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Et ce que je ne comprends pas, c'est que tu retiens pour plus fiables les témoignages qui sont justement les plus contestables.
Je fais ça, moi ?
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J'avais vu des photos anthropométriques (en principe plus proches des conditions du tapissage)...
On ne présente pas les personnes de profil lors d'un tapissage, à ma connaissance.
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... et là c'était assez frappant. Je dois les rechercher sur le web.
Ce n'est pas son vrai nez sur la photo de profil que j'ai indiquée ? Je veux bien qu'un profil de "mugshot" soit plus impressionnant qu'une photo normale, mais tout de même...
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Sinon, c'est encore moins facile pour les Aubert à 100 m de reconnaître Ranucci qui s'enfuit, en principe de dos comme tout fuyard normalement constitué
Si madame Aubert a entendu l'enfant parler, alors il ne s'était pas encore enfui au moment où ils sont passés à la hauteur de la 304, et elle l'a probablement vu de face.
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Il aurait bien du mal de dire "l'homme que vous me présentez n'est absolument pas l'homme que j'ai vu" parce que normalement ce n'est pas l' "homme" qu'on lui présente.
Hein ? Je le répète : Spinelli n'a pas dit "l'homme que vous me présentez (Ranucci) n'est absolument pas l'homme que j'ai vu (l'homme à la Simca 1100)". Je ne vois pas ce qui est absurde dans cette phrase-là. Il aurait pu dire cela, et il ne l'a pas dit. Il n'a pas reconnu Ranucci, mais il a aussi dit qu'il ne pensait pas être en mesure de reconnaître l'homme en question si on le lui présentait.
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Je pense que tu confonds avec les Aubert
Pas vraiment, non.
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A part ça, je maintiens ce que j'ai déjà dit : un témoin peut être incapable de reconnaître une personne avec certitude et pourtant être certain que la personne recherchée n'est pas parmi celles qu'on lui présente.
Oui, mais à part Martel, personne n'est catégorique. Ni Jean, ni Spinelli ne sont formels : ils ne voient pas leur bonhomme parmi ceux qu'on leur présente, c'est tout, mais ça n'est pas pour autant que l'homme n'y est pas. Ils ne disent pas pourquoi cet homme n'est pas là. N'oublions pas : ils ont plusieurs hommes devant eux, et pas seulement Ranucci : il faudrait qu'ils disent pour chacun d'entre eux pourquoi ça ne peut pas être leur bonhomme pour qu'on y voie plus clair. Ils ne le font pas. Aucun des hommes devant eux ne leur semble être l'individu en question ; ça n'a pas tellement de poids, ça.
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Je voulais rappeler la fragilité extrême du témoignage humain.
Pourtant tu fais confiance aux Aubert et à Pappalardo
Je ne leur fais pas tant confiance que ça, sinon l'affaire est réglée. Je dis que leurs témoignages pèsent lourd, parce qu'ils sont catégoriques. Un témoignage du genre "j'sais pas", c'est tout de suite moins intéressant.
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Comment fais-tu pour concilier l'idée que Tout témoin, influencé ou non, peut se tromper avec celle d'une reconnaissance formelle, dont je ne vois d'ailleurs pas comment tu peux la détecter ?
Je pense qu'il y a là comme une contradiction.
Il n'y a pas de contradiction, et j'ai suffisamment répété (c'était fait dans les post précédents) que je considérais une reconnaissance formelle comme grave mais pas définitive pour qu'on évite de me prêter des idées que je n'ai pas, je crois. Une reconnaissance formelle n'est pas une garantie à 100%, puisque l'erreur est humaine, et qu'également la mauvaise foi peut jouer.
Dans l'affaire Pappalardo, par exemple, je ne cherche pas à démontrer que Ranucci est impliqué. Je conteste seulement la démonstration selon laquelle Ranucci n'est pas cet homme puisque le petit ne l'a pas reconnu. Non seulement, ça ne suffirait pas pour arriver à cette conclusion s'il était le seul témoin, mais il y a le père et son autre fils qui ont très bien vu l'homme en question le lendemain et qui le reconnaissent formellement en la personne de Ranucci. C'est quand même un détail qui compte. Si la balance pèse d'un côté, c'est sûrement du côté de l'implication de Ranucci. Donc, certains me disent que c'est sûr à 100%, Ranucci est innocent dans cette affaire ; moi je réponds que c'est plutôt dans l'autre sens que je penche ; et on voudrait faire de moi un extrêmiste de la culpabilité ?
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Evidemment, je ne disais pas que la fiabilité était connue à priori, bien que, comme je le disais plus haut, il existe des critères pour s'en faire une idée.
Critères qui seront différents selon chacun d'entre nous. Par exemple, je peux juger que Martel est trop catégorique pour être honnête, Spinelli trop indécis pour avoir quelque chose d'intéressant à dire, madame Aubert trop hystérique pour ne pas mentir éhontément, etc... Tout ça ne mène nulle part. Ce qu'on ressent n'a aucun intérêt, à part pour soi.
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Là, j'ai comme l'impression que tu te moques de ma poire (ou plutôt de ma pomme, venant d'un normand
).
Tu joues sur les mots en prenant "ne pas reconnaître" au pied de la lettre, dans son sens strict, avec pour sous-entendu que le témoin n'a pas reconnu le suspect
alors que c'est bien lui qu'il a vu.
Non, c'est juste une question de formulation. J'avais pensé à cette confusion possible, mais elle n'était pas intentionnelle.
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Quand on dit "ne pas reconnaître", cela signifie que le suspect présenté en tapissage au témoin n'est par considéré par celui-ci comme étant la personne qu'il a vue au moment des faits.
C'est bien comme ça que je l'entendais.
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Il n'y a que Martel qui soit formel dans son rejet, mais il ne dit pas pourquoi, hélas.
Et les Aubert, ils ont "appuyé" comment leur "reconnaissance formelle" ?
Ça n'est pas comparable. S'ils reconnaissent quelqu'un, c'est une chose qui ne se définit pas. Ils ne vont pas dire : c'est lui, parce qu'il a le même nez. Ce serait ridicule. Cela reviendrait seulement à dire que le nez est similaire, et non à reconnaître l'ensemble de la personne.
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Je ne me contenterais pas d'une ressemblance. Les Aubert et Pappalardo sont formels.
Ca ne les met pas à l'abri de l'erreur.
C'est un fait, mais je ne dis pas que leurs témoignages doivent être considérés comme sûr à 100%. Je dis qu'ils pèsent lourdement, c'est tout.
S'ils se sont trompés, comme tu en affirmais la possibilité, leurs témoignages ne pèsent pas plus de zéro gramme.
Pappalardo, oui, c'est sûr, mais les Aubert, sûrement pas. Ils ont bien poursuivi Ranucci, donc leur témoignage ne saurait tomber à l'eau complètement. On peut même dire que, s'ils ont tort d'être aussi catégoriques quand ils reconnaissent Ranucci, ça n'en est pas pour autant quelqu'un d'autre qu'ils ont vu. Ils peuvent s'être trompés, avoir mal vu, et avoir deviné juste malgré tout. Ce serait cool de pouvoir les rayer de l'affaire, hein ? C'est pourtant impossible.
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Si tu as des chiffres, n'hésite pas... J'attends toujours aussi le détail des nombreuses affaires dans lesquelles un enfant a identifié un criminel.
Sans pouvoir donner des chiffres, tu sais aussi bien que moi que sur ce genre d'affaire, il y a régulièrement des affabulateurs "formels" rapidement démenti par l"enquête.
Tout est dans le rapidement.
Les affabulateurs Aubert ont permis de retrouver le corps de Marie-Dolorès. Très forts, ces gens-là.
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Pour le reste, donne-moi d'abord le détail des nombreuses affaires dans lesquelles un adulte à "reconnaissance formelle" a identifié un criminel.
Il y en a tout un tas. Exemple : une femme a reconnu en Landru l'homme qui fréquentait sa parente disparue, et a permis son arrestation. Par contre, des enfants qui identifient un criminel, ça ne doit pas courir les rues.
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Comment peux-tu affirmer que Ranucci ne ressemble plus à la photo (tu veux dire de l'appel à témoin je suppose ?)
Si je me souviens bien, dans l'affaire Spinnek, la maman et sa fille répondent à l'appel à témoin parce qu'elles reconnaissent l'homme de la photo (sinon, elles restent chez elle à regarder la télé) ; par contre, une fois devant Ranucci, elles ne sont plus vraiment convaincues de leur affaire. C'est de mémoire, donc je ne garantis rien.
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Et Aubert affirme que Ranucci est à la fois l'homme de l'accident et l'homme qui s'est enfui avec un enfant. C'est dans sa déposition, il suffit de la lire sans parti pris : il dit "cet individu".
Là, on est plus dans l'erreur, ce sont la subornation et le mensonge qui semblent être le plus probable.
Plus probable que la sincérité ? Je ne partage pas ce point de vue.
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Le profil n'est pas si caractéristique, et les lunettes, on ne sait pas s'il les portait, alors ça ne mène nulle part. De plus, personne n'a dit : ce n'est pas lui parce que le mien avait un profil différent. Ils ne l'ont pas reconnu, c'est tout. On ne sait pas pourquoi.
Non, Ranucci n'est pas l'homme qu'ils ont vu, c'est tout.
Ah bon ? Je peux mettre toutes mes théories à la poubelle, alors ? Il fallait me le dire, qu'on avait des preuves. Je n'aurais pas perdu mon temps comme ça.
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Ranucci pourrait correspondre à toutes les descriptions données (un peu moins dans le cas de Martel, à cause du cou fort, mais cela peut-être une impression donnée par le col ras du cou épais).
Comme sans doute des dizaines de milliers d'autres.
Oui, mais je ne cherchais pas à démontrer que c'était Ranucci. Je voulais dire que
rien n'avait été avancé disculpant Ranucci, ce qui est tout autre.
Je pense que tu prends à nouveau le problème à l'envers
Tu te souviens de la présomption d'innocence ?
Non, c'est toi qui prend à nouveau le problème à l'envers. Je me répète : je ne cherche pas à démontrer la culpabilité de Ranucci. Je me contente de contrer les arguments qui prétendent le disculper quand je les trouve vaseux. Je respecte parfaitement la présomption d'innocence. Ce que je ne respecte pas, c'est la certitude d'innocence dans une affaire où on n'a pas de preuves.