bonsoir tout le monde
Ce que dit G. Bouladou p. 88 de son livre n'engage que lui. Ce n'est pas une pièce de procédure.
Le plan des lieux n'apport aucun argument sérieux, sauf si l'on sait dans quelles conditions il a réellement été dessiné. Le platane manque, mais que ce soit du fait de Ranucci ou des policiers, c'est dans les 2 cas un oubli. A priori les policiers ont passé plus de temps sur place que le ravisseur... et avaient donc le temps de le mémoriser, cet arbre.
Le plan apporte peut-être un détail iignoré des policiers: l'emplacement de la voiture, qui ne correspond pas avec celui décrit par E. Spinelli (mais par contre correspond à celui décrit par J. Rambla). Si les policiers avaient "tenu la main" de Ranucci quand il dessinait, il y a des chances qu'ils aient fait cadrer le plan avec le témoignage d'E. Spinelli, adulte. Mais ce n'est pas une certitude absolue.
Le couteau: il faut en effet beaucoup de contorsions pour suggérer qu'il n'a rien à voir avec le meurtre... Résumons: il est trouvé à environ 1 km du corps; il est souillé de sang; il est compatible avec les blessures (pour Dalakhani: je veux simplement dire que les blessures n'ont pas été infloigées avec une scie égoïne
); Ranucci qui le voit chez la juge le reconnaît comme son couteau; à distance des aveux, il dira reconnaître que c'est bien lui qui a indiqué aux policiers où il était. Alors bien sûr on peut toujours dire que rien ne prouve que c'est l'arme du crime, mais c'est simplement que nous ne comprenons pas le mot preuve de la même façon. Aujourd'hui, on aurait une analyse ADN qui dirait "c'est le sang de la fillette" ou "ce n'est pas le sang de la fillette". Cà donnerait une coloration plus scientifique à tout celà, mais on a instruit et jugé pendant des siècles sans ces éléments, qui au mieux ne sont qu'une aide.
E. Spinelli a dit avoir vu une scène à 10:50. L'enlèvement a vraisemblablement eu lieu un peu plus tard, entre 11:15 et 11:30. Alors? Sa montre pouvait retarder, il a pu (de toute bonne foi) se tromper sur l'heure, il a pu aussi voir une scène sans rapport - une fillette monter dans la voiture de son père.
Gihel, si le ravisseur roulait sur la rocade et a décidé de s'arrêter, il n'est pas illogique qu'il se soit arrêté là, juste à côté de la rocade. Cà ne prouve nullement un plan préparé à l'avance. Idem quand vous dîtes que le trajet direct Ste-Agnès - champignonnière prouve que le ravisseur allait à la champi (et donc qu'il la connaissait): c'est aussi, tout simplement, un trajet direct, parfaitement réalisable par quelqu'un qui roule en ligne droite, sans destination prévue à l'avance.
Ce que dit Ranucci aux Assises sur le couteau est en totale contradiction avec ce qu'il a dit jusque là. C'est Me Le forsonney lui-même qui a rapporté la convesrsation entre eux quelques jours plus tôt:
Citation :
Quand je lui ai dit, avant l'audience des assises, "on va avoir un problème avec votre couteau, s'il est bien à vous", il m'a regardé avec le même air de convivialité que vous en me disant: "oui, c'est vrai, vous avez raison, je vais dire qu'il n'est pas à moi". Je lui ai alors dit: "attendez, ce n'est pas ce que je vous dis, mais cela ne vous gêne pas?". Et il m'a répondu: "oui, mais je n'en sais rien... Mais vous avez raison, il vaut mieux dire qu'il n'est pas à moi."
. Donc jusqu'à cette conversation, le couteau est à lui; à partir de là, il n'est plus à lui. Vous acceptez cette volte face sans problème?
Le témoignage de M. & Mme Aubert me pose problème, comme les témoignages humains en général. Cependant c'est ce témoignage qui a permis de retrouver le corps. Il faut donc bien qu'ils aient vu "quelque chose" d'assez clair pour leur faire faire le lien avec l'enlèvement. Pour le reste le paquet mentionné dans un PV de gendarmerie soulève des questions tout à fait légitimes.
Je trouve quant à moi que Fabrice a fait un résumé tout à fait pertinent et nuancé. Mais je suppose que les uns et les autres nous resterons sur nos positions.
Amicalement