Citation :
Sur cette partie des faits, je suis tranquille... La semaine dernière, on avait perdu la trace du changement de roue. Je l'ai trouvée cette trace dans la 3eme requête et j'ai cité le texte qui précise en outre que la roue crevée était bien dans le coffre.
Si vous me demandez quand ranucci aurait pu changer sa roue, je vous dis :
- avant de quitter la champignonnière (au sens du site en général)
- après être sorti de la galerie parce que changer la roue dans le noir et sur terrain boueux ce n'est pas idéal, surtout avec l'aile qui frotte sur le pneu...
- après que l'aile ait été redressée
- après donc que MM.Rahou et Guazzone l'ait quitté
Deux possibilité donc pour placer ce changement de roue :
- entre le moment où les deux témoins s'en vont et le moment où ranucci passe chez les Rahou et boit le café. Il a le temps.
- avant de partir définitivement, parce qu'il constate lors d'une dernière vérification que la roue dégonfle...
Il parait vraisemblable que le pneu usé par le frottement de l'aile perdait de l'air progressivement.
Rien de fantasmagorique ni d'abracadanbrantesque.
Quant à en tirer des certitudes ...
Bon, c'est très bien tout ça, mais encore faudrait-il ne pas oublier les déclarations de Ranucci lui-même. 6 juin à 1h30 du matin (quand il jure qu'il est innocent et ne s'est jamais rendu à Marseille) :
"Après le choc, j'ai parcouru un kilomètre environ puis je me suis arrêté. En effet ma roue arrière gauche sentait le brûlé, car la tôle enfoncée au cours du choc frottait sur le pneumatique. Après avoir immobilisé ma voiture, j'ai soulevé une barrière qui fermait un chemin, puis j'ai repris le volant et j'ai conduit ma voiture sur trois cents mètres dans le chemin se trouvant derrière la barrière. J'ai voulu changer finalement la roue. Je l'ai changée. J'ai voulu repartir mais mon véhicule s'est enlisé. Il était garé à l'entrée d'une galerie. Pendant deux ou trois heures, j'ai essayé mais en vain de sortir mon véhicule de cette galerie, mais les roues patinaient."
C'est donc bien AVANT de quitter la galerie que Ranucci prétend avoir changé sa roue, alors que son aile frotte toujours sur le pneu.
En réalité, on doit pouvoir changer une roue qui frotte sur l'aile, ça n'est pas impossible, même si un pneu bien gonflé frottera plus que celui qui est dégonflé, mais je ne vois pas du tout où est l'intérêt. On risque surtout de crever la roue de secours.
J'ai supposé qu'il s'était endormi, puis avait constaté à son réveil que son pneu était dégonflé. Il se serait alors trouvé dans l'obligation de changer sa roue, quelles que soient les difficultés, pour faciliter sa sortie. Mais pourquoi ne pas avoir profité que la roue était enlevée pour défroisser l'aile ? Peut-être n'y a-t-il pas songé à ce moment-là, puisque le pneu d'origine était dégonflé et ne frottait probablement plus ; mais en serrant les boulons de la roue de secours, il aurait dû s'en rendre compte, que l'aile frottait, tout de même, et retirer cette roue pour défroisser l'aile plus à son aise. Bon, admettons qu'il s'est dit qu'elle ne frottait pas assez pour l'empêcher de sortir de la galerie, et qu'il défroisserait l'aile dès qu'il serait sur un terrain plat et sec (ce que Guazzone fera pour lui, probablement après avoir constaté que Ranucci s'y prenait comme un manche). Reste donc l'exploit du changement de roue dans l'obscurité d'une galerie en pente et humide, par quelqu'un qui n'est pas capable de se désembourber tout seul en trois heures de tentatives, et qui a besoin qu'on l'aide pour défroisser une aile.
Mais un point m'intrigue : en cherchant à se désembourber, il sort de son coffre un bidon de 30 litres, afin de s'alléger au maximum, d'après ce qu'il dira successivement à Rahou et Guazzone. Mais la roue crevée, qu'est-ce qu'elle fait dans son coffre, alors ? N'aurait-il pas mieux fait de la laisser par terre ? Rahou et Guazzone n'auraient pas manqué de la remarquer, si elle s'était trouvée par terre.
Il sort un bidon de son coffre et y laisse un roue ? C'est étrange. D'autant que pour que la roue s'y trouve, il faut qu'il fasse l'effort de l'y mettre. Il fait donc l'effort de mettre la roue et de sortir le bidon. C'est un choix. Un choix que je trouve incohérent. C'est pourquoi je préfère supposer qu'à ce moment-là, il n'y a pas de roue dans le coffre, mais elle est dans le panier, sous la voiture, et il ne pense donc pas à la retirer pour alléger sa voiture. En conséquence, je pense comme vous, Webrider : Ranucci a changé sa roue après être sorti de la galerie. Mais dans ce cas, il a menti dans sa déclaration aux policiers. Il n'a trouvé que ça pour expliquer sa présence dans cette galerie ; d'après moi, il avait des raisons beaucoup plus inavouables de se trouver là.
Quant aux interprétations suscitées par une phrase extraite de la troisième requête en révision (
"On retrouvera le pneu crevé dans le coffre, et la roue arrière gauche apparaitra aux enqueteurs differente des autres : ce qui confirme la crevaison et le changement de roue dans la champignonnière"), il ne faut pas oublier que cette requête est pleine de démonstrations ridicules du même genre, qui ne convainquent que leur auteur. Non, le fait de retrouver un pneu crevé dans le coffre ne prouve pas qu'il a changé de roue dans la champignonnière. Il n'y a rien du tout qui prouve qu'il a changé de roue ce jour-là, même. On peut en tout cas dire que ce pneu dans le coffre indique de façon quasi certaine que Ranucci ment quand il dit avoir changé sa roue dans la galerie.