Citation :
On peut penser, doûter, supputer, soupçonner, mais pour condamner, et plus encore condamner à la peine capitale, il en faut un peu plus.
Certes, mais quand on est en charge du dossier, il arrive bien un jour où des décisions doivent être prises par la chambre des mises en accusation
- soit on estime que le juge d’instruction n’a rien dans son dossier et on arrête les poursuites contre l’accuse qui est ainsi mis hors de cause et ressort libre comme l’air
- soit on décide qu’il y a suffisamment d’éléments dans le dossier pour demander à un jury populaire de statuer, au cours d’une procédure contradictoire qui examine les charges retenues contre le prévenu, en espérant que les zones d’ombres puissent trouver une réponse au cours du procès
- soit on demande un complément d’enquête pour revenir un jour ou l’autre à une des situations précédentes.
Et à la fin du procès, on demande aux jurés de répondre par « oui »ou par « non » aux questions qui lui sont posées. L’option qui consiste à répondre « Attendez, je vais réfléchir encore pendant trente ans avant de donner ma réponse » ne fait pas partie de la panoplie des possibilités offertes aux jurés.