Fratacci indique dans "son" livre :
Citation :
Je travaille avec mon coéquipier Pierre Grivel, Daniel Pellegrin et le responsable d'enquête Jules Porte. Celui-ci est un vétéran de la police. Il a été abusivement dépeint comme « un colosse » capable de briser les plus durs, d'arracher des aveux aux plus récalcitrants. On a brossé de lui un portrait repoussant. En fait, il mesure 1 m 68, ce qui n'est pas la taille d'un colosse et il n'a rien d'une brute épaisse et, au contraire, il possède des qualités humaines peu communes.
Une deuxième équipe de la brigade criminelle, composée de Cannonge, Agdaian, Gonneau, Venys, Gomez et Baudouin, soutient la première. Nous nous relayons. Le commissaire principal Gérard Alessandra supervise les opérations.
Soit une première équipe de 4 et une seconde de 6, + Alessandra ...
Puis :
Citation :
Christian Ranucci se repose jusqu'à 8 h 30. On va le chercher dans sa cellule. Vers 9 h, l'interrogatoire recommence. Les deux équipes se relaient. Toute la matinée se passe entre les auditions, les confrontations, les examens médicaux, les temps de repos. La séance est interrompue par la visite du juge d'instruction, puis par celle de deux médecins qui auscultent Ranucci et contrôlent son état physique.
Tout est normal.
En fait, il y a eu plusieurs visites médicales. La première, le soir même, afin de montrer qu'il se trouvait en bonne condition et n'avait pas subi de mauvais traitements. Il s'agissait d'une grosse affaire et nous avons pris toutes les précautions. Le médecin n'a découvert aucune trace de coups sur Ranucci. Plus tard, lorsque nous avons fait procéder à l'analyse du pantalon taché de sang, Ranucci a pensé s'en tirer en expliquant qu'il avait une plaie à la jambe et que celle-ci avait saigné. Nous avons donc fait revenir le médecin légiste pour qu'il constate la présence, à hauteur de la poche, d'une plaie ayant occasionné les saignements abondants à l'origine des taches. Il n'y en avait pas.
Ranucci nous avait mené en bateau, non sans quelque naïveté. Il aurait dû se douter que nous procéderions à un examen. Je crois qu'il a réagi spontanément en disant ce qui lui venait à l'esprit pour parer le coup. Inventer une blessure était la seule explication logique. Il n'a pas réfléchi davantage. Je suppose qu'il n'était pas en possession de tous ses moyens. II était ébranlé de se trouver aux prises avec la police pour la première fois de sa vie. Il n'avait encore rien avoué. Mais le crime avait été commis et il devait peser lourd sur sa conscience.
A midi, on descend Christian Ranucci dans les geôles de l'Evêché pour qu'il y prenne son déjeuner. Il est environ 13 h 30 lorsqu'il en remonte. Les auditions reprennent à 14 h. C'est au cours de cette seconde partie que nous le présentons une nouvelle fois aux époux Aubert. Cette seconde confrontation a raison de sa résistance. Il craque. Il est 16 h.
Bref tout se passait le plus normalement du monde ... Juste 11 personnes pour l'interroger qui étaient très attentionnées : le laissaient se reposer, lui apportaient à manger (cf. Grivel) + cigarettes ...
J'ai tendance à penser la même chose de ça et des propos de Grivel dans le Droit de savoir : très édulcoré ... J'espère que Jean-François Le Forsonney nous apportera des détails sur "CR le 7 juin" et sur la "reconstitution" du 24 juin ...