je voulais dire 10 personnes qui cherchent pas 100 désolé, avec 100 on aurait trouvé les chassures tâchées et la chemise aussi

ben vous avez de la chance si vous avez des explications pour tout , moi je dis bravo, chapeau
ceci dit vous admettez que certaines zones d'ombres subsistent même pour vous notamment le témoignage aubert. c'est bien de l'admettre; d'autres ici n'auraient pas cette franchise qui vous honore.
ne croyez vous pas, cependant, qu'avoir ne serait ce qu'une zone d'ombre, un doute c'est déjà trop pour affirmer accepter le verdict de la peine capitale ( et plus généralement toute condamnation)?

On a pas retrouvé l'arme du crime, on a retrouvé un couteau.

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grruuuuuuiiiiiiiiiiiccccccckkkkkkkkkkk
Membre du conseil de l'ordre des marabouts de la forêt sacrée en Afrique de l'Ouest

Il n'y a pas d'autre façon d'expliquer les raisons pour lesquelles la voiture s'est retrouvée en MARCHE ARRIERE dans la champignonnière.

Pour rentrer la voiture en MARCHE ARRIERE dans la champignonnière dont l'entrée est très étroite, au fond d'une descente très étroite elle aussi et malaisée, il faut connaître cet endroit et avoir l'habitude de faire cette manoeuvre.

Donc la personne qui met cette voiture dans la champignonnière, y vient souvent, sans doute pour faire des rencontres nocturnes. Elle sait quelle manoeuvre il faut faire pour faire glisser la voiture en marche arrière et rentrer dans ce tunnel, sans se planter.

Si vous m'expliquez comment Ranucci a eu l'idée de retourner la voiture sur le terre-plein comme la fusée de Tintin pour la rentrer dans ce tunnel en marche arrière alors qu'il n'a jamais mis les pieds dans cet endroit et qu'il n'a sa voiture que depuis quelques jours. J'achèterai comme vous dites.

Mais là, je ne peux acheter que ce qui colle avec ce que dit Ranucci à ses avocats : je me suis endormi parce que j'étais saoul et quand je me suis réveillé, j'étais dans ce tunnel, sur la banquette arrière, ce qui m'a surpris.

Est-ce que l'on peut inventer pareille chose ? Peut-être. Mais il faut être très fort et le problème, c'est que l'on ne comprend pas pourquoi il inventerait cela, puisque cela n'arrange pas du tout sa défense. Quand on invente, on fait ce qu'il dit aux gendarmes : j'ai soulevé la barrière, j'allais pique niquer, toutes choses évidemment invraisemblables.

Mais ce qu'il dit : j'étais saoul, l'accident m'a achevé, je me suis arrêté au bord de la route et je me suis endormi. Quand je me suis réveillé, j'étais au fond du tunnel sur la banquette arrière. Vous pouvez dire tout ce que vous voulez, je ne crois pas que l'on puisse inventer un scénario de cette nature.

"Lorsque l'on vient de commettre un meurtre on court..."

Vous vous souvenez des films américain avec des gangsters professionnels ou même amateurs qui filent une rafale en voiture et foncent après.

Mais ce n'est pas le raisonnement du meurtrier là. Attendez, vous enlevez une fillette pour la tripoter. Au moment où vous vous garez, dans un chemin de traverse, pas sur une nationale excusez moi, elle résiste et elle s'enfuit.

Vous la rattrappez, vous êtes une peu syphonné, vous êtes pris de tremblements, vous sortez le couteau automatique et vous lui flanquez 14 coups de couteau après l'avoir rattrapée parce qu'elle a perdu sa chaussure et qu'elle ne peut plus courir.

Ben vous êtes plein de sang, ca gicle de partout.

Vous ne vous enfuyez pas, ben non, pas du tout. D'abord vous êtes totalement sidéré. De toute façon vous n'avez aucun motif de vous enfuir, il n'y a personne, sauf des voitures qui passent sur la route en contrebas.

Dans l'affaire de Montigny-lès-Metz, il y a un témoin qui a vu un homme non loin de là, la chemise ensanglantée, qui n'était pas Heaulme d'ailleurs, et qu'est-ce qu'il faisait ? Il s'enfuyait ? Non pas du tout, il était là en train de errer en zigzaguant, les yeux dans le vague.

Ledit témoin a eu peur et s'est enfui...

Vous réfutez mon hypothèse en disant : le meurtrier normalement il s'enfuit, mais Ranucci ne s'est pas enfui, si jamais c'est lui.

Selon l'accusation, il a d'abord caché le corps. Hé oui.


Mais je ne crois pas que c'est ranucci qui a caché le corps.

Votre intervention cependant est vraiment formidable parce qu'elle permet de bien préciser les choses.

Quand vous venez de commettre pareil carnage, vous êtes sidéré un moment et puis le sang sèche au soleil de midi (il faisait chaud dit-on), et là, le premier réflexe, ce n'est pas de s'enfuir. C'est de cacher le corps pour ne pas qu'on le retrouve.

Qu'est-ce que vous faites ? Ben vous le tirer pour le mettre dans un trou et vous vous dites, avec mon couteau, je vais couper des branchages et je vais le cacher comme cela.

Et après effectivement, vous décamperez. Seulement, j'ai rajouté une hypothèse, c'est que cet homme est venu la nuit précédente dans la champignonnière, et qu'il s'est changé et qu'il a laissé ses affaires dans le tunnel avant de se rendre à Marseille.

Donc oui ok vous allez décamper le plus vite possible, mais il faut récupérer vos affaires.

Là, je le reconnais, ce n'est qu'une hypothèse et on peut la réfuter, mais elle est plus plausible que le scénario des aveux.

Je continue.

Au moment où vous remontez le corps vers le trou que vous avez cherché, en le TIRANT par les pieds et la jambe, une voiture s'arrête à 100 mètres en contrebas, un peu plus loin vers Marseille. Un coupé peugeot gris.

Personne n'en descend. Là vous commencez à paniquer. Et ensuite, surgit une seconde voiture. Elle s'arrête 50 mètres avant, un type en descend et putain, il vous VOIT !

Ahhhhhh ! Vous faites quoi là ? Vous vous arrêtez de tirer le corps. Vous ne bougez plus.

Vous entendez une voix : "revenez Monsieur, ce n'est pas grave, ce n'est qu'un accident matériel..."

Comme vous ne bougez pas, le type remonte dans sa voiture, il se tire et là il fait demi-tour un peu plus loin, et il repasse et il s'en va.

Vous pensez à quoi là ? Vous vous dites quoi ?

Vous vous dites : Putain, il va revenir !

Et s'il revient il va découvrir le corps...


Vous avez coupé des branchages préalablement, vite vous recouvrez le corps comme vous pouvez et qu'est-ce que vous vous dites : la voiture qui reste, le coupé peugeot, je vais lui dire de se tailler plus loin, je ne veux pas que ces gens restent près du cadavre, ils m'ont vu, ils vont aller voir.


Vous vous approchez de la Peugeot. Vous vous êtes essuyé comme vous pouviez, le sang a séché depuis 11h40.

Et là, vous découvrez un jeune type affalé sur le siège passager. Vous faites le tour pour voir du côté du volant, et là vous comprenez : ah ouais, il a eu un accident et il s'est tiré : délit de fuite, ils vont revenir, qu'est-ce que je fais ?

Vous tapez sur la vitre pour le réveiller et lui dire de se casser. Pas de réponse. Vous essayez d'ouvrir : impossible d'ouvrir la porte.

Vous ouvrez du côté passager, et vous le secouez. Pas de réponse : coma éthylique. Le type ne bouge plus du tout.

Putain, il faut décarrer cette voiture de là, ils vont revenir.

Là vous ne réfléchissez plus, vous soulevez les épaules pour le redresser, vous basculez le dossier passager, vous faites glisser le corps sur l'arrière, vous basculez les jambes par dessus le dossier conducteur et vous prenez sa place.

Et vous redémarrez pour partir au plus vite. Vous savez où vous allez, vous allez déjà récupérer vos affaires, ce que vous portiez il y a deux jours quand il faisait moche, un pantalon de velours, une chemise et un pull-rouge, et que vous avez laissé dans la champignonnière le matin, après avoir joué toute la nuit avec on ne sait qui.

Vous n'irez pas loin, la route frotte. Vous prenez le chemin, vous vous arrêtez pour soulever la barrière, vous repartez et sur le terre-plein, vous faites la manoeuvre que vous faites régulièrement, chaque fois que vous venez la nuit avec une fille ou un mec pour gouter les joies de l'amour glauque, et vous descendez le long du chemin pour rentrer en marche arrière dans le tunnel, vous vous arrêtez devant es planches.

En vitesse vous vous changez, vous gardez les fringues qui sont pleines de sang séché avec vous, vous les roulez en boule pour les enterrer plus tard et vous remettez le pantalon et la chemise.

Vous laissez le pull, il fait trop chaud, et lui, il n'est pas taché de sang, derrière des planches, personne ne le retrouvera.

Vous voulez repartir avec la bagnole, vous vous dites, je la laisserai près de la simca et j'achangerai avec ma voiture, impossible, elle est enlisée.

Vous la laissez, mais vous allez trop vite, vous oubliez que vous avez jeté sur la banquette le paquet de biscuit que vous destiniez à la gamine, vous avez trouvé du fric dans la veste du type sur la banquette arrière qui dort comme une masse, et vous lui volez.

Vous repartez à pied, dès que vous êtes remonté sur le terre-plein, vous vous débarassez du couteau en l'enfonçant soigneusement dans la tourbe.

Vous longez la route jusqu'à l'endroit ou tout à l'heure vous avez traversé avec la gamine.


Vous traversez la route, vous repassez par la garrigue pour rejoindre le chemin de la Doria, où est garée la simca et vous vous enfuyez.


Je ne vois pas du tout ce que ce scénario a d'impossible. Non je suis désolé, je ne vois pas, je le trouve même très logique. Et en plus, il colle aux constatations : la piste du chien, c'est le type qui remonte après avoir laissé la voiture dans le tunnel et qui traverse la route, 30 mètres après le lieu de découverte du corps.

Dans mon scénario ce qui est peut-être contestable, c'est la raison pour laquelle le type irait chercher ses fringues, on pourrait dire, il veut se changer pour se débarasser du sang.

1/ Le délit de fuite, on peut le faire quand on est seul dans une voiture. Il n'y a pas besoin d'enlever une gamine pour faire un délit de fuite.

2/ IL est vu près du cadavre : c'est la coÏncidence, il n'y en a pas d'autres. Et ce n'est pas parce qu'on est vu près du cadavre (ce qui est peut-être faux d'ailleurs, parce que je pense moi que les Aubert n'ont pas vu Ranucci, d'ailleurs ils ne le reconnaissent pas la première fois.)

3/ Va se cacher dans les fourrés, c'est votre hypothèse, Aubert prétend l'avoir vu mais est incapable de le reconnaître sauf quand le commissaire Alessandra fait les présentations : lui il dit qu'il n'est pas sorti de la voiture et ses aveux tendent à le confirmer parce qu'il ne dit jamais lors des aveux qu'il a tenté d'ouvrir la portière côté conducteur pour sortir. Elle était bloquée, il s'en serait souvenu.

4/ La champignonnière : vous dites un assassin normalement s'enfuit, lui pas du tout, il s'enterre, c'est absurde et vous n'expliquez pas pourquoi. Donc pour le coup je préfère ma version.

5/ Les griffures, lui dit qu'il a coupé des branches pour essayer de se désenliser. Qu'est-ce qui rendrait sa version impossible ? Rien.

6/ Il ment sur son itinéraire. Oui on sait aujourd'hui qu'il venait d'Allauch vraisemblablement et qu'il avait passé la matinée avec son père. Il ne venait donc pas de Marseille.

7/ Avoue et dessine le plan des lieux.
Les aveux ont deux caractéristiques, il ne sont pas étayés du tout (rien que les enquêteurs ne sachent déjà, y compris le fait qu'elle n'a pas été violée, ils le savent depuis l'après-midi du 5, le docteur Vuillet était sur place pour faire les premières constatations), et en plus ils sont bourrés d'erreurs, et en plus ils sont incohérents, et en plus il contredisent les constatations.

Les aveux, au revoir.

Le plan des lieux révèle quant à lui une faiblesse insigne de l'accusation. On fait dire à Ranucci qu'il enlève la petite fille sur un coup de tête "pour aller se promener". Quelle idée ! Mais en fait on sait que le ravisseur a/ savait ce qu'il faisait et OU il allait. b/ avait des intentions claires et un plan, pour preuve la voiture était garée en direction du rond-point, pour emmancher la rocade sans s'arrêter. Mais le plan n'indique pas deux choses : un platane alors qu'on ne voit que lui et surtout, il n'indique pas la direction de la voiture. C'est en fait un infame gribouillis et la main des enquêteurs a dû guider pour le dessin du bâtiment.

8/ Indique l'endroit où se trouvait le couteau. Non pas du tout, c'est un abus de langage. Ranucci a donné par aveux un endroit et il faut deux heures aux gendarmes pour y parvenir, et finalement on s'aperçoit que le couteau n'a pas pu être jeté à terre avec un coup de pied de dedans. Donc là... On est mal, sans compter les bizarreries de la procédure. Je vous passe les détails.

9/ "C'est obligatoirement moi" : comme dirait le héros de 1984 qui se fait laver le cerveau : "A la fin, il aimait Big Brother". Il n'a que vingt ans, il ne sait pas que les enquêteurs lui mentent. Qu'ils n'ont pas de témoins, que le pantalon était dans le garage...

Le 5 juin, combien de gendarmes sont sur les lieux lorsque le chien (c'est à mon avis le chien qui a peut-être fait un détour et incité à chercher là le couteau) flaire la piste et viendrait près de la tourbe ? Deux ou trois personnes. Le chien renifle un peu et on passe le détecteur de métaux. Gras avec son bidule trouve le couteau et le met avec les autres pièces à conviction. Ils ne sont pas cent autour du truc.

Le lendemain, il y a deux ou trois personnes dans la confidence pas plus : celui qui a rédigé la fameuse fiche, Porte qui a rédigé le récapitulatif de saisie et c'est tout.

A mon avis, les personnes réellement au courant de la manoeuvre, elles se comptent sur les doigts d'une main. Mais le capitaine Gras est au courant lui, sans beaucoup de doute.

Il suffit d'une personne pour remettre le couteau à sa place, tandis qu'on recherche ailleurs.