Citation :
Dans son livre "Plus jamais d'échafaud", dont un chapitre était consacré à l'affaire Ranucci, Maurice Perisset écrivait: "On sait aujourd'hui que Ranucci n'a jamais narré l'enlèvement, se contentant de répondre par oui aux suggestions des policiers. "Tu as fait ça? - Oui". "Tu es passé à cet endroit? - Oui". "Tu as alors dit ça? - Oui". Comme si, brusquement, une sorte de connivence involontaires'était instaurée entre policiers et accusé, comme si s'était déclenché chez celui-ci un brusque réflexe de conservation, comme si, avouant le meurtre, Ranucci cherchait en fait à dissimuler autre chose. Quoi? On se pose avec angoisse la question".
J'ignorais cette précision sur les aveux et je ne sais donc si elle crédible. Si l'un d'entre vous en sait plus, qu'il n'hésite pas.
Ce qui est, en tout cas, surprenant c'est que Mathieu Fratacci, citant l'ouvrage de Perisset dans "qui a tué Christian Ranucci", se contente de réfuter les propos de ce dernier disant que Christian Ranucci avait passé la nuit du 2 au 3 juin dans les bars de Marseille, mais ne le dément aucunement sur la non narration par l'accusé de l'enlèvement. Peut-on en conclure que l'affirmation de l'auteur soit vraie?
Si c'est le cas, cela remet totalement en cause la crédibilité des aveux, bien sûr, mais surtout du croquis dessiné par Ranucci, que les enquêteurs prenaient pour l'une des preuves irréfutables de sa culpabilité.
Malheureusement, tout ceci n'est, une fois de plus, que supposition et l'on ne connaîtra probablement jamais dans quelles circonstances les aveux ont été faits.
Le POR page 124, c'est Maître le Forsonney qui parle : "C'était hallucinant, véritablement hallucinant. Même les aveux, vous savez, je n'ai jamais entendu d'aveux dans le sens d'un récit cohérent, avec un début et une fin. Car il ne parle pas Ranucci, dès qu'on sort des détails accessoires ; il se contente de dire : "oui... oui... oui..." Le juge lui posait des questions et il répondait - quand il répondait - par des monosyllabes et des hochements de tête. Ensuite le juge dictait à son greffier des phrases bien construites dont l'ensemble formait évidemment un récit cohérent. ATtention, je ne suis pas en train d'insinuer qu'on lui a fabriqué des déclarations ! Je dis qu'il a toujours suivi le canevas des premiers aveux, que le juge demandait : "vous avez bien fait ceci, cela ?" et qu'un inculpé prostré se bornait à répondre "oui, oui" Mais je vous assure que le texte dicté par le juge au greffier prend, du simple fait qu'il est construit, une force de conviction qu'on n'éprouvait pas du tout en écoutant Ranucci lâcher ses acquiescements avec l'air de quelqu'un que tout cela ne concerne absolument pas."