Citation :
Mais comment faire un plan en vue de dessus avec des bâtiments ? à moins de sortir de son corps comment connaître la forme du bâtiment ? le bâtiment prétendument dessiné par Ranucci aurait très bien pu être en forme de "T", pourquoi dessiner un rectangle ? c'est pour ça que je disais que le plan en vue subjective (ce que j'appelais en perspective) est bien plus naturel. D'ailleurs si on en croit Perrault le plan dans le dossier ne parlait pas aux habitants du quartier.
Il est bien évident qu'un ravisseur, CR pour l'accusation, ne pouvait connaître la forme exacte du bâtiment, sauf à y être déjà allé.
Ceci dit, vu du bas de l'impasse, cet immeuble semble tout à fait se profiler en longueur. Et cela semble suffisant pour les enquêteurs !!!?
Mais bon, vous savez, nous savons... que les proportions sont trop justes et c'est suffisant pour comprendre que ce croquis n'est pas de lui (sauf rajouts de sa main après coup et pour valider la chose côté instruction, genre "qui monte" etc...), donc au moins pour l'immeuble et pour cette drôle de flèche incongrue qui reprend l'angle exact du trottoir.
Par ailleurs si vous faites le plan de votre quartier pour guider quelqu'un qui souhaite vous rendre visite, ce que vous dessinerez s'apparentera plus à un schéma. Vous tracerez des repères, des axes... Et en aucun cas votre "oeuvre" n'égalera celle d'un cartographe, bien sûr. Le vrai croquis de CR devait être un vrai brouillon très incertain. Tout au plus un vague rectangle en hauteur à gauche, bordé d'une rue à droite... et d'herbe encore + à droite.
Et tiens, cette histoire d'herbe, j'ai un gros doute, les bâtiments de droite qu'on voit aujourd'hui rue des Linots semblent être anciens. Alors de l'herbe... ça a été vérifié avec un plan de l'époque ?
Quant à ce que dit Perrault, je veux bien, mais il n'a même pas discerné qu'il y avait concordance parfaite pour les proportions de l'immeuble... ? (Et le coup du platane ne prouve rien. Un ravisseur est à l'affût de ce qui peut faire échouer ses plans, non ? Se méfie-t'il d'un platane ? D'un camion de pizzaiolo oui, bien plus. Mais ne pas le dessiner est-ce une preuve ? Pas forcément. Donc il faut chercher plus loin. Et je vous ai rappelé l'emplacement de la voiture selon JB Rambla, des années après. Ceci dit, pourquoi CR a-t'il dessiné un plan ? Je doute fort que l'idée soit venue de lui. Pour leur prouver qu'il était coupable ? Ça voudrait dire que les enquêteurs auraient eu un doute ? Bof.
S'il était innocent, il pensait que ça pouvait l'exonérer de l'enlèvement !?
Donc le fait qu'il "trace" un plan reste un peu énigmatique. La seule chose qui est certaine, c'est que ça se passe après la non-reconnaissance par JB et Spinelli.)
Pour ce qui est des habitants à qui Perrault a (ou aurait) montré ce plan, on comprend facilement qu'ils puissent ne pas reconnaitre leur quartier, vu que cette cité ne se compose justement pas que d'un seul immeuble en longueur, il y a celui en L inversé (où habite d'ailleurs la famille Rambla) et les 2 forment un tout avec comme une grande cour et en effet cette cour étant centrale a toute son importance dans la vie de quartier.
Bref, je dis juste que selon mon hypothèse, ce plan aurait existé bien avant qu'ils ne le flanquent sous le nez de Ranucci, et qu'ils ne savaient pas que leur collègue l'avait (en partie) décalqué.
S'ils ont osé le lui attribuer, c'est parce qu'en disant "ben oui, c'est le croquis que je viens de faire", ils pensent enfin avoir la preuve que CR est bien allé sur les lieux. Et j'ai bien dit que c'était ou ce serait sacrément malhonnête (pour ne pas dire plus), même si je l'ai écrit autrement ds mon message précédent.
Si l'autre bâtiment avait été représenté, Ranucci se serait sans doute rendu compte que ça ne collait pas !?
D'où mon idée que ce qu'il aurait d'abord dessiné était peut-être une rue ds un quartier très proche de Saint-Marcel et où il se serait trouvé lundi matin. Avec beaucoup d'herbe à droite, d'ailleurs.
Par exemple, dans l'hypothèse où il était innocent, comment pouvait-il savoir où la petite fille avait été enlevée, il pouvait très bien croire que l'enlèvement avait eu lieu ds cette rue !? On ne l'a pas mis devant un plan pour lui expliquer le topo. Et s'il n'y avait qu'un immeuble en longueur dans "sa rue", cette confusion était possible puisque Ste-Agnès était aussi représentée avec un bâtiment unique et pas un ensemble.
Maintenant... ds le cas d'un plan-croquis-policier (pour enquête de proximité ou auditions de témoins), l'autre bâtiment aurait dû être représenté !? Là c'est à priori plus épineux, je le reconnais.
Mais calquer ce plan en supprimant le bâtiment arrière est + simple que sortir un pantographe, et mon hypothèse reste la même.
(Je ne sais pas s'il avait déjà avoué l'enlèvement à ce moment là.)
Est-ce que l'original de ce doc (celui signé par CR) existe encore ? Ce serait intéressant par exemple de connaître le type de papier. Papier pelure ? C'était courant à l'époque et très utilisé quand on tapait à la machine, et c'était assez translucide, perso je m'en servais parfois comme pseudo-calque.
Et puis agrandir ou réduire, quel en serait l'intérêt ? Pour que ça rentre dans un format A4 ? Les plans de quartier ne sont pas si grands, la valeur d'une rue ça tient largement.
Ds mon hypothèse, l'idée de départ était + d'obtenir des aveux circonstanciés (quitte à forcer un peu, et c'est franchement dégueulasse) que de se livrer d'emblée à une magistrale forfaiture type magouille et conspiration. S'ils étaient profondément convaincus de la culpabilité du suspect, ça les faisait sans doute enrager qu'il puisse s'en sortir si les éléments de la procédure n'étaient pas formellement en sa défaveur. (Des coupables relâchés pour défaut de preuve il y en a...)
Je ne les défends pas, loin de là, j'essaie de comprendre leur état d'esprit, dans le contexte de l'époque. Et bien sûr, de là on se pose la question sur le sens du terme "justice". Et sur le rôle de la juge qui n'a instruit qu'à charge.
Si on retire le plan, le lieu de l'arrêt dont il n'y a pas de preuve, il reste quoi ? Le pantalon, mais vu ce qu'en a dit P. Esperança... Le couteau ? Rien ne prouve formellement que c'était l'arme du crime.
Autrement dit, retour à la case départ.
PS : pour ce qui est de la murette, qui est très précise elle aussi, tant qu'on n'a pas de plan de l'époque, rien ne vous permet d'affirmer qu'elle n'y soit jamais représentée. Et quand bien même ce croquis policier serait fait d'après une copie de cadastre (qu'ils auraient fait faire le lundi, tjs pour les besoins de l'enquête), ça ne change rien.
Sauf si vous voulez me faire croire qu'ils seraient allés au cadastre jeudi 6 pour faire une copie, avec un pantographe dans le cabas, pour remplacer sciemment le croquis fait par Ranucci... (Qui plus est, c'est bien connu, les commissariats étaient tjs équipés de pantographes.)
Quant au photocopieur avec fonction agrandissement/réduction en 1974, assurément pas.
Minolta a créé le premier photocopieur possèdant une fonction agrandissement et réduction en 1983.
D'ailleurs le 1er copieur laser, baptisé EARS, sort en 1971.
En 74 c'est quasi la préhistoire des photocopieurs modernes.
Je le redis, selon moi ce plan-policier était déjà fait (hormis les corrections qu'ils y ont apporté). D'après un plan de quartier ou un extrait de cadastre, dans le fond qu'importe.
Quant au bizarre tracé de la bagnole, comme tracé à la règle... ça laisse songeur. Une simple croix c'eût été moins douteux. J'avoue que c'est ce qui m'intrigue le plus. Peut-être qu'initialement ça représentait autre chose sur le plan-policier ?
Et puis tiens, justement, quelle était la position exacte du camion de pizzas ?
Pourquoi se garer le nez sur les garages, juste à côté de ce fameux camion avec le gars qui prépare sa marchandise dans l'autre garage ? Donc non, le ravisseur n'a pas pu se garer là, ce serait absurde, ça s'ajoute à la déclaration de JB.
Dans la rue oui, parce que la murette cache un peu la scène du rapt par rapport au pizzaiolo. Donc une fois encore, les pieds ds le tapis côté enquêteurs...