Citation :
Il est inutile de penser.
Ranucci dit qu'il l'a emporté.
Sa mère dit que non.
Faudrait savoir.
Cependant, forçée de constater qu'on en prend et qu'on en laisse sur les dires de Ranucci.
Au gré de quoi?
Et bien, de le croire coupable ou innocent.
Donc, par moments, Ranucci est un peu fatigué et dit n'importe quoi, et à d'autres, ce qu'il dit est foi d'évangile,
Allez savoir pourquoi.
Ce qu'il dit devient parole d'évangile lorsque l'on a de quoi étayer ce qu'il dit. A partir du moment où l'on refuse d'enquêter et qu'on envoie un jeune homme sous le couteau de la guillotine sur la base d'aveux incohérents, ben oui, on s'expose à la critique et à se faire traiter d'incompétent et de nul.
Quand les enquêteurs lui font signer des conneries incohérentes, ben oui, on dit que c'est faux.
Quand il dit aux enquêteurs qu'il a dormi à Salernes on sait que c'est faux puisqu'on a un témoin qui l'a vu à Marseille le soir du 2.
Quand il dit qu'il s'est cuité dans les bars de l'opéra, ce que le jury n'a pas voulu croire lors du procès, on se dit que c'est vrai puisqu'il était à Marseille à 20h sur foi d'un témoignage que la police a volontairement masqué pour étayer son accusation.
Quand on lui fait dire, sans le contredire qu'il s'est arrêté près de la barrière qu'il a ensuite soulevé, on sait que ce sont des conneries puisque la barrière est située bien plus loin sur la route.
Quand il refuse de dire qu'il est allé voir son père le matin du 3, alors que c'est précisément à cet endroit qu'aboutit la rn8bis, benn ou on sait qu'il raconte des conneries, et qu'il déconne, parce qu'on ne comprend pas sinon ce qu'il fait précisément à cet endroit.
Pourquoi devrait-on plus le croire lorsqu'on lui fait dire qu'il portait le pantalon bleu lors de l'accident, alors qu'on ne peut pas le croire lorsqu'il dit qu'il a dormi a Salernes et q'il revenait de Marseille, alors qu'il venait d'Allauch selon toute vraisemblance ?
Quand on fait un tri entre ce qui est vrai et ce qui est faux, on essaie de s'appuyer sur des éléments. Alors pour le pantalon, permettez qu'on ait des doutes sérieux : un faux en écriture publique dans une affaire où un homme risque sa tête et finit par la perdre. C'est énorme. C'est scandaleux, l'institution se couvre de boue.