Citation :
le sang étant une matière visqueuse et épaisse, il est impossible que cela donne des taches telles que décrites dans le rapport d'expertise biologique : "
Il présente d'importantes traces d'apposition de coloration brun rouge, épaisse, homogène, dont l'aspect est celui des taches de sang desséché..."
Le Forsonney m'avait assuré que les taches de sang étaient petites. Cela pourrait tout à fait correspondre à des gouttes de sang qui seraient tombées sur le pantalon bleu après l'accident de vélomoteur de C Ranucci le 6 juin.
Une goutte de sang ne peut pas, comme pourrait le faire de l'eau, donner une tache qui s'étalerait en doublant de volume.[/quote.]
D'après ce que j'ai compris il saignait au visage et il saignait un peu qd même. Le sang coagule certes et donc rapidement, il s'épaissit et devient visqueux, mais n'importe qui s'est coupé en se rasant sait que ce n'est ni visqueux ni épais qd cela coule et la démonstration avec le liquide rouge me semble assez convaincante... Merci Michel62 pour ce boulot.
Citation :
Effectivement, c'est l'interrogatoire du 6 à 1h30 du matin. Il est écrit : "Le pantalon de couleur bleue qui se trouvait dans ma voiture est bien celui que je portais au moment de l’accident. Les taches ( que vous me dites être des taches de sang) qui se trouvent sur la poche sont inexplicables en ce qui me concerne. Je pense que ce sont des taches de terre."
C Ranucci n'a pas encore avoué, il tient le coup car ça fait peu de temps qu'il est interrogé puisque les policiers ont, selon le PV de 22h30, quitté Nice vers 23h.
Lors de la fouille, il est manifestement présent puisqu'il confirme la présence de ce pantalon dans sa voiture.
C'est là où je suis beaucoup moins assuré que vous sur ce plan car ce qui me chiffonne toujours ce sont ces mots : "que vous me dites". Certes il dit que le pantalon se trouvait dans sa voiture mais la question est celle-ci : est-ce qu'il l'a vu ce pantalon ? Pour moi la réponse est non.
Et la réponse est non pour cette simple raison : si vraiment on avait saisi le pantalon dans sa voiture ; à l'évêché, lorsque l'on rédige le PV en lui montrant les objets un à un, même si l'inspecteur a oublié de noter le pantalon, il fait revenir Christian Ranucci, il lui montre le pantalon, il rajoute la mention "un pantalon de couleur bleu foncé à chevron" et il écrit à côté 8 mots rajoutés et il fait signer cette mention à Christian Ranucci. C'est le B A BA de la procédure, ce qu'on apprend aux policiers dans les six premiers mois de leur apprentissage.
C'est le fait qu'il manque la signature de Ranucci à côté du rajout fait par un autre inspecteur - ou je ne sais qui - sur le PV qui le rend inutilisable, sauf pour dire : il y a une embrouille parce que manque la signature de Ranucci en face des mots rajoutés - un pantalon de couleur sombre.
Je voudrais d'ailleurs savoir ce qu'est une couleur sombre et je soupçonne les policiers d'avoir examiné le pantalon dans le garage où, pour moi, il se trouvait, et de ne plus se souvenir, une fois revenus à Marseille s'il était bleu ou marron, ce qui donne cette rédaction improbable "couleur sombre".
Citation :
Les policiers aimeraient bien leur faire dire qu'il y a du sang sur le pantalon mais lui répond que ce sont des taches de boue ! alors de quelle boue parle t-il ?
C'est pour cela qu'il y a quelque chose de bizarre dans cette histoire, parce que je suis les policiers, je montre le pantalon et je lui fais dire : oui vous avez raison ce sont des taches de sang. ON lui parle du pantalon qu'il avait à Marseille et on lui dit il y a des traces de boue, il se dit, j'ai choppé cela dans le tunnel. Mais c'est pareil, il est en train de faire des suppositions. Demain, si on lui disait, mais tu sais, tu te souviens de ton accident de mobylette, sans doute dirait-il euréka, c'est vrai, le 6 avril j'avais la tête en sang et j'ai eu des courbatures toute la journée du lendemain. Mais de cela il n'en parle pas parce qu'il ne s'en souvient tout simplement pas.
Et je vais vous dire, je pense qu'ils ne montrent pas le pantalon parce qu'ils ne l'ont pas tout simplement.
Alors, ce ne peut être que des taches de boue beaucoup plus récentes et provenant de la galerie de la champignonnière dont il se souvient puisqu'encore une fois, le 6 juin à 1h30 et devant la juge dans la soirée, il confirme que ce pantalon était bien dans sa voiture.
Vous affirmez qu'il n'a aucune mémoire. Tout de même, ce pantalon, il est le seul à le porter,
il est présenté par les policiers comme un élément à charge et il ne se souviendrait plus, comme vous l'affirmez, qu'il trainait toujours dans le garage ?
Oui c'est exactement cela que je pense, il ne s'en souvient pas, comme il ne se souvient pas qu'il était à l'armée lors de l'épisode Spineck. Faites vous aussi l'expérience : je vous demande vous faisiez quoi le mardi 6 septembre à 16 heures ? (en ajoutant l'atmosphère de la garde-à-vue avec les baffes et les coups.
Nous on vous dit que le pantalon que vous portiez lors du voyage est plein de terre. Ah bon de quel pantalon ils me parlent : ben un pantalon sombre. Ah le pantalon anthracite ? Plein de sang et de boue. C'estbizarre, j'ai dû me faire cela dans le tunnel alors. Mais je ne me souviens pas que ma mère m'ait dit qu'il était plein de boue. Qu'est-ce qu'ils racontent ?
C'est cela une garde-à-vue. On mélange tout, on ne comprend plus rien. C'est pour cette raison que des PV de garde-à-vue, il faut toujours s'en méfier. Dans un procédure c'est toujours la pièce merdique.
Citation :
Dans son Récapitulatif, il nie formellement être le propriétaire de l'arme du crime,
Oui mais l'arme du crime il l'a vue et revue lors du procès, c'est la seule pièce à conviction que l'on présente au jury. Et le 6 Mme Di marino lui montre le couteau. Donc il sait de quoi on parle.
Citation :
il nie formellement avoir façonné un fouet avec des lanières
Oui mais là c'est un objet tellement particulier qu'il finit par s'en souvenir, ce qu'il conteste c'est que ce soit un fouet pour pratiques sado-maso. Ce qu'on veut bien croire, et le vendeur du sex-shop veut bien le confirmer.
Citation :
mais pour le pantalon, lui qui est présenté comme quelqu'un de soigneux avec ses affaires, là non, c'est la perte de mémoire qui s'impose !
Franchement, j'ai beaucoup de mal à y croire.
La différence c'est que ce pantalon on ne lui a jamais montré. La seule pièce qui voudrait en témoigner, c'est un faux manifeste. On a rajouté la mention "un pantalon de couleur sombre" sans lui montrer la pièce, sinon c'est ce que je vous ai dit, on aurait écrit en regard de cette ligne : "5 mots rajoutés" et il y aurait la signature de l'inspecteur et de Ranucci à côté pour en attester.
Citation :
C'est un point troublant je l'admets mais ce n'est pas parce qu'elle ne lui présente pas le pantalon le 6 juin qu'il n'est pas dans son bureau. Peut-être l'est il le 7 juin ?
Le 6 juin elle fait de la glose d'aveux, ce qui n'a aucun intérêt. Et le 7 au matin (un samedi !) elle présente le couteau "Nous présentons à l'inculpé un couteau à cran d'arrêt à ouverture automatique avec manche de nacre" "Vous me faites remarquer en outre que le coûteau automatique que vous venez de me présenter..." et pour ce qui concerne le pantalon c'est le néant.
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Me le Forsonney écrit : "Elle m'a tendu mon permis de communiquer du bout des doigts comme s'il s'agissait d'une chose obscène, pendant que la greffière, une petite boulotte, mettait de l'ordre dans les pièces à conviction. Des branches, des cailloux, un scoubidou en cours de confection - un fouet avec un peu d'imagination -, un cran d'arrêt à manche de nacre, un pantalon bleu foncé, un pull-over rouge vif, les chaussures de l'enfant, tout un bric-à-brac. Je lis les procès-verbaux des « aveux » pendant que miss juge s'impatiente, avec de curieuses petites moues.
C'est malheureux à dire, paix à son âme, pauvre Jean-François Le Forsonney, mais pour moi, s'il a écrit cela comme ça, c'est qu'il était en service commandé pour barrer une tentative de révision du procès. Cependant, tout cela est écrit trente ans après et Maître Le Forsonney se mélange les pinceaux car il n'a pas pu voir les chaussures de l'enfant, car s'il y avait bien un sabot, l'autre se trouvait à la morgue. Ce n'est pas de chance, donc sa description est forcément inexacte. Donc on ne peut pas se baser sur ce qu'il raconte pour être sûr que le pantalon bleu foncé se trouvait là. Je prétends le contraire. Comme il dit, tout un bric à brac... et des éléments faux.
Citation :
A t-il pris son permis de communiquer avant le 10 juin (date de sa première présence avec son client dans le bureau de la juge) ? malheureusement, ce n'est pas précisé.
Il voit Ranucci le samedi 7. Aux Baumettes, et là il voit un gamin aux yeux hallucinés qui lui dit : "c'est o-bli-ga-toi-re-ment moi, ils ont toutes les preuves. Et quand il le voit, Christian Ranucci revient du bureau du juge le samedi matin, et quand la juge lui tend le permis de communiquer elle est en train de ranger parce qu'elle vient de l'interroger. Et elle le presse parce que, comme il n'a pas été désigné formellement par Christian Ranucci, c'est une faveur qu'elle lui fait de lui laisser consulter le dossier.
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Si ce pantalon n'est pas le bureau de la juge avant le 10 juin, où est il ?
Jusqu'au 9 au soir ? Dans le garage des Floralies.
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si je veux être cohérent avec moi-même, il est possible que les policiers l'aient gardé auprès d'eux à Marseille pour le présenter à un scientifique qui pourrait leur confirmer qu'il y a un peu de sang sur ce pantalon et ainsi le garder comme pièce à charge. Dans le cas contraire, il l'aurait restitué puisqu'il ne présenterait aucun intérêt pour l'accusation. Cette incertitude confirmerait d'ailleurs au passage que les taches de sang étaient loin d'être aussi importantes et donc visibles comme cela est indiqué dans le rapport d'expertise biologique.
Oui mais le problème, c'est que vous n'avez strictement aucune pièce dans le dossier qui pourrait en témoigner. Le pantalon est perpétuellement absent jusqu'au 10 ou au 11, tandis que les autres scellés, en large, en long et en travers on les répertorie et on les re-répertorie.