Citation :
Pures spéculations, c'est du roman tout ça.
Tu devrais en écrire un, au lieu des messages ici. Mais tu es scénariste, et ça se sent. Je dis cela sans ironie.
Tu brodes sur le psychisme deRanucci en prison, ce ne sont que des supputations gratuites, ça pourrait être ça, mais aussi complètement autre chose.
Tu inventes sa vie.
Si c'est pour le prendre comme cela, pourquoi ferais-je des efforts pour repondre aux messages privés.
Je veux bien que tu critiques mes raisonnements, ils le sont certainement, mais là, je trouve qu'il n'y a pas beaucoup de nuance.
Citation :
Certes, les conditions carcérales ne sont pas proposées à tout le monde (!) et sont spéciales ; mais là à nouveau tu brodes en partant du postulat d'un Ranucci innocent. Tu t'emballes Gihel, tu t'emballes...
Ce n'est pas un postulat. Je ne m'amuse pas sur ce plan là.
Citation :
S'il est coupable, ses réflexions se fondent differemment.
Faudrait-il pour cela le démontrer et présenter autre chose que les aveux incohérents ou réussir à transcender l'incohérence. Pour l'instant les contorsions qu'on nous propose sont tellement délirantes qu'elles ne sont pas acceptables.
Citation :
Et puis même s'il est innocent et perdu dans sa solitude et ses errances psychologiques, il faut rester réaliste.. sa mère s'en remettrait qu'il soit allé voir son père ; il n'avait pas 10 ans, et quoi qu'il en soit, c'est son père ; ça vaut mieux que la guillotine ou même que 10 ans de prison.
Je sais. Elle le suggère même aux enquêteurs qui n'enquêtent pas, sauf à faire venir le père dont on sait une chose, c'est qu'il ment.
C'est assez incroyable mais le fait est qu'il a sans doute vu son père et qu'il ne l'a dit à personne. Et je pense que le rictus bizarre que les gens ont vu lors de l'exécution concernait cela : vous me tuez, mais finalement vous ne savez rien.
Citation :
Ok Ranucci était peut-être naif, il a écris à Giscard etc.. mais c'est c'est aussi de la rage ; ça ne veut pas dire qu'il ignorait totalement ce qu'il risquait, à tout le moins de la prison ferme pour longtemps. Même s'il esperait ou croyait s'en sortir, la réalité de la situation ne pouvait pas lui échapper. Le réel, c'était l'enfermement. Et l'enfermement ce n'est pas du fantasme, il ne pouvait le nier, même dans son inconscient.
Il était habité par son emprisonnement, et si ça le déconnecte de la réalité, ça le plonge aussi dans la menace qui plane sur lui, dans l'enfer qu'il vit.
Ce n'est pas seulement cela parce que lorsqu'on est innocent, on se dit tous les jours : ils vont finir par me faire sortir. Et il a cet espoir puisqu'il a chargé sa mère de prévenir l'"OP" comme il dit, l'opinion publique. Peu avant d'être exécuté, il prévoyait d'envoyer des lettres et des lettres aux journaux.
Donc il ne vit pas les choses comme un coupable qui se dit : je vais passer des années en prison, il le vit comme quelqu'un à qui on doit la reconnaissance de son innocence et qui s'imagine qu'il va sortir demain.
Citation :
On ne peut pas déduire de ça ses erreurs et ses incohérences postérieures à se défendre.
Ses avocats le rassuraient peut-être, mais crois tu qu'il se croyait pour autant certain de se sauver dans son for intèrieur?
A nouveau, tout ceci n'est qu'extrapolation sans fin et sans fondement.
Je regrette, on n'est pas sans rien, il y a des témoignages, des choses qu'on sait. par exemple cette histoire du Venezuela, du fait que les avocats disent qu'il était persuadé lui d'être gracié. Ceci dit dans le récapitulatif, il écrt qu'on a décidé de l'exécuter, il s'en rend compte.
Mais pour survivre à l'isolement (notamment dans une cellule de condamné à mort surveillée 24 heures sur 24) il faut se fixer même sur des mirages, et sur une assurance : je suis innocent, ils ne peuvent pas me tuer, ils vont bien finir par chercher l'homme au pull rouge et quand on aura reconnu mon innocence je partirai de ce pays, je souffre tellement.
Ce que j'ai constaté chez quelqu'un qui est en prison, c'est qu'il focalise sur un ou deux éléments et il ressasse. Il est incapable d'avoir des pensées larges.