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Message non luPosté :08 sept. 2006, 17:40 
Je voulais dire que le commissaire Alessandra était persuadé que Ranucci avait passé la nuit à Marseille. Mais vous m'aviez suivi, j'en suis sur.


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Message non luPosté :08 sept. 2006, 17:50 
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Lors de son tout premier interrogatoire, Ranucci qui est censé ne pas savoir ce qu'on lui reproche s'il est effectivement innocent, déclare "je n'ai jamais mis les pieds a Marseille".
Il se souviendra rapidement y etre allé la veille du meurtre.C'est plus de la perte de memoire a ce niveau la, c'est une memoire aleatoire (random acces memory quoi, comme sur nos pc :lol: ).
Absolument, et c'est un point important que tu soulignes.
Y'a quand même beaucoup de "comme par hasard", dans la mémoire gruyère de Ranucci.
Tu as raison aussi Thomas je trouve suspect ce Ranucci qui préfère être décapité plutôt que sois-disant avouer sa visite à son père : c'est plus grave que 15 coups de couteaux et de pierres sur une fillette... faut vraiment être crispé pour imaginer une chose pareille.
Pourtant je pense vers l'innocence de Ranucci, mais là.. il est quand même louche ce Ranucci. C'est comme pour le couteau, et sa déclaration en décembre.. Il confond avec l'opinel, il est troublé ? Vous croyez que 6 mois après, quand il nie ,farouchement, il puisse être bête à ce point là (pour sa défense) ? Aussi peu sûr de lui, peu précis ? Sa déposition il l'a forcément relue, et elle est accablante...
Certes on contorsionne pour la culpabilité, mais qu'est ce qu'on invente pas pour l'innocence.
Par moments, il me paraît autant impossible qu'il soit innocent que coupable... et vice versa!


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Message non luPosté :08 sept. 2006, 19:06 
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Marc a écrit :
"Le témoignage Moussy ne prouve en aucun cas que Ranucci n'a pas passé la nuit à Salernes ".

Alessandra lui en est persuadé. Il doit sans doute avoir des infos confidentielles qu'il ne veut pas divulguer ( pourquoi ? ) pour en etre si sur.
Citation :
Je voulais dire que le commissaire Alessandra était persuadé que Ranucci avait passé la nuit à Marseille. Mais vous m'aviez suivi, j'en suis sur.
Je n'en ai rien à faire du tout de ce que peut penser Alessandra. Je ne vais pas spéculer sur d'éventuels renseignements qu'il aurait et ne donne pas. Quand Cubaynes parle de signature, quand Alessandra dit que Ranucci a peut-être rencontré l'homme au pull-over rouge, ça me fait rigoler tant qu'ils n'avancent pas d'éléments allant dans ce sens. On ne peut pas tout le temps dire qu'Alessandra est un nul et ensuite s'appuyer sur ses raisonnements quand ça nous arrange.

Si je disais que le témoignage Moussy ne prouve en aucun cas que Ranucci n'a pas passé la nuit à Salernes, c'est pour la bonne raison que le témoignage Moussy ne prouve en aucun cas que Ranucci n'a pas passé la nuit à Salernes.

Voilà, ça me parait assez clair, comme ça. Il faudrait autre chose pour prouver que Ranucci n'a pas passé la nuit à Salernes. Alessandra avait peut-être cet autre chose, mais il ne l'avait peut-être pas non plus. Comment le savoir ? On lui demande gentiment ? ;)


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Message non luPosté :08 sept. 2006, 19:21 
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Certes on contorsionne pour la culpabilité, mais qu'est ce qu'on invente pas pour l'innocence.
C'est bien de le reconnaître.

Il y a une théorie qui échappe le plus souvent. J'ai lu ici et là que "l'homme au pull-over rouge est un grand pervers". On nous l'affirme, et on est prié de le croire. Pas question de mettre en doute l'implication de cet homme dans l'affaire, et pas question de voir autre chose en lui qu'un grand pervers (moi, je le trouve plutôt imbécile, s'il a fait ce qu'on dit, mais bon, je me tais).

Mais cette théorie qui échappe le plus souvent, donc, c'est celle qu'ose faire son avocat, Jean-François Le Forsonney, quitte à la rejeter tout de suite parce que cela lui semble incroyable chez un jeune de 20 ans :

Ranucci était peut-être un grand pervers.

Un grand pervers qui commet des erreurs, mais un grand pervers tout de même.

Un cynique, dit monsieur Rambla.

Et si Ranucci avait mystifié tout ceux qui le croient innocent ?

C'est bizarre : à part sa mère et son jeune avocat, il n'a convaincu personne de son innocence à l'époque. Allez, ajoutons Lombard, mais on est bien obligé de reconnaître que son troisième avocat n'a pas cru à son discours.

Bon, allez, ça n'est qu'une supposition. Désolé d'avoir sali sa mémoire par une simple hypothèse. ;)


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Message non luPosté :08 sept. 2006, 21:12 
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Allez, ajoutons Lombard, mais on est bien obligé de reconnaître que son troisième avocat n'a pas cru à son discours. ( son innocence NDLR)
-------------------------------
Bonsoir Marc,
Ce n'est pas parce que le troisième avocat ne voulait pas plaider l'innocence qu'il croyait Ranucci coupable. C'était peut-être ( ou sans doute, je ne suis pas dans la tête de ses gens-là...) simplement parce qu'il pensait que plaider coupable sauverait sa tête.
Cordialement


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Message non luPosté :08 sept. 2006, 21:22 
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Citation :
Allez, ajoutons Lombard, mais on est bien obligé de reconnaître que son troisième avocat n'a pas cru à son discours. ( son innocence NDLR)
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Bonsoir Marc,
Ce n'est pas parce que le troisième avocat ne voulait pas plaider l'innocence qu'il croyait Ranucci coupable. C'était peut-être ( ou sans doute, je ne suis pas dans la tête de ses gens-là...) simplement parce qu'il pensait que plaider coupable sauverait sa tête.
Cordialement
Je ne pense pas, Carmencita. Lombard et Le Forsonney savaient aussi que plaider coupable serait préférable, mais ils ne l'ont pas fait. Ils ont plaidé l'innocence pour la simple raison que Ranucci le leur a demandé, et qu'ils ont souhaité respecter cette décision.

Et en fait, Lombard n'a pas suivi la droite ligne de l'innocence. D'après ce que j'ai lu, il a introduit dans sa plaidoirie de façon peu orthodoxe des éléments du genre : "et si c'était lui, de toute façon, il est irresponsable". Quelqu'un peut-il confirmer ?


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Message non luPosté :08 sept. 2006, 21:43 
Citation :
Allez, ajoutons Lombard, mais on est bien obligé de reconnaître que son troisième avocat n'a pas cru à son discours. ( son innocence NDLR)
-------------------------------
Bonsoir Marc,
Ce n'est pas parce que le troisième avocat ne voulait pas plaider l'innocence qu'il croyait Ranucci coupable. C'était peut-être ( ou sans doute, je ne suis pas dans la tête de ses gens-là...) simplement parce qu'il pensait que plaider coupable sauverait sa tête.
Cordialement
Il s'en est expliqué. Fraticelli déclare en substance dans le livre de Gilles Perrault qu'il ignorait si CR était ou non coupable mais qu'il ne voyait pas la possibilité de plaider l'innocence de manière crédible et efficace. Il pensait que la seule chance de lui sauver la vie était de plaider coupable en lui cherchant des circonstances atténuantes (meurtre commis dans l'affolement et sans préméditation, enfance traumatisante, etc.). On aurait pu de cette manière obtenir la perpétuité.

Je suis convaincue pour ma part que CR aurait presque certainement sauvé sa tête s'il n'avait pas eu au procès cette attitude odieuse qui lui a mis tout le monde à dos.

Il pouvait sauver sa tête :

- en plaidant coupable et en montrant un repentir appuyé, sincère ou non mais spectaculaire (demander pardon aux parents, pleurer, etc.). Dans ce cas-là il aurait probablement eu perpétuité. Ou, en cas de condamnation à mort, aurait eu de bonnes chances d'être grâcié (d'autant que ce n'était pas un crime crapuleux, qu'il n'avait pas d'antécédents et qu'il y avait absence de préméditation).

- en plaidant l'innocence mais sans agressivité. S'il avait défendu point par point son dossier, protesté de son innocence avec des accents émouvants, il aurait au moins semé le doute et emporté la sympathie d'au moins une partie de l'opinion publique. ll pouvait, là aussi, obtenir la perpétuité.

Mais ses avocats - qui n'avaient peut-être pas le choix, je veux bien - ont choisi une formule bâtarde (innocence mais circonstances atténuantes) qui ne pouvait pas marcher. Et CR a signé son arrêt de mort dès son entrée dans le prétoire par son attitude suicidaire. Dans l'hypothèse de son innocence, cette attitude excédée et méprisante qui a été si mal perçue s'explique aisément, mais le fait est qu'elle lui a été fatale.


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Message non luPosté :08 sept. 2006, 21:55 
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Il s'en est expliqué. Fraticelli déclare en substance dans le livre de Gilles Perrault qu'il ignorait si CR était ou non coupable mais qu'il ne voyait pas la possibilité de plaider l'innocence de manière crédible et efficace. Il pensait que la seule chance de lui sauver la vie était de plaider coupable en lui cherchant des circonstances atténuantes (meurtre commis dans l'affolement et sans préméditation, enfance traumatisante, etc.). On aurait pu de cette manière obtenir la perpétuité.
C'est comme ça que je le voyais.

Carmencita, je ne voulais pas dire que Fraticelli le croyait coupable, mais que Ranucci n'avait pas réussi à le convaincre de son innocence. J'ai dit que Fraticelli ne croyait pas à son discours, ce qui est peut-être un peu fort, mais vous voyez maintenant ce que je voulais dire. Je crois aussi que ni Lombard, ni Le Forsonney n'étaient persuadés de ce qu'ils avaient à défendre à l'époque. Le Forsonney a bien dit que Ranucci était resté une énigme pour lui. Il est parti de cette phrase ambiguë, "c'est obligatoirement moi", qui justement avait fait naître un doute chez lui, mais probablement pas une certitude de l'innocence.

Je crois que je pourrais corriger ce que je disais : Ranucci n'a convaincu personne de son innocence à l'époque. Les deux seules personnes qui en étaient convaincues, c'était sa mère et son ex-petite amie, et ça n'a rien à voir avec ce qu'il a pu leur raconter. Il suffisait qu'il leur dise "je suis innocent, tu me crois ?" pour les convaincre, si ça n'était pas déjà fait. Je crois même qu'elles ont cru à son innocence avant lui.


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Message non luPosté :08 sept. 2006, 22:51 
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C'est comme pour le couteau, et sa déclaration en décembre.. Il confond avec l'opinel, il est troublé ?
Je ne crois pas qu’il ai confondu le cran d’arrêt et l’opinel. C’est Melle Di Marino qui a pu faire la confusion le 6 juin (correction sur le PV), mais lors de la deuxième comparution, le 7 juin, elle a le cran d’arrêt et Ranucci le reconnaît.

Ce couteau est à lui. Vu ce qu’il dit à son avocat, au cours du procès, il ne peut en être autrement.

Imaginons qu’il soit innocent. Le 3 au soir, quand il rentre à Nice, le couteau est dans sa voiture. Les jours suivants, il ne se sert pas du couteau. Le 5 en soirée, quand les policiers viennent saisir la voiture, ils font une première saisie et ils ne trouvent pas le cran d’arrêt. Ranucci ne le voit pas non plus.

Emmené à Marseille, après 19 heures de garde à vue et l’intervention des témoins Aubert, il craque , il avoue. « C’est obligatoirement moi » dira-t-il à sa mère, à son avocat. Il est passé par un stade, où en toute logique, cela ne pouvait être que lui le coupable.

S’il est innocent, dans sa mémoire, il n’existe rien de ce qui a un rapport avec la fillette. Mais il y a le couteau, son couteau et on l’a convaincu que c’est avec ça que la fillette a été tuée. Petit à petit, il va passer de coupable à « impliqué » et il va imaginer le scénario de l’HPR.

Lors de la dernière comparution devant Melle Di Marino, il a probablement tout nié. Immanquablement, la juge a du lui présenter les PV de ces aveux. PV qu’il a signé. Elle a du lui rappeler qu’il avait dit aux policiers où il avait caché le couteau et que les gendarmes l’ont trouvé à l’endroit qu’il avait indiqué.
Il n’a jamais su que les gendarmes ont mis presque deux heures pour retrouver le couteau. Il ne s’est pas rendu compte qu’avec les seules indications données aux policiers, il n’était pas possible de retrouver le couteau.
Alors en décembre, devant la juge, il croit encore que c’est lui qui a permis que le couteau soit retrouvé, mais il dit aussi qu’il ne sait pas ce qu’il a pu faire avec.
C’est comme s’il avait dit : « je ne sais pas où je m’en suis débarrassé, mais j’ai dit où il fallait le chercher ».


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Message non luPosté :08 sept. 2006, 22:54 
Dans ses aveux il dit quand meme qu'il a ouvert le couteau en appuyant sur le bouton, ce qui est difficile avec un opinel.


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Message non luPosté :08 sept. 2006, 23:01 
Salut Bernard,

Quand est ce que les policiers mettent la main sur le cran d'arrêt alors selon vous ?


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Message non luPosté :08 sept. 2006, 23:07 
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C'est madame Di Marino qui doit être responsable de la confusion avec l'Opinel. Au moment où elle entend Ranucci, elle lui impose semble-t-il le terme "égorger", qui n'est pas très approprié, et aussi elle doit avoir devant elle le PV de la fouille de la voiture, qui mentionne un Opinel. Il est 18 heures, et le cran d'arrêt n'a pas encore été retrouvé. La confusion me semble facile à faire dans ces conditions. Ce n'est peut-être qu'à la fin de cette audition qu'on arrive à faire demander à Ranucci où il faut chercher exactement, car je ne pense pas qu'on ait dérangé madame Di Marino pendant l'audition (même si ça n'est pas impossible). Quelqu'un a l'heure de clôture de cet interrogatoire ?


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Message non luPosté :08 sept. 2006, 23:14 
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Citation :
Tu as raison aussi Thomas je trouve suspect ce Ranucci qui préfère être décapité plutôt que soit-disant avouer sa visite à son père : c'est plus grave que 15 coups de couteaux et de pierres sur une fillette... faut vraiment être crispé pour imaginer une chose pareille.
À mon avis vous ne raisonnez pas jusqu'au bout et donc effectivement par ce raccourci brutal, on a l'impression que cette chose incroyable est impossible.

C'est méconnaître plusieurs éléments de ce dossier. C'est méconnaître aussi que Ranucci était emprisonné à l'isolement.

La prison, il ne faut pas l'oublier est un poison d'une rare toxicité et une drogue. À côté, l'héroîne c'est du petit lait. Quant vous êtes à l'isolement, vous n'avez plus aucun repère, sauf lorsqu'on vous apporte à manger et qu'on ouvre les porte à sept heures du matin. Lorsque vous n'avez plus de repères, il se passe que vos pensées se mettent à ressembler aux murs qui vous entourent, elles tournent en rond.

Les évidences, vous cessez de les voir, c'est l'équivalent des flashes provoqués par l'héroïne, et en revanche vous vous laisser emporter par des obsessions qui reviennent indéfiniment.

Il faut comprendre qu'au moment où Mme Mathon apprend à son fils l'existence du témoignage Mattéi sur le pull-over rouge, puis celui de Martel, eh bien cet homme mystérieux pour Ranucci devient une obsession. Il faut lire son courrier, il imagine un certain nombre de choses et il fait tourner dans sa tête ce témoignage, indéfiniment. Du coup le reste passe à la trappe.
Donc, il ne va pas dire à sa mère qu'il a été voir son père, elle le fuit depuis 17 ans, et c'en est devenu là aussi une obsession. Il ne voit pas qu'il a besoin de tous les moyens pour obtenir la reconnaissance de son innocence, il croit qu'un seul suffit : on va bien finir par voir qu'il y a un autre homme.
Et il s'aperçoit bien sûr qu'en face, ben on verrouille tout, on cache des choses, on en maquille d'autres, et qu'en face les policiers truquent, maquillent, escamotent. Et tout tourne autour de cette obsession.

Alex Panzani dit une chose qui me semble très très importante, qui est fine et juste à mon avis : Ranucci lors du procès ne voit que sa mère, quand il s'exprime, c'est pour sa mère etc... Il ne voit plus le reste. Ceci explique très bien pourquoi il ne dit pas qu'il a été voir son père. Personne ne le lui demande. Alessandra a verrouillé cette piste.

Et puis chaque fois, on lui donne de faux espoirs : ne t'en fait pas, c'est la cassation assurée. Ne t'en fait pas, il va te gracier. Pourquoi dirait-il quelque chose dont il pense que sa mère sera blessée à jamais ?

C'est facile de raisonner comme vous le faites, chez vous. En prison à l'isolement cela donne ceci :

"Cet appauvrissement des cinq sens déshumanise... Cette vie sans but a pour conséquence la perte de la mémoire (celle des visages, des noms, des sentiments), elle plonge le corps et l’esprit dans l’hébétude la plus totale.
« Pour me concentrer il me faut faire de gros efforts. Réfléchir et penser fatiguent terriblement ."


Or donc cet homme emprisonné, dés lors qu'il est innocent ne peut pas mettre en relation un problème personnel : gérer son père par rapport à sa mère et la mort d'une gamine tuée par acharnement. Et donc certes, d'une certaine façon l'exécution de Ranucci est aussi un suicide.

C'est d'abord un assassinat commis par Mme Donadini et consorts, par M. Giscard d'Estaing. Ils ont du sang sur les mains, c'est la différence avec nous.
Citation :
Pourtant je pense vers l'innocence de Ranucci, mais là.. il est quand même louche ce Ranucci. C'est comme pour le couteau, et sa déclaration en décembre.. Il confond avec l'opinel, il est troublé ?
Ben cet interrogatoire se déroule sans avocat après 30 heures sans sommeil, Ranucci a dû bégayer trois conneries tandis que le juge dictait au greffier une paraphrase stupide des aveux.

Ranucci ne confond pas, pour lui, il n'a qu'un couteau, l'opinel. Et donc il dit l'opinel, et le juge dicte au greffier l'opinel. Il est notable qu'un policier a du intervenir durant l'interrogatoire et donc révéler au juge d'instruction qui n'avait rien compris, que ledit opinel est en fait un couteau automatique. Et donc le juge corrige. Et comme Ranucci a trente heures de veille et un sérieux tabassage, il signe sans comprendre.

C'est donc la juge qui confond, pas Ranucci.
Citation :
Vous croyez que 6 mois après, quand il nie ,farouchement, il puisse être bête à ce point là (pour sa défense) ? Aussi peu sûr de lui, peu précis ? Sa déposition il l'a forcément relue, et elle est accablante...
Certes on contorsionne pour la culpabilité, mais qu'est ce qu'on invente pas pour l'innocence.
Par moments, il me paraît autant impossible qu'il soit innocent que coupable... et vice versa!
C'est que vous n'intégrez pas la façon dont le juge fonctionne, Mme Di Marino est un petit Burgaud, elle n'est pas là pour instruire mais pour asseoir une culpabilité.
Donc première chose, elle fait comme la Convention sous la Terreur, elle prive Ranucci de défenseur en refusant de reporter son audience qui pourtant n'est pas du tout urgente.

Ensuite elle pose l'accusation en la développant et en faisant tout écrire par le greffier et elle demande à Ranucci ce qu'il en pense et la maline, quand Ranucci doit dire : ça c'est faux, ça ce n'est pas ce que je dis, elle résume : "je ne suis d'accord sur rien". Vingt lignes d'accusation, six mots de défense. C'est plus simple.

Ah bon ? Mais encore ? On ne peut pas avoir de précision sur quoi il n'est pas d'accord ?

Et puis ensuite, elle recolle les éléments de l'accusation. Et donc elle doit dire ceci à Ranucci : mais le couteau, il est bien à vous. Ben non Madame.

Mais si, il ne peut pas ne pas être à vous puisque c'est vous qui avez indiqué où il était enterré. Eh ben voualah, le serpent se mord la queue et le tour est joué.

Le couteau est à vous puisque c'est vous qui avez indiqué l'endroit, il a indiqué l'endroit donc le couteau est à lui. Ah bon, mais où l'a-t-il acheté ? Et pourquoi il était dans sa poche à ce moment là ? Ben rien.

C'est ty pas formidable la justice française ?

Et voilà comment les Athéniens s'atteignirent. Comment du fond de son isolement Ranucci peut-il comprendre qu'on a saisi le couteau la veille et qu'on a été le replanter le lendemain ? Il ne peut pas.

_________________
L'adn du sang se trouvant sur le pantalon bleu doit être analysé et comparé avec celui de Mme Mathon, c'est notre exigence pour connaître la vérité.


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Message non luPosté :08 sept. 2006, 23:17 
Citation :
Dans ses aveux il dit quand meme qu'il a ouvert le couteau en appuyant sur le bouton, ce qui est difficile avec un opinel.
normal si le couteau lui appartient.
mais ça ne veut pas dire qu'il s'en est servi pour tuer.
Il en connait juste le fonctionnement.


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Message non luPosté :08 sept. 2006, 23:21 
s'il en connait le fonctionnement, c'est qu'il est au courant qu'il ne s'agit pas de l'opinel, CQFD.


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