Evidemment, Obrecht ne souhaite pas que l'on dise qu'il a tué un innocent, donc il va se ranger du côté de l'avocat général.
De même M. Viala n'avait pas tellement envie de reconnaître qu'il avait envoyé un innocent à l'échafaud, et donc il s'en est sorti en disant que M. Ranucci n'était pas "sympathique", comme si d'ailleurs un avocat général qui requiert la mort pouvait, lui, apparaître "sympathique". Tout le monde est convaincu que M. Viala et les neuf jurés sont des personnes éminemment sympathiques, et humaines. Surtout humaines. Et très courageuses de surcroît.
Obrecht était près du bouton de la guillotine lorsque cette parole a été prononcée, dans la cour quand Christian était encore dans la salle et qu'on venait de le soulever du tabouret, donc il n'était plus avec Christian. Donc il ne pouvait pas entendre cette phrase.
N'étaient proches de Christian que les deux aides.
De même, Chevalier n'était plus là, puisqu'il vient se placer de l'autre côté de la guillotine pour bloquer la tête.
Donc là où M. Obrecht n'est pas très honnête, c'est qu'il oublie de dire qu'il faudrait interroger pour cela les deux aides qui ont, eux, transporté Ranucci sur la planche et l'ont attaché avec la sangle.
Ceci dit, cela n'a pas beaucoup d'importance puisque durant tout le trajet, Ranucci n'a parlé QUE DE SON INNOCENCE. Quand on a évoqué sa mère, il a encore parlé de son innocence. Et ça, Obrecht n'en dit rien.
Comme c'est curieux. Ben alors Obrecht, qu'est-ce qui t'arrive ? Tu n'as pas le courage des gens que tu exécutes ? C'est moche.
|