André, je voudrais reprendre quelques éléments de ton premier message.
Le souhait de Christian Ranucci de revoir un copain de régiment n'est pas aussi clair qu'il n'y paraît. En effet, dans ses aveux, CR aurait dit vouloir revoir un copain de régiment à Marseille. Mme Mathon, quant à elle, a parlé d'un copain de Christian à Aix-en-Provence. Qu'en est-il réellement? On ne le sait pas.
Ce n'est qu'un détail, mais si Christian n'a jamais eu l'intention d'aller chez ce copain de Marseille, cela rend son hypothétique présence à Sainte Agnès totalement improbable.
Il est vrai qu'un certain Benvenutti habitait rue Alphonse Daudet. Tu dis que son domicile était à seulement quelques dizaines de mètres de la cité Sainte Agnès. Il y a en vérité un peu plus d'un kilomètre entre les deux. Toujours dans ses aveux, Christian aurait affirmé avoir garé sa voiture sans trop savoir où il était. Pas de chance pour lui, il aurait choisi la cité Sainte Agnès, à plus d'un kilomètre de son but. Peut-on y croire?
Il aurait de plus garé sa voiture (non pas pour quelques secondes mais pour un arrêt prolongé) juste devant un garage, barrant l'accès à celui-ci pour son propriétaire. Curieux comme lieu de stationnement, tu ne trouves pas?
Tu doutes du témoignage d'Eugène Spinelli en disant, notamment, ne pas comprendre qu'il n'aie pas vu le petit Jean remonter la rue. C'est tout simplement que Jean est remonté de l'autre côté du bâtiment. Tu t'interroges également sur le fait que M. Spinelli n'a pas relevé le n° minéralogique de la voiture. Excuse-moi mais cet argument, déjà utilisé par Mathieu Fratacci, est d'une stupidité renversante. Ce dernier, en effet, ne comprenait pas qu'un professionnel comme Spinelli n'aie pas pensé regarder le n° de plaque de la voiture. Pourquoi Spinelli l'aurait-il fait puisqu'il n'avait prêté d'attention particulière à la scène? Et puis il doit y en avoir des milliers des garagistes qui ne regardent pas toujours les plaques d'immatriculation...
Pour ce qui est de la localisation de Spinelli, ce dernier affirme avoir vu la scène à 40 ou 50 mètres. Ce n'est qu'une estimation. En réalité, il faudrait savoir s'il est resté immobile pendant ces quelques minutes ou, suivant la localisation du domicile de sa mère, s'il a descendu (ou remonté) la rue.
Reste le problème du fichu muret. Empêchait-il Spinelli de reconnaître le type de voiture? Pas si sûr.
Tu t'interroges aussi sur le croquis dessiné par Christian. Perso, je reste convaincu que les policiers, voulant mettre Christian sous pression, ont dessiné un plan sommaire des lieux quelques minutes avant. On peut, en tout cas, rester sceptique sur le dessin de Christian: pourquoi ne pas avoir représenté le gros platane se trouvant juste à côté des garages? Y avait-il réellement une zone herbeuse à droite du dessin (j'ai des doutes sur ce point; il y avait bien une sorte de haie, mais à gauche du bâtiment aux 3 garages)?
Se pose enfin l'une des questions les plus importantes, celle du mobile, des raisons qui auraient poussé Christian Ranucci à enlever une fillette. Selon les aveux et la thèse officielle, Christian aurait agi sans aucun motif, "pour passer le temps". Il aurait aperçu les deux enfants et, tilt !!!, il aurait eu l'idée de la promenade en voiture, préférant celle-ci à la visite chez son copain de régiment....
Désolé, mais ça ne tient pas. On ne choisit pas, comme cela, sur un coup de tête, d'enlever une fillette parce qu'on n'a rien d'autre à faire. A fortiori si, comme Christian, on a un passé vierge de tout reproche sur ce plan-là.
En outre, que fait-on des autres tentatives d'enlèvement des 31 mai et 1er juin? Christian Ranucci ne pouvait en être l'auteur; il n'a, de surcroît, pas été reconnu par les différents témoins. Or ces tentatives d'enlèvement sont indubitablement liées au rapt de MDR puisqu'elles ont été commises par la même personne (même modus operandi, même voiture), selon les déclarations de la police. Cette même police qui, quelques heures après, va oublier ces incidents et préférer la piste du promeneur ivre et égaré. Non, décidément, ça ne tient pas la route. _________________ Amicalement
Philippe
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