Débat avec Marc.D. :
Citation :
Citation :
La différence entre la situation de JRambla et celle de Ranucci est de taille, c'est qu'il existe un indice matériel fort dans l'affaire pour laquelle Jean-Baptiste Rambla a été mis en examen : l'endroit où on a retrouvé le corps de la victime .
Dans l'affaire de 74, aucun indice matériel ne relie Ranucci à la petite.
Rien du tout en effet. A part tout un tas d'éléments. Deux témoins disent l'avoir vu s'enfuir dans les bois avec un enfant tout près de l'endroit où on a retrouvé le corps de l'enfant... uniquement à partir de leur témoignage et de leur insistance (les premiers passages n'ont rien donné). Si vous trouvez qu'il n'y a rien dans cette affaire, c'est que vous discrétez chaque point de l'enquête sans jamais apporter la preuve de la nullité d'un seul de ces points. Dans ce cas, on peut faire de même avec toute enquête n'ayant jamais apporté une preuve formelle, c'est-à-dire la grande majorité. Petit exemple : Landru.
Aucun élément matériel objectif je le maintiens, et deux témoignages qui l'innocentent (J.Rambla - E.Spinelli) que l'on balaie.
Témoignage des Aubert : ils racontent une scène qui n'est pas un fait avéré, puisqu'ils sont les seuls témoins.
Au début de leurs témoignages, on n'a pas pris d'hélico pour rechercher une paquet...
Vous ne prenez qu'un exemple, mais je ne fais pas de nihilisme, non. Je constate que la scène racontée par les Aubert n'est pas un fait avéré, puisqu'il n'est pas corroboré.
En revanche, l'enfant a bien été tuée au voisinage, mais on ne sait pas quand (il y a quelques éléments dans le nouveau bouquin de G.Perrault)
Quant à Landru, il se devait de vérifier l'utilisation de ses ustensiles et propriétés...
Citation :
Citation :
Les aveux passés par Ranucci et ceux passés par Jean Baptiste Rambla, dont je ne connais pas le contenu, ne sont donc pas comparables : ceux de Ranucci tentent de consolider une hypothèse, ceux de Jean Baptiste Rambla s'appuient sur un fait constaté...
Le fait constaté, c'est le corps dans son jardin. Je vous bâtis une théorie innocentiste quand vous voulez.
On vous écoutera avec attention... et respect. Mais nul ne pourra s'étonner que J.Rambla ait pu être inquiété... on a une responsabilité sur le stockage de cadavres dans son jardin même apportés par des tiers.
En ce qui concerne Ranucci, rien de matériel ne le relie ni à l'enlèvement, ni au meurtre.
Citation :
Citation :
Quand on dit que les aveux de Ranucci ne tiennent pas debout, c'est que ses aveux, à aucun moment, ne permettent de dire avec certitude ce qui s'est passé, qu'ils ne reposent sur aucun fait matériel, et qu'ils n'appportent aucun élément nouveau à ce que les enquêteurs connaissent ou supposent...
C'est normal : les éléments nouveaux, vous dites qu'ils n'en sont pas (l'emplacement du couteau, par exemple), et le tour est joué.
Si les policiers avaient pris le soin de respecter la procédure de recherche sur les lieux, de rédaction des PV de saisie, et de vérifier l'origine de propriété de ce couteau, ainsi que l'origine des tâches de sang, les circosnbtances de découverte de ce couteau serait probantes... Je sais ça fait beaucoup, il fait chaud à Marseille, mais enfin quand même, il s'agit de la mort d'une enfant...
Citation :
Citation :
Accuser Ranucci, c'est comme accuser l'acteur qui joue Ranucci dans le film de Drach puisqu'il dit la même chose que lui ...
Mais lui, personne ne l'a vu s'enfuir dans les bois avec un enfant là où on a retrouvé le corps de la petite. C'est peut-être lui l'assassin, mais personne ne l'a vu, donc il n'y a pas de raison de le soupçonner plus qu'un autre.
Si on l'avait mis en examen 1 mois après la sortie du film, on aurait eu des témoignages...
Citation :
Citation :
Donc on doit formuler : "Puisque ca ne tient pas debout, on ne peut pas le juger coupable ! ses aveux c'est du pipeau".
Je parlais de Jean Rambla, là. On le relâche, alors ? Il n'y a rien contre lui, après tout, à part des aveux qui ne tiennent pas debout.
Contre lui il y a le FAIT que la victime a été retrouvée chez lui et qu'il aura de la peine à expliquer comment le corps est arrivé là et y a séjourné... A moins qu'il ne l'ait déja expliqué et que ses explications aient été suffisantes...
Citation :
Citation :
En ce qui concerne Ranucci, j'en suis là : par défaut, il est innocent.
Non, là, vous exagérez. La présomption d'innocence n'est pas égale à l'innocence. Pour le dire innocent, il faudrait démontrer qu'il l'est. En l'absence de preuve de sa culpabilité, il conserve la présomption d'innocence, mais il n'en est peut-être pas moins coupable.
Je le présume innocent, OK . Mais ilpeut être coupable OK. Prouvez moi qu'il est coupable OK??? (c'est vrai que la sacro sainte intime conviction suffit) Ou, alors par défaut il sera innocent.
Citation :
Citation :
Bien entendu, dans notre code de procédure pénale, puisqu'on substitue le concept globuleux de l'intime conviction à l'obligation de fournir la preuve, on peut se permettre légalement quelques exactions à l'équité et à la vérité. C'est ce qui permet, outre un statut juridique exorbitant du Droit commun, au personnel judiciaire de sortir pénalement sain et sauf d'une affaire comme celle d'Outreau...
Vous avez tout compris : nous ne sommes pas en Utopicland, mais en France. Le peuple français, représenté par les jurés, s'est déclaré intimement convaincu que Ranucci était coupable. Si vous voulez changer ça, vous devez maintenant apporter de l'eau au moulin, et ne pas nous ramener avant 1976.
[/quote]
Il ne s'agit nullement d'utopie, mais de choix politiques n démocratie.
Il convient de revoir effectivement la question de la charge de la preuve, d'en redéfinir les principes et d'arrêter de raconter aux jurés que leur "raison" est plus forte que la vérité et qu'une conviction, fut elle intime, est suffisante pour condamner son prochain...