Antorama a dit :
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J'ai simplement demandé si des vérifications avaient été faites !
Je suppose que le contenu de la voiture a été examiné au peigne fin, puisqu’on a même analysé … deux cheveux.
Les cheveux, c'est la seule trace qui aurait pu permettre aux enquêteurs de mettre en évidence la présence de la victime dans la voiture. En l'état des anlayses disponibles à cette époque, ils n'ont pu, comme pour le sang, que parvenir à une compatibilité, mais pas à une certitude.
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Avant que Ranucci ne soit transféré à Marseille, les enquêteurs font une perquisition à son domicile de la Corniche Fleurie et dans sa voiture qui est garée à l'intérieur du garage collectif de l'immeuble. Ils fouillent minutieusement le véhicule, en présence de son propriétaire. Ils découvrent ainsi divers objets dont certains ne laissent pas d'être inquiétants ou, pour le moins, étonnants.(1) Voici la liste des principaux : un couteau de marque Opinel, quatre lanières de cuir d'une longueur d'un mètre, entrelacées à une extrémité et maintenues par un élastique - ce qui représente un fouet ou un solide martinet, pour quel usage ? Nous n'en savons rien quoiqu'il soit permis de supposer que la présence de pareille panoplie n'est pas innocente (2),- une paire de jumelles dans son étui, un trousseau de clefs, un pantalon d'homme de couleur sombre, un tuyau en plastique long d'un mètre, une carabine à air comprimé de marque Dyane, enroulée dans un peignoir de bain de couleur bleue à bandes blanches, une seringue hypodermique usagée en plastique, une boîte de balles à air comprimé RNS de calibre 45, une bouteille d'alcool, deux cheveux.
Reconnaissons que si cet ensemble d'objets ne prouve rien, il ne se trouve cependant pas d'habitude dans la malle d'un conducteur ordinaire. Si chaque objet ne signifie rien séparément (3), l'accumulation produit un effet tout autre lorsqu'on examine ses composants: certains peuvent occasionner des plaies ou des sévices.(4) L'intéressé n'a pu fournir aucune explication à leur sujet. Quoi qu'il en soit, on retiendra le pantalon qui, nous le verrons plus loin, présente des taches de sang compromettantes au niveau de la poche, et les deux cheveux - un noir assez épais et un fin - qui seront déposés au laboratoire interrégional de police scientifique pour examen.
Les deux cheveux ont été découverts dans l'habitacle de la voiture, sur le siège arrière. Le laboratoire les a classés dans la même famille que ceux de la petite victime, Marie Dolorès. Mais, à l'époque, les connaissances scientifiques et les méthodes d'analyse ne nous permettaient pas d'affirmer qu'ils lui appartenaient. En effet, ceux de Christian Ranucci, par un malencontreux hasard, relevaient de la même famille. Reste que le doute était permis. Nous n'avons donc pas tenu compte de cet élément comme preuve à charge contre Ranucci. Elle a été annulée tout en continuant de figurer, bien entendu, dans le procès-verbal. Cela montre que nous n'avons pas fait qu'instruire à charge contre Ranucci. Nous avons toujours fait la part des choses comme il était de notre devoir de le faire.
On ne dit rien de spécifique sur le contenu éventuel de la seringue mais, vu l’ambiance, je ne vois pas pourquoi le laboratoire ne l’aurait pas analysée.
(1) - Fratacci commence par raconter objectivement mais dérive très vite dans l'interprétation subjective "objets inquiétants, pour le moins étonnants".
(2) - la tresse de lacets de cuir de 1 m... fouet, martinet dont l'usage pervers est supposé... Rien ne permet une telle interprétation qui ne manquera pas d'intéresser les jurés en temps utile.
(3) - voila que maintenent chaque objet ne veut plus rien dire séparément... ce sont des propos incohérents...
(4) - il est clair que tout objet peut causer des plaies ou des sévices si on s'en sert dans un but détourné : que ne peut on provoquer avec une fourchette, un couteau de cuisine, un gros dictionnaire, un pot de confiture...
En se défendant d'avoir respecté la procédure ce qui est bien le minimum, Fratacci tente de sauver ce qui ne peut plus l'être : l'objectivité des recherches... Dès le 5 juin, les recherches ne portent plus sur l'identification du meurtrier, mais sur la recherche des preuves de l'évidence : Ranucci coupable.
Aucune preuve n'en ressortira...