Citation :
Oui, avec du recul on aurait pu faire plus accablant encore. Mais le 5 juin à 15 H, on n’est même pas sûr de retrouver la voiture de Ranucci puisqu’il n’est pas interpellé. Alors pour ce qui est d’y glisser le pull…. Ranucci va-t-il déclarer son véhicule volé (un coupable l'aurait fait) ? L’opinion exige l’arrestation immédiate du ravisseur, on agit dans la précipitation, et la découverte du corps, l’émotion et la rage qu’elles ont nécessairement sucitées ont peut-être déclenché un réflexe humain idiot, celui de déposer le pull dans la galerie pour accabler celui qu’il tenait pour coupable, l"homme au pull over rouge de l'enquête ouverte, Christian ranucci selon eux le 5 juin à 15 H.
Honnêtement, je ne vois toujours pas l'intérêt de vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Mettez-vous à la place des enquêteurs, qui seraient de fieffés magouilleurs. On est le 5 juin 1974 et les gendarmes n'ont pas encore "trouvé" le POR. On vous dit que des témoins ont aperçu un type louche le 3 juin du côté de Belcodène (RN8Bis, La Pomme, Champi...). Vous avez le type de voiture, sa couleur, son numéro d'immatriculation. Déjà, vous n'en savez encore rien sur cet accidenté de la route coupable pour l'instant d'un simple délit de fuite: qui vous dit qu'il y a des chances que ça soit l'homme au pull over-rouge? Qui vous dit qu'il est même possible qu'il soit impliqué dans l'affaire MDR? Ce n'est peut être qu'une fausse piste.
Votre théorie pourrait être plausible si on avait découvert le corps bien avant. Mais les gendarmes découvrent ce pull dans la champi presqu'au même moment (voire un peu avant il me semble) que d'autres découvrent le corps.
Et admettons qu'ils trouvent le pull après la découverte du cadavre, qu'est-ce qui nous dit que le type louche aperçu au volant du coupé 304 immatriculé "1369 SG 06" pourrait ressembler à l'homme au pull over-rouge?
Quand ils trouvent le corps de la petite, les enquêteurs n'ont encore jamais vu Ranucci, et ils ne connaissent même pas encore son nom, ils ont juste un numéro minéralogique. Ils connaissent déjà la description du satyre (voir PV de Martel, des filles C.), mais pas celle de monsieur "1369 SG 06". Et si c'était un black? ou un Vietnamien? ou un grand blond? ou un rouquin gringalet? etc.
Alors introduire un POR quand on n'a pas encore connaissance de l'identité du suspect principal... C'est plus que risqué, c'est inconscient. Et j'imagine mal des magouilleurs prendre autant de risque, au contraire, ils auraient redoublé de prudence!
Citation :
Encore une fois, le 5 juin à 15 H, il n'y avait pas deux affaires mais une seule, on y croyait dur comme fer puisque les deux enquêtes appartenaient au même dossier.
Si l'on a triché pour le pull, on a pu tricher pour le couteau et le plan Ste Agnès. Et Christian Ranucci peut être innocent.
Ben oui, mais absolument rien ne prouve qu'on ait pu tricher pour quoi que ce soit.
Citation :
Je ne dis pas que les enquêteurs n’avaient rien, je dis en revanche qu’ils ne pouvaient être certain de détenir à ce stade une preuve décisive. Or, si Christian Ranucci avait été effectivement l’homme au pull over rouge, la « preuve » aurait existé par cette introduction du pull over rouge.
Oui, mais on en revient toujours au même point, ils auraient attendu d'en être certains avant d'introduire ce pullover rouge.
Citation :
Contentez-vous de vous demander, pour seul exemple, si la police de cette époque était irréprochable dans ce que l’on a appelé « la guerre des cliniques » et le rôle de grand trafiquant de drogue international qu’on a voulu faire jouer à Monsieur Chouraqui . Vous savez, à Marseille à cette époque (années 70-80), on arrive même a se suicider de deux balles dans la tête, comme dans l’affaire Lucet….
Lisez « Enquête sur les mystères de Marseille » de Jacques Derogy et Jean Marie Ponteau, voire la contre-enquête du premier sur l’affaire Luc Tangorre paru dans l’Express en 1984. Vous comprendrez que les mystères ne manquent pas du côté de la Canebière sous Giscard et Mitterand…
Je vous remercie pour toutes ces informations très intéressantes. C'est vrai qu'à cette époque Marseille sortait à peine de la période French Connection et les villes du sud-est de la France ont presque toutes eu (et ont encore) leur lot de mafias, corruption, clientélisme, clans politico-mafieux, franc-maçonnerie et j'en passe. Habitant Nice, je suis assez bien placé pour le savoir.
Mais il y a quand même une différence avec les exemples que vous évoquez: il s'agit surtout d'affaires de grande criminalité (mafia, politique) touchant des notables et des barons de la drogue principalement. Quand à l'affaire Ranucci, on est dans un tout autre domaine, à savoir un enlèvement et meurtre d'enfant.