Un fait objectif vient pourtant s'opposer à ce que vous supposez vous-même : "il est pensable que le satyre se soit défoulé sur la victime."

Ben non, parce que les constatations montrent qu'il n'y a aucune trace de violence sexuelle ou de violence autre que les coups de pierre et les coups de couteau. Donc l'assassin n'a vraisemblablement pas eu le temps justement de se "défouler".

Il semble plus probable que la fillette ait tenté de s'enfuir et qu'elle ait été rattrapée. Ce qui sonnait l'heure de son châtiment pour avoir désobéi.

Et le trajet en "ligne droite" montre au contraire (je vous renvoie au plan proposé sur ce site) que le ravisseur savait où il allait et qu'il n'a pas fait de détour véritablement.

Maintenant, on pourrait supposer que l'assassin est revenu déplacer le corps beaucoup plus tard, et déposer le pull beaucoup plus tard.

Mais vous vous heurtez à une autre constatation : on retrouve le pull-over à l'endroit où commence les traces de la voiture de Christian. Cette proximité est une autre coïncidence. Elle ne se justifie pas plus que celle que vous refusez.

L'objectivité que vous réclamez, selon moi n'a pas beaucoup d'intérêt. D'abord parce que la matière essentielle d'une enquête est le témoignage, et le témoignage est soumis à de tels aléas qu'on ne peut de toute façon invoquer réellement d'objectivité.

Mais ce qui importe pour moi, c'est l'honnêteté. L'honnêteté de reconnaître une hypothèse pour ce qu'elle est, et l'honnêteté de reonnaître une impossibilité et un illogisme pour ce qu'ils sont.

Après, on peut avancer parce que l'on examine patiemment le dossier, dans tous ces recoins.

Nous avons fait des progrès notables : on a évoqué la visite au père de Christian, que Perrault ne traîte que peu dans son premier ouvrage et que Christian cache mystérieusement jusqu'à sa mort.
On a examiné justement le trajet probablement suivi par l'assassin, on a pu déduire certaines logiques de cet enlèvement.
Donc, l'objectivité, ce n'est pas une expérience scientifique que nous réalissons. On manipule de l'humain, la fragilité des témoignages. Mais en pratiquant le recoupement, on peut progresser.