incohérences.

Qu'il rejette tout ce qui se rattache au meurtre parce que trop traumatisant, je veux bien.

Mais est il possible d'avoir le déni sélectif ?

c'est à dire, il nie le meutre, soit,
il se débarasse du couteau, parfait il est dans le déni.

mais pour le reste ?
Il n'y aurait donc plus de déni, plus de traumatisme quand il laisse dans son coffre le pantalon "inondé" de sang et par contre à nouveau du déni quand il nettoie la chemisette ?

Il me semble que c'est bien incohérent comme déni.
Qui vous dit que la chemisette est tachée de sang ?

Le pantalon : il le frotte avec sa serviette, puis, plus tard, il frotte à nouveau les taches avec de la terre. Au moment où il se décide à demander de l'aide, il met son pantalon gris, et jette le pantalon bleu dans le coffre... A partir de ce moment, ce pantalon est oublié, évacué. Il ne peut même plus y penser. Sinon, les images du meurtre lui reviendraient.

La chemisette : elle n'est pas son vêtement du meurtre. A ce moment, il portait probablement un polo, qu'il a jeté. S'il n'a pas avoué ce qu'il en a fait, c'est tout simplement parce que... on ne le lui a pas demandé. Ensuite, il enfile une chemisette, qui sera tachée un peu près du col en raison de tous ses efforts.


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Message non luPosté :13 août 2006, 15:22 
Marc D

"Le pantalon : il le frotte avec sa serviette, puis, plus tard, il frotte à nouveau les taches avec de la terre. Au moment où il se décide à demander de l'aide, il met son pantalon gris, et jette le pantalon bleu dans le coffre... A partir de ce moment, ce pantalon est oublié, évacué. Il ne peut même plus y penser. Sinon, les images du meurtre lui reviendraient. "

C'est cela oui !!

C'est bien ça donc, parfois il est lucide et puis parfois non.

Je vous rappelle que l'accusation dit qu'il y avait des grosses taches de sang épaisses sur ce pantalon donc il ne pouvait pas ne pas les voir si c'est le cas


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Message non luPosté :13 août 2006, 15:32 
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Tout est déjà expliqué dans mon message.


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Message non luPosté :17 oct. 2006, 16:22 
En lisant " autopsie d'une imposture " de G.Bouladou, je tombe sur le passage ou Ranucci est interrogé par les psychiatres.
Et là , meme s'ils réitêre ses aveux, il y a quand meme comme un bémol.
Je cite :
"Puis devant les questions et sollicitations successives relevant les erreurs ou les dérobades il reprend ASSEZ ETONNAMMENT :
Je leur ai dit que j'étais parti le samedi. En fait, en réfléchissant ET EN M'EN TENANT A LA VERSION OFFICIELLE, je n'ai fait que passer à  Salernes mais je n'y ai pas dormi...oui...je m'en souviens...".

J'ai mis en majuscule ce qui parait étrange, a savoir que Ranucci parle de version officielle dans ses aveux. C'est a dire qu'il les confirme, il ne revient pas dessus, mais il y met un bémol il parle de version officielle.
Pour moi ça revient à  dire qu'il a accepté comme la vérité ce qu'on lui a présenté mais que justement ce n'est pas sa propre version.
Ca n'en fait pas un innocent pour autant parceque je pense que s'il a effectivement tué Marie Dolores c'est sur un coup de folie et il peut etre a ce moment là  dans le déni de son geste, mais ça confirme le fait que peut etre il ne simule pas les trous qu'il peut avoir.
D'autant plus que cette version officielle se rapporte a la fameuse nuit passée a Salernes dont on sait maintenant avec certitude qu'elle n'a jamais existé puisqu'il l'a passé a Marseille.
D'ailleurs meme Gérard trouve qu'il parle " étonnament " d'une version officielle !


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Message non luPosté :17 oct. 2006, 19:16 
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Citation :
D'autant plus que cette version officielle se rapporte a la fameuse nuit passée a Salernes dont on sait maintenant avec certitude qu'elle n'a jamais existé puisqu'il l'a passé a Marseille.
On ne sait rien de tout ça, puisque :

1) le témoignage de Moussy est tardif ; il est donc difficile d'être sûr de la date de l'événement qu'il décrit (si le 5 juin Spinelli dit qu'il "pense" que ce qu'il a vu s'est déroulé le 3 juin, que dire de Moussy ?) ;

2) il ne correspond pas à  l'homme dont Alessandra aurait parlé à  Perrault (propriétaire du chien qui se manifeste tardivement d'un côté, simple témoin que les policiers retrouvent rapidement de l'autre) ;

3) être à  20 h 30 à  Marseille n'empêche pas de passer la nuit à  Salernes.

Il faut également rappeler que, dans ces aveux aux psychiatres, il y a : "Je leur ai dit que j'étais parti le samedi" ; la "version officielle", c'est peut-être celle qu'il a servie aux policiers, et non le contraire.

Il dit aussi : "J'ai passé la premiêre nuit à  Salernes." Intéressant. ;)


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