Citation :
Après être passée entre les mains du romancier Gilles Perrault qui s'imagine faire oeuvre utile en se servant de l'affaire Ranucci dans son combat pour abolir la peine de mort, il est tout aussi logique que la phrase évolue.
D'accord. Les seules paroles exactes qu'on puisse attribuer à Ranucci lui-même sont celles de son récapitulatif, de sa correspondance, etc (à condition qu'ils n'aient pas été retouchés... il faudrait voir les originaux), et non celles rapportées par d'autres (surtout par ceux convaincus de sa culpabilité ou de son innocence), ni ses dépositions et aveux (rédigés par d'autres). Par conséquent, on ne peut pas se permettre d'analyser longuement ses propos rapportés par d'autres sans se dire que, peut-être, ce n'est pas vraiment ça qu'il a dit, et ce qu'il voulait dire était peut-être tout autre... surtout dans le cas d'une situation litigieuse comme celle de la décision de mentir. On peut même penser que Le Forsenney, inconsciemment, s'est dédouané avec le temps d'avoir été à l'initiative de cette proposition.
Citation :
Il est possible qu'il existe une troisième version, celle qu'a vraiment dite Ranucci, mais que Jean-François le Forsonney n'a pas comprise (ou n'a pas voulu comprendre): "il vaut mieux ne pas dire à qui appartient ce couteau". Nous serions donc à un moment où Ranucci hésite entre dénoncer le meurtrier (et être certain de récolter au moins trente ans de prison pour complicité) et s'en tenir à sa stratégie risquée de nier tout en bloc en espérant la relaxe faute de preuves matérielles formelles. Il a de toute évidence choisi la seconde solution, même devant ses avocats: "je voudrais bien vous dire à qui appartient vraiment ce couteau, mais j'ai choisi de ne pas lre dire.".
Là, c'est une théorie qui n'engage que vous, bien entendu. Dans le doute, on peut raisonnablement penser que la vérité se trouve entre les deux déclarations rapportées : il reconnait que le couteau est à lui, et il propose ou accepte de mentir sur sa provenance. S'il reconnait que le couteau est à lui dans une conversation secrète où il est question de faire de fausses déclarations, c'est qu'il y a de bonnes chances qu'il soit à lui.
Votre théorie reste valable, mais je ne crois pas qu'il aurait lâché un mot laissant entendre que le couteau était à une personne qu'il connaissait, s'il n'était pas à lui. A ses avocats, il dit qu'il est innocent. Là, c'est avouer qu'il connait le propriétaire du couteau, donc probablement l'assassin, et qu'il est probablement complice de l'enlèvement et du meurtre.