Citation :
et si on parlait de ce fameux arrêt pause-cigarette qui est dans la thèse officielle et dont on ne sait rien ou presque ? si CR est coupable et si cet arrêt a vraiment eu lieu, pourquoi n'apprenons-nous rien sur cet arrêt ? aucun élément nouveau rapporté par CR et ignoré des enquêteurs qui prouverait sans aucun doute sa culpabilité ? comme le dit très bien Gilles Perrault dans son livre, le ravisseur et sa victime ont forcément discuté ensemble et donc CR aurait pu rapporter le contenu de cette conversation prouvant qu'elle avait eu lieu, mais non rien de rien ...
personnellement s'il me venait l'idée d'enlever une petite fille, un arrêt pour faire une pause et fumer une cigarette serait la dernière chose à laquelle je penserais ...
Je plussois.
Cela n'est pas tellement compréhensible cette histoire de pause cigarette.
Perrault a bien posé le problème dans son bouquin. Entre l'heure de l'enlèvement et celui de l'accident, il y se passe peut-être une heure pour faire un trajet qui prend sans doute moins de temps que cela (combien pour faire le trajet "Ste Agnès - la Pomme" au juste ?) . D'où la question : qu'est-ce qu'il a bien se passer pendant cette heure ?
Cette question pose peut-être autant problème aux policiers (il y a un problème chronologique) qu'à Ranucci (il s'y passe peut-être des choses embarrassantes) et dès lors, cet arrêt cigarette m'a l'air d'être une sorte de compromis, de marché. Quelque chose comme "tu nous dis n'importe quoi et nous on fait semblant d'être convaincu car ça nous permet d'avancer sans laisser des béances manifestes" contre "j'accepte d'avouer un crime fortuit mais pas un mobile crapuleux, c'est ça ou rien"
Admettons que l'arrêt a eu lieu. Dans ce cas, cela exclut assez fortement un mobile crapuleux. Comme vous le dites bien, on n'imagine mal un type perpétrer sciemment un enlevement, puis s'arrêter au bord de la route pour taper la discute avec sa future victime. C'est pas loin d'être du même ordre que l'homme au pull over-rouge qui se ballade sur une départementale avec la victime et qui décide la tuer devant témoins. Si cet arrêt a eu lieu , c'est qu'il n'y a pas de mobile "grave", simplement une ballade en voiture, etc.
Le gros problème c'est le mode opératoire pour attirer la petite dans la voiture, c'est carrément un scénario de vieux pro de l'agression sur mineur (comme le fait remarquer également perrault).
Le deuxième problème est que si cet arrêt cigarette a lieu on ne voit pas bien pourquoi les policiers n'insistent pas pour faire rapporter à Ranucci la teneur de cette conversasion qui peut être un élément circonstancié déterminant.
Pour résumer : l'enlèvement de satyre suivi de la pose cigarette au bord de la route, ça ne colle pas. le mobile de "la ballade insouciante" avec un mode opératoire de criminel, ça ne colle pas non plus.
Donc, quoi ? je n'en sais rien, dès que j'essaie de prendre en compte cet arrêt cigarette, je suis dans le brouillard.
Sur cette question, la position de "l'innocence" est plus confortable, c'est certain ! (c'est après que ça devient plus délicat, par contre...)
J'avoue que oui, ça fait partie des trucs que je ne suis pas capable d'expliquer sauf à dire :
- ranucci est un grand pervers cynique qui a agi avec préméditation, il n'avoue pas son mobile et invente une histoire de ballade pour atténuer sa responsabilité (mais ça n'est pas étayé par grand chose, cela n'est pas satisfaisant)