Citation :
Mesrine avait acquis une popularité assez forte il faut le reconnaître. Les conditions de sa mort sont clairement mises en cause, alors que lui-même le souhaitait ainsi. Après qu'il ait subi la guerre d'Algérie n'est pas un argument. Dans ces confitions, 95% des français sont à enfermer. Sur une personne qui commet un crime, 100 ou 200 ont connu le même type d'émotions... et ne s'en sont toujours pas remis.
Pour Mesrine, je n'ai pas du tout ce souvenir là, on l'appelait l'ennemi public n°1 et il ne ressemblait pas dans la tête des gens à Arsène Lupin, pas du tout. Il y avait un côté assez sanglant et déplaisant dans l'histoire et on s'en rendait compte.
Si vous voulez, dans sa façon de narguer les autorités, il pouvait amuser deux secondes, mais le sort qu'il a réservé au journaliste de minute n'a fait rire personne même les gens de gauche comme moi.
Vous interprétez bizarrement ce que je vous dis. Je n'ai jamais dit que n'importe qui placé dans des circonstances exceptionnelles du type de la guerre de Bosnie ou d'Algérie devient un assassin. Pas du tout. Vous croisez tous les jours dans les rues de Paris des anciens tortionnaires ou d'anciens militaires qui ont vu des choses pas très propres disons.
Au milieu des centaines de personnes vous allez en trouver un qui pête litteralement un câble et qui en devient fou, sans doute parce que d'une certaine façon il est plus fragile que les autres, et plus agressif aussi finalement. C'est ce qui se passe pour Hotyat, mais j'ai rencontré des soldats qui ont fait la guerre de Bosnie et qui sont revenus tout à fait sains d'esprit et cette expérience les a fortifié aussi.
Malheureusement on ne peut pas dire cela d'Hotyat.
Ceci dit, on peut reconstituer un cheminement affectif et relier la violence de Mesrine à l'Algérie, ce n'est pas un argument, c'est une cohérence, rien à voir.
Et cette cohérence ne justifie rien. Pour juger correctement, il faut comprendre. C'est ce qu'on peut reprocher aux jurés d'Aix, ils n'ont rien compris. Et ils ont tué un homme sans comprendre.
Quand on comprend on peut juger sans haine et sans crainte, et même sévèrement si vous le voulez. Juger est une chose et comprendre en est une autre. La seconde n'empêche pas du tout la première, c'est le contraire.
Citation :
Quand à Emile Louis, c'est pire, si j'ose dire. Il se sert de son enfance pour essayer d'atténuer sa culpabilité. Rappelons-nous qu'il avait avoué alors qu'il pensait que ses crimes étaient prescrits. Bref, là encore, le passé douloureux est indépendant de la "fibre criminelle" d'Emile Louis.
Je ne peux pas être d'accord avec vous. Il explique cette scène de la libération pas du tout pour se dédouaner, il ne se rend pas compte justement de ce qu'elle révèle des crimes qu'il a pu commettre après.
Le problème c'est qu'il explique que pour lui ce n'est pas douloureux, c'est humiliant et jouissif. Il en jouit du spectacle des femmes humiliées.
Et cela ce n'est pas bon signe pour la suite.
Son sadisme n'a pas de limite. C'est bien le problème.
Citation :
Concernant ma jeunesse Gihel, vous ne savez rien de ce que je suis. Je me garderai donc de donner du crédit à votre affirmation.
hihihi ben je suis dans le même cas...
Citation :
Le passé est souvent mis en avant pour expliquer la potentialité criminelle d'un individu. Hors, elle n'excuse rien. Comme ceux qui s'excuse après avoir frapper leur femme, expliquant que leur père était comme ça et que ce n'est pas de leur faute. Ben voyons !!! On n'est jamais aussi malheureux que l'on se le dit, je n'ai pas de considération pour le passé d'un Mesrine ou d'un Louis.
Vous n'avez pas remarqué que je n'en fais pas une atténuation du tout. Je n'excuse rien, pas plus que vous, mais si vous voulez avoir une idée de qui est l'homme au pull over rouge, il est intéressant de voir comment ces gens là fonctionnent.
Et ils ne fonctionnent pas comme vous et moi. Ils ont dépassé l'idée même de souffrance, ils souffrent c'est vrai mais cette souffrance se traduit par une agression intolérable.
Citation :
Louis, comme Mesrine, comme Alfred Petit ou encore Guy Georges, ne mérite que l'indifférence générale. Rien ne peut justifier ce qu'ils ont fait. Rien ne peut justifier qu'en les regardant depuis leur plus tendre enfance, si ON s'était occupé d'eux, ils n'auraient pas commis ces crimes affreux.
Ils vous fascinent quelque peu, sinon vous n'en parleriez pas, et vous ne viendriez pas sur ce site. Mais c'est une fascination naturelle et pourquoi pas intéressante. C'est une partie du fonctionnement humain qu'on ne peut pas ignorer.
Je suis persuadé que la mère d'Alègre qui l'emmène à 12 ans assister à ses ébats amoureux rétribués et sans doute plus ou moins sado-maso et le père qui le bat à coups de ceinturon, les deux additionnés, cela n'a pas dû tellement aider voyez-vous.
La mère adoptive qui traite Guy Georges comme un monstre parce qu'(il est noir et le fait qu'il change de nom à 4 ans cela n'a pas du tellement aider non plus.
Vous avez raison cela ne justifie rien. Mais imaginez un psychiatre un peu intelligent (on en trouve) qui remarque les discours délirants de ce genre de personnages et qui prévient : méfiez vous celui là il a des tendances à la psychose, il va agresser des gens.
Ben là vous sauvez des vies.
Donc essayer de comprendre le fonctionnement de ces gens là pour prévoir la connerie à venir, ce n'est pas inintéressant.
Citation :
Ces hommes n'ont pas la moindre excuse, pas la moindre circonstances qui plaident en leur faveur. Ils ont commis des crimes en savant ce qu'ils faisaient... même si certains tentent de dire le contraire.
Qu'est-ce qu'ils savent ? En tout cas, ils ignorent l'autre, sinon ils ne le tueraient pas. Pour tuer quelqu'un, il faut d'abord prétendre à soi-même qu'il n'existe pas.
Quand le psychopathe qui a tué Marie-Dolorès donnait ses coups de pierre puis ses coups de couteau, il était aspergé de sang et pourtant il était dans sa rage d'avoir été ignoré par elle. Et il ignorait cette petite fille. C'était pour lui un objet.
Vous imaginez la personnalité de ce genre d'individu ? Ils ne sont pas comme nous, ils ont dépassé l'idée même de souffrance. Ils sont prisonniers de leur impossibilité à fantasmer.
Et Danou a raison, ils sont charmants par ailleurs, mais si vous les écoutez bien, comme je vous l'ai dit, à un moment donné, vous allez vous apercevoir qu'ils délirent. Et ça c'est la faille. Leur faille, qui coupe leur corps en deux et qui les rend insensible.