Gihel a écrit:
Citation :
La question ne se pose pas comme cela, la question c'est : comment se fait-il que les enquêteurs ou la juge n'aient pas vérifié que le pantalon était bien celui que portait Ranucci le jour de l'accident, vu qu'il ne dit jamais s'être changé et qu'il est parti avec un pantalon gris.
Oui, mais Ranucci a écrit:
Citation :
Le pantalon de couleur bleue qui se trouvait dans ma voiture est bien celui que je portais au moment de l'accident. Les taches (que vous me dites être des taches de sang) qui se trouvent sur la poche sont inexplicables en ce qui me concerne. Je pense que ce sont des taches de terre.
Comment voulez vous que les enquéteurs vérifient autrement?
Et il y a une différence entre ne pas dire s'être changé et dire ne pas s'être changé. Rappelez vous que Ranucci dira ne se souvenir de rien. Pendant les 4 heures passées dans la galerie, il dira avoir dormi, puis avoir essayé de se désembourbé. Le pantalon que décrira Rahou ne semblent pas celui d'un homme qui a essayé de se désembourber, isn'it? Donc il est assez logique su'il se soit changé.
Citation :
Il manque un membre de phrase qui aurait tout changé à cela : "que vous me montrez". On ne lui montre pas le pantalon, alors qu'il est censé se trouver dans les locaux de la sûreté. Qu'elle bizarrerie, on lui laisse dire que ce ne sont pas des taches de sang. Il suffisait de lui montrer le pantalon pour l'empêcher de dire des conneries. Mais cela on ne le fait pas. Cela semble indiquer au contraire qu'on ne possède pas le pantalon à ce moment là et qu'on teste Ranucci pour savoir s'il se souvient ou non qu'on a saisi le pantalon dans la voiture et s'il se souvient du pantalon qu'il portait à ce moment là. Et le piège se referme : il ne sait plus quel pantalon il portait.
Gihel, c'est n'importe quoi.
Si les policiers n'ont pas le pantalon, pourquoi voulez vous que Ranucci dise que ce même pantalon était dans le coffre, ou qu'on lui fasse dire? Pourquoi voulez vous que les policiers lui disent qu'il y a des taches de sang sur un pantalon qu'ils n'ont même pas vu?
Et s'ils l'ont saisi, le 5 au soir, sur le porte bagage du vélomoteur, qu'est ce que çà change pour eux à ce stade: ils ont un suspect dont le pantalon est plein de sang, c'est suffisant. Donc ils n'ont aucune raison de changer le lieu de la saisie.
Les policiers ne peuvent pas mentionner un pantalon dont ils ne connaissent pas l'existence. Et ils ne peuvent laisser Ranucci parler du pantalon bleu saisi dans le coffre s'ils ne l'ont pas saisi. Donc ils l'ont le 6 au moment des aveux. Donc ils n'ont pas pu le saisir "frauduleusement" ultérieurement.
Pourquoi ne le montrent-ils pas à Ranucci? Mais c'est l'exemple même de la question biaisée! Consciemment ou non, vous cherchez à introduire un doute là où il n'y en a pas. D'abord, Ranucci a avoué. Pourquoi voulez vous qu'ils s'obstinent à avoir raison avec lui? Il dit que c'est de la terre, et eux du sang? Et alors: l'expertise confirmera que c'est du sang, c'est tout. A la limite, c'est même un élément qui atteste de ce que les aveux ne sont pas dictés par les seuls policiers: ranucci s'exprime, il nie même l'évidence.
Vous préféreriez qu'ils lui collent le pantalon sous le nez, en lui hurlant "c'est le sang de la petite, regarde ce que tu as fait"? Ce qui vous donnerait une nouvelle occasion de pourfendre les enquéteurs. Dommage: ils se contentent de transcrire ses propos.
Dans votre texte, j'ai souligné en rouge deux passages. Vous usez largement des "celà semble indiquer" (le semble donne encore une nuance) pour conclure non moins largement par des sentences type "le piège se referme: il ne sait plus quel pantalon il portait", définitives mais absolument infondées.
Citation :
Il faut s'imaginer que les policiers n'ont pas grand chose dans ce dossier. Alors un pantalon taché de sang, c'est une aubaine, le seul problème : comment le raccorder au crime ?
Ouch!!!
Pas grand chose? Mais regardez les choses en face! A CE STADE DE L'ENQUETE, ils ont un suspect reponsable d'un délit de fuite (banal, certes; mais pourquoi a-t'il pris la fuite?) vu par des témoins qui font le lien avec l'enlèvement; sur leurs indications, on trouve le corps de la petite; sur les indications du suspect, on trouve un couteau compatible avec le crime.
Je pense que bien des policiers aimeraient avoir autant d'éléments...
Bien sûr, PLUS TARD, on discutera à l'infini (paquet ou enfant? 700 m ou 1000-2000m? coma éthylique ou pas? Rhésus ou pas? Spinelli à 10:50 ou 11:30? etc...) mais à ce moment là, tout çà n'existe pas.
Le vrai reproche que l'on peut faire à cette enquète, c'est de n'avoir pas été systématique. Je ne serais pas surpris cependant que ce ne soit pas l'exception mais la règle, en 1974 en tous cas.
Bien à vous