Dans l'hypothèse "le sac et la veste", les explications (d'ailleurs discutées sur le forum ...) seraient : je viens d'avoir un accident, j'ai pris la fuite, des poursuivants arrivent, je m'enfuis dans les fourrés pour ne pas me confronter à eux, je ne veux pas qu'ils aient un motif de me faire revenir (mon portefeuille dans ma veste, elle-même sur mon sac -, les clés de la 304 ...) donc je pars dans les fourrés avec tout ça ...
Gilles perrault dans son livre raconte, apparemment d'après sa mère, comment Christian Ranucci occupait ses week-end en avril-mai 1974 : revoit ses amis, aide sa mère (retapisse l'appart), ballades dans la région de Nice, plage etc, et précise la date d'acquisition de la 304 et la première sortie sans assurance, à la suite de quoi une scène avec sa mère à qui il jure de ne pas recommencer ... Par contre Jean-François Le Forsonney a t-il obtenu d'autres infos, en particulier pour l'alibi dans l'affaire Pappalardo les 15 et 16 avril ...)
Il n'est effectivement pas FORMELLEMENT établi qu'il ait vu son père le matin de l'enlévement, mais nous sommes plusieurs à trouver cette hypothèse très plausible (même s'il a toujours refusé d'en parler, ou alors l'a oublié comme quasi tout le reste depuis le dimanche soir ?), en tout cas plus plausible que celle le faisant venir à Marseille uniquement pour aller rendre visite à Benvenutti ... Mais rien n'a été fait par la police pour vérifier cette possibilité
Pour préciser, un extrait du livre de Karin Oswald (L'affaire Ranucci) :
Citation :
Au fur et à mesure que Bredin, Soulez-Larivière et Le Forsonney révèlent les éléments nouveaux qu'ils versent au dossier, on comprend mieux la rapidité avec laquelle l'enquête policière puis l'instruction ont été menées. Car plusieurs questions semblent avoir été simplement éludées.
C'est notamment le cas de l'emploi du temps de Ranucci dans les heures qui précédent l'enlèvement. Outre l'épisode de l'accident avec le chien, les policiers auraient pu tenter d'en savoir plus sur une déclaration faite par la mère du suspect selon laquelle son fils aurait peut-être profité de son voyage à Marseille pour aller voir son père qui habite le petit village d'Allauch situé à une dizaine de kilomètres.
Il semble qu'aucune investigation n'ait été entreprise sur ce point. Pourtant, Paul Lombard reçut un jour, c'était après le procès, une lettre d'une tante de Ranucci qui précisait que le jeune homme aurait été vu, le matin même de l'enlèvement, devant la villa de son père.
Le commissaire Le Bruhec s'était intéressé à ce témoignage. En fait, six personnes dans l'entourage du père de Ranucci ont affirmé avoir entendu parler de cette visite mais Jean Ranucci a nié, de même qu'il l'avait fait lorsqu'il'avait été brièvement interrogé par le commissaire Allessandra.
Cela n'a pas empêché le commissaire Le Bruhec de juger cette visite comme probable. Certes, elle ne constitue pas forcément un alibi puisqu'il semble que Ranucci ait pu avoir le temps de se rendre à Allauch puis de passer à la cité Sainte-Agnès à l'heure présumée de l'enlèvement, mais elle rend plus complexe l'emploi du temps du coupable. De plus, Ranucci n'a jamais évoqué cette visite. Cherchait-il à la cacher ou bien l'a-t-il simplement oubliée dans une crise d'amnésie, sur laquelle les avocats auraient souhaité que se penchent les enquêteurs ?