On a pensé à cela un moment.
Le problème se pose en deux temps :
En fait pour la fiche de scellé, je suis obligé de reconnaître que Gérard Bouladou a totalement raison. J'ai été regarder les fiches de scellé d'une autre affaire.
Donc effectivement :
PROCES VERBAL : n°610/GREASQUE du 5 juin 1974.
En fait ce qu'on appelle Procès Verbal, pour les gendarmes, c'est le premier PV qui ouvre le dossier, et en fait 610 c'est bien le numéro de l'affaire.
Ce que j'ai vu, c'est que lorsque l'on est en phase d'enquête préliminaire dans l'autre affaire, tous les PV portent le numéro 534/2001, les derniers quatre chiffres étant l'année.
Puis un juge d'instruction est nommé et on passe cette cette fois à 538/2001, puisqu'ils agissent cette fois non plus sous l'autorité du procureur mais sous l'autorité du juge.
Pour distinguer les PV on leur attribue un numéro de pièce : pièce 34, pièce 35 et on répète sans cesse PV n°534/2001.
De toute façon, c'est idiot, on n'aurait pas laisser traîner une fiche de scellé avec quelque chose de compromettant, on l'aurait refaite. C'est tellement simple.
Ce qui me surprend plus, c'est qu'on ne rattache pas le scellé à un numéro de pièce précis. Mais bon apparemment, c'est comme cela que l'on procède.
En revanche, on indique les circonstances de la découverte : pièce rapportée par M. Truc à la gendarmerie le 10 juin 2001 etc etc...
Donc la fiche de scellé ne parle que parce qu'elle n'indique pas la chose principale pour l'accusation : sur les indications de C. Ranucci et qu'elle a été rédigée par la même personne que celle qui rédige le PV de découverte le 6, mais semble-t-il à des moments différents, ce n'est pas le même stylo.
Bon mais on ne peut rien en conclure.
Le premier temps est beaucoup plus génant. Et pour s'en sortir la commission de révision prétend une chose qui n'est pas possible.
C'est le fameux PV récapitulatif rédigé par l'inspecteur Porte rédigé le 6 à 17h30 et qui mentionne le couteau alors qu'il n'est pas découvert.
La commission prétend que les deux listes de scellés qui figurent sur ce récapitulatif, la première mentionnant les objets saisis dans la voiture, la seconde les objets saisis sur les lieux de découverte du corps et dans le tunnel, n'ont pas été écrites au même moment.
Mais ce n'est pas possible parce que le crantage de la machine à écrire est le même. Donc les deux listes ont bien été écrites au MEME MOMENT, c'est-à-dire le 6 à 17h30, couteau compris !!!!! Or il est censé sortir du fumier à 19h30 ! Hum ya comme un problème.
L'inspecteur Porte recopie la fiche de scellé, mot pour mot quasiment, celle que vous voyez au-dessus, il écrit : "
un couteau à cran d'arrêt de marque VIRGINIA-INOX, à ouverture automatique, manche nacre de longueur, fermé, 12,5 cm, longueur de la lame sortie de 22 cm, lame tachée. ----------------- sous procès verbal n°610 de la brigade de gendarme
Là le papier saute parce que l'on passe à la ligne, donc on remet le papier dans la machine pour écrire :
rie de Gréasque, du 5 juin 1974. -----
Dont acte. L'inspecteur Divisionnaire
Et quand il écrit cela, il est 17h15 le 6 juin !!!!!
Les recherches n'ont pas commencé !!!! Elles vont durer quasiment deux heures et on n'emmène pas Ranucci sur les lieux et on prétend maintenant qu'on l'a eu en direct live au radiotéléphone depuis le panier à salade qui l'emmenait aux Baumettes.
Or quand il écrit ce récapitulatif, l'inspecteur Porte a la fiche de scellé dans les mains. Pour quelle raison je suis persuadé qu'il a sous les yeux la fiche de scellé ? Parce qu'il est surpris par le genre de l'adjectif fermé qui s'appliquerait lorsque l'on recopie machinalement à longueur.
Il lit "
manche nacre de longueur fermé", et il recopie "manche nacre de longueur", il met une virgule parce qu'il croit que fermé se rapporte au couteau, ou au manche, et qu'il y aura ensuite le mot "ouvert" qui s'appliquera à la longueur, qu'on n'énoncera pas deux fois, or pour le gendarme tout le membre de phrase se suit et il a recopié une deuxième fois longueur.
Pour résumer le gendarme écrit :
manche nacre de longueur fermé de 12,5 cm
A la recopie cela donne :
manche nacre de longueur, fermé, 12,5cm comme s'il devait écrire après :
ouvert, 22cm, et il s'aperçoit que ce n'est pas la philosophie de la chose, il reprend la recopie :
longueur de la lame sortie de 22 cm
Donc la justification que Porte serait parti en laissant pendant deux heures le PV dans la machine pour écrire ce qui concerne le couteau après, en téléphonant aux gendarmes, elle ne tient pas. Porte a la fiche de scellé dans les mains et il la recopie à la virgule près, sauf ce que j'ai signalé et en s'arrêtant après tachée.
Donc elle date bien du 5, même si en soi elle ne porte rien de distinctif permettant de ne pas la dater du 6, sauf le fait qu'elle ne mentionne pas curieusement que le couteau est découvert sur indication de Ranucci, ce qui n'est pas probant d'ailleurs.
Deuxième temps : on n'amène pas Ranucci sur les lieux et on perd une heure et demi à faire les clowns avec une poële à frire. Si on n'a pas emmené Ranucci c'est qu'il y avait des raisons.
Voilà donc je me démarque de Perrault, Perrault n'a jamais dit que le récapitulatif des scellés avait été écrit à partir de la fiche de scellé, ça c'est moi qui le prétend au vu de sa rédaction, virgule et style compris. Et c'est pour cette raison que je prétends, malgré les explications totalement exactes de Gérard, que ladite fiche de scellé ne date pas du 6. Et si elle date du 6, elle était à l'évêché le 6 à 17h30 et parlait d'un couteau pas encore découvert.
C'est gênant.