Vous n'avez pas compris ce que je veux dire. Par exemple, on trouve très facilement sur internet tout un tas d'ouvrages dont on peut extraire le genre de perles citées à continuation ( en l'occurrence extraites d'un seul livre ) mais on ne trouve presque rien dans l'autre sens.
Citation :
Dans certains milieux médiatiques, il convient d'avoir son « innocent-incarcéré-victime-de-l'acharnement-d'une-machine-aveugle-qui-refuse-obstinément-de-reconnaître-ses-erreurs ». A n'importe quel prix.
Daniel Karlin, réalisateur de télévision, dans un ouvrage intitulé L'Affaire Chara, un innocent meurt en prison (Seuil, 1992) étale les recettes qui permettent de fabriquer de toutes pièces un scandale judiciaire.
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Le dossier peut faire l'objet de plusieurs lectures et je n'ai, pour ma part, pas d'opinion définitive sur la question. Je sais simplement, par expérience, qu'un délit banal peut basculer en quelques secondes dans l'horreur criminelle. Il est vrai que l'enquête a été menée par le commissariat, c'est-à-dire par des policiers qui ne sont pas habitués à traiter pareils dossiers.
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En 1990, Daniel Karlin obtient du garde des Sceaux Pierre Arpaillange l'autorisation de se déplacer librement dans les prisons françaises afin de tourner une émission sur la justice. Ancien intellectuel communiste, à l'époque où ce titre était encore porteur, il a pris la précaution de s'adjoindre, comme coréalisateur de l'émission, un grand ami du ministre, Philippe Boucher. Longtemps journaliste au Monde, Philippe Boucher est devenu conseiller d'Etat par la grâce de ses hautes protections élyséennes. L'un tenant la porte ouverte, l'autre jouant des micros et des caméras, Karlin peut ainsi se promener en toute tranquillité dans les palais de justice, les commissa- riats, les maisons d'arrêt. Pierre Arpaillange lui a accordé toutes les autorisations possibles et imaginables.
Par une de ces délicates attentions qui font le charme des nombreux prébendiers de l'ère Mitterrand, Daniel Karlin utilise, pour le tournage et le montage des plans, les services d'un professionnel de haut niveau, P-DG d'une société de production vidéo de Vendée. Un homme qui a des prisons une expérience ne se bornant pas à une simple visite. Ami de longue date d'un des ravisseurs du baron Empain, il n'a rien trouvé de mieux que de tenter d'extorquer, fin 1989, un million de francs à un directeur de magasin. Il sera incarcéré en 1992, après une longue procédure.
Ce sont donc ces trois hommes, ces trois « hautes autorités morales », qui vont se pencher sur les dysfonctionnements de notre pauvre justice.
Pour une fois je ne donne pas la source pour ne pas donner une publicité additionnelle à ce genre de bouquin. Le style est facilement reconnaissable, même par les aveugles tellement il sent fort.