Citation :
Je suis étonné de pas avoir lu cette explication.
Où se trouvait Jean quand il dit "il parle comme les gens d'ici"? dans une gendarmerie.
Ca peut donc vouloir dire qu'il parlait comme les gens qui se trouvaient dans la salle avec lui.
Je reprends ce message pour vous dire que je l'avais très bien compris, Dalakhani.
Vous vouliez dire, je crois, que pour l'enfant, "parler comme les gens d'ici", ça peut vouloir dire comme les policiers autour de lui, c'est-à-dire avec l'accent marseillais. Seulement, on peut s'étonner, alors, qu'il ne dise pas directement "il parlait comme moi" ou "comme vous et moi" (cette dernière expression n'étant pas assez infantile pour être probable).
L'explication que je donne, elle, semblable à celle de François François, repose sur l'observation de petits enfants français d'origine étrangère dont les deux parents sont étrangers. Je suis régulièrement en contact avec ce genre de famille, par le fait que la mère de mes enfants est étrangère, et fréquente beaucoup des familles originaires de son pays et ayant des enfants. Même mes enfants, qui sont nés en France d'un père français dont les huit arrière-grand-parents étaient français, sont attachés au pays de leur mère, qu'ils connaissent, et parlent parfois des Français comme s'ils n'en faisaient pas eux-mêmes partie, en raison d'une différence culturelle vécue à la maison.
Si cela semble complexe à certains, c'est que la vie n'est parfois pas toute simple à expliquer. Surtout celle des gens qui vivent l'exil. J'ai moi-même vécu à l'étranger pendant assez longtemps, me retrouvant en position d'immigré, donc, vis-à-vis des gens au sein desquels je vivais. J'ai cherché à être accepté, et non intégré ou assimilé ; je voulais rester moi-même tout en adaptant mon comportement afin de faciliter cette acceptation. Pour moi, à l'époque, "les gens d'ici", c'étaient les habitants de ce pays-là ; et je n'en faisais pas partie. Je disais parfois "nous" pour parler des habitants de la
ville dans laquelle je vivais, mais jamais pour parler des habitants du pays.
L'explication que je donnais sur la phrase de Jean me semble la plus probable. Je n'exclue pas l'autre explication, même si je la juge moins probable. Ce que j'aimerais, c'est qu'on comprenne que l'explication que je donne est sincère, et repose sur du vécu. On ne peut pas la rejeter avec mépris sous prétexte qu'elle ne colle pas avec l'explication de Perrault. D'autant que dans tous les cas, ça ne change rien à l'affaire.
Si le ravisseur était Ranucci, il pouvait contrefaire l'accent marseillais.
Si le ravisseur était homme au pull over-rouge, il pouvait tout autant contrefaire l'accent marseillais.
Il n'y a rien à conclure d'une telle phrase, alors il serait sympa de la part des innocentistes d'accepter TOUTES les explications qui sont proposées si elles sont honnêtes.