Citation :
2) Tu avances :
"à aucun moment sur les lieux de la découverte du corps où stoppe le coupé 304, les Aubert n'ont pu voir le visage du conducteur dans la voiture, puisqu'il était dehors quand ils l'ont vu de loin et disparu quand ils se sont approchés."
Je te prie de relire l'interview de M. Aubert (page 324 cette fois, lorsque Gérard Bouladou lui pose la question : "Quand il sort de la voiture, vous le voyez un peu de tous les côtés ou vous ne le voyez que de dos ?)"
Et M. Aubert de lui répondre : "Non, je le vois de face, après, il tourne autour de la voiture, il prend la main du gosse, il enjambe le petit caniveau et ils partent en remontant le talus".
C'est pour cette raison qu'il vaudrait mieux ne pas aller interroger les Aubert, on a par là-même la preuve qu'ils racontent n'importe quoi et que ce sont des menteurs.
S'il en était besoin.
Et comme la conséquence de leur lâcheté, c'est la mort d'un homme, ils ne reviendront plus en arrière, c'est tout. On n'a pas affaire à quelqu'un qui a une grandeur d'âme, qui est responsable et tout, non on a affaire à une personne désemparée par ce qu'elle a fait, qui s'est laissée entraînée dans quelque chose qu'elle ne maîtrisait pas, et voilà...
Ayons pitié de ces pauvres gens, qui n'ont pas eu beaucoup de réflexion et qui n'en auront jamais...
Ce n'est pas du tout ce qu'ils racontent aux enquêteurs le 6 : le 6 ils expliquent que lorsqu'ils débouchent du virage, ils voient un homme tirer un enfant par la portière passager - le problème c'est que ce sont les services techniques de la police elle-même qui déterminent que la portière conducteur a été bloquée par l'accident, et qu'elle ne peut pas s'ouvrir, donc que Ranucci ne pouvait pas se trouver dehors avant l'enfant - et le temps qu'ils arrivent à la hauteur de la voiture (deux secondes...), ils ont juste le temps d'entendre l'enfant, dont ils ne peuvent pas dire s'il s'agit d'un garçon ou d'une fille, tellement c'est rapide, dire à Ranucci : "qu'est-ce qu'on fait ?", qui devient à entendre le témoignage de Guazzone : "qu'est-ce que vous allez me faire ?" Ce qui ne dit pas du tout la même chose et semble dire qu'elle était inquiète, ce que leur témoignage contredit. Etc...
Mais ne rajoutons pas des variations, la cour est pleine.
Et ils expliquent qu'ils repartent faire demi-tour (c'était une intelligence de la police pour dire que la gamine avait était tuée pendant ledit demi-tour, ce qui expliquerait qu'ils ne l'ont pas entendu crier, beau scénario...) et ils reviennent après avoir fait un demi-tour cinquante mètres après. Qui n'est pas tellement possible ni aisé, parce que d'un côté, il y a le fossé (qui aujourd'hui a disparu et de l'autre la ravine) et qu'en revenant, ils voient le type dans les broussailles, ou plutôt, ils ne le voient pas, ils l'entendent disent-ils, Aubert sort et l'appelle : revenez, ce n'est qu'un accident matériel. Donc là, la gamine est morte, mais le gamin qui ne répond plus, cela ne leur fait ni chaud ni froid. Et vraiment le crime a été rapide puisque le temps du demi-tour, il a eu le temps de parcourir quinze mètres (le temps d'arriver à hauteur, par expérience, je peux vous dire qu'on ne peut pas s'enfoncer plus de deux ou trois mètres) et de larder la gamine de 15 coups de couteau et de coups de pierre sans que les Aubert n'y voient rien... A vingt mètres... C'est Hocus Pocus...
On admirera encore une fois leur prudence et leur abnégation.
Donc aujourd'hui, énième variation des Aubert, Aubert est descendu AVANT le demi-tour, pas après, contrairement à ce qu'il avait déclaré le 6 juin, et il a vu Ranucci faire le tour du véhicule prétend-il, donc il a vu les lunettes.
On est ravi de l'apprendre, cela ne correspond pas du tout à ce qu'il a déclaré aux enquêteurs le 6, et je suis gentil, je ne parle pas des déclarations du 5 où là, il fait demi-tour sur place, sans dire qu'il approche son véhicule.
Et donc Aubert déclare aujourd'hui implicitement qu'il a assisté à ce meurtre d'un rare sauvagerie mais n'a rien entendu. A vingt mètres, c'est parfaitement crédible.
Il y en a qui n'ont pas peur du ridicule.